samedi 29 octobre 2016

Et Vlog La Galère : Doctor Strange

Les Vlogs sont de retour !
Pour vous jouer de mauvais tours !
 
On parle de Doctor Strange !!!
 

lundi 15 août 2016

Retro Review : Scott Pilgrim (Milady Graphics)

Précisons quelque chose d'emblée : bien que le film Scott Pilgrim Vs The World est, à n'en point douter, l'un des films les plus inventifs visuellement de ces 20 dernières années, cette review va s'intéresser quasi exclusivement au comics à l'origine du long métrage d'Edgar Wright.

Il est peu de comics qui vous donnent à vivre la vraie vie. Celle que vous et moi vivons ou avons vécu. Les 6 tomes de Scott Pilgrim ont cette capacité ! La saga de Bryan Lee O'Malley en devient une œuvre intense tant elle pointe du doigt les travers et les aspirations de toute une génération de jeunes hommes dont je dois sans doute faire partie. 


La trame globale de l'intrigue n'est pas des plus compliquées. Scott, jeune bassiste de Toronto sans emploi et sans réelle ambition dans la vie sort avec Knives, une lycéenne chinoise de 5 ans sa cadette. Pourquoi ? Parce que c'est "simple" comme il le dit si bien. Il n'avait cependant pas prévu de tomber amoureux de Ramona Flowers, livreuse pour Amazon nouvellement arrivée en ville. C'est là que la simplicité ne sera plus de mise. Oubliant qu'il est déjà engagée dans une relation, Scott va tout faire pour séduire Ramona et, une fois cet exploit accompli, devra faire face aux sept ex maléfiques de la demoiselle.



Cependant, l'histoire va beaucoup plus loin que ça. Scott Pilgrim est bien plus qu'une succession de combats épico-geeks entre notre héros et ses ennemis. Certains tomes (le 2 et le 4 notamment) s'intéresseront davantage à l'histoire d'amour entre nos deux protagonistes et à la cohorte de personnages secondaires qui les entoure.


Et quels personnages secondaires ! Stephen Stills, le chanteur des Sex Bob-Omb (le groupe de Scott) est un éternel stressé persuadé qu'il est nul. A l'inverse, la batteuse Kim Pine (une ex de Scott de l'époque du lycée) trouve que tout le monde est nul et se contente de détester son prochain. Wallace Wells, le colocataire gay et branché de Scott qui lui sert à la fois de mentor et de bonne conscience. La pauvre Knives qui tentera de récupérer Scott par tous les moyens... Julie la garce, Jeune Neil l'effacé, la terrible Envy... On voit évoluer toute cette galerie d'êtres humains au travers des pages comme autant de gens qu'on aurait pu croiser - ou espérer croiser du moins - dans notre vie.



Si toutefois cela pouvait être notre vie. Car aussi réaliste soit il dans l'image qu'il dépeint des relations, O'Malley a su créer un univers absurde et loufoque. Les personnages ont des pouvoir mystiques, psychiques, spatiaux et/ou temporels sans que personne n'en batte un cil. Ils évoluent dans un univers faisant écho aux jeux vidéos, aux comics et aux mangas (d'ailleurs, à l'exception de quelques pages au début du tome 4, toute la saga est en noir et blanc... et je défends à quiconque de venir me parler des versions colorisées qui existent). Ici, on brise le 4ème mur, les cartouches se permettent toutes sortes de commentaires et sortent de leurs cases pour s'installer en plein milieu de l'action.



Le trait de l'auteur (oui qui dessine aussi, c'est de l'indé) évolue également tout au long de l'histoire. Le dessin prend plus de complexité (ombrages, effets dynamiques...) au fur et à mesure que les personnages et les émotions se dévoilent et se complexifient.



Car, revenons-en au thème central de l’œuvre. Scott Pilgrim parle d'Amour. Pas l'amour romantique qui vous donne envie de vous battre contre des armées de robots ou d'étudiants en lycée technique (c'est pas Peter Parker et Mary-Jane quoi...), mais le vrai Amour : celui qui vous donne envie de vous projeter dans l'avenir (grandir, trouver un travail, vivre à deux), d'affronter les obstacles (les sept ex maléfiques), de faire la paix avec votre passé (les anciennes histoires de Scott). La relation entre Scott et Ramona et l'une des plus réalistes qu'il m'ait été donné de lire. Les deux amoureux avancent sur des œufs, se demandant si chacune de leurs phrases ne va pas faire fuir l'autre. On les voit douter, se rassurer, se disputer et se rabibocher avec toujours une certaine appréhension quant à l'avenir de leur histoire tant on se rend compte qu'il est parfois plus "simple" d'abandonner l'élu de son cœur pour un simple "c'est trop compliqué".



C'est d'ailleurs là que toute la relation prend son sel. Scott et Ramona - qui est d'ailleurs ici beaucoup plus impliquée dans le couple et on sent bien plus son amour que celui de son alter ego de cinéma (même si la vision d'une Mary Elisabeth Winstead belle comme tous mes fantasmes de post-adolescent avec cheveux fuschia reste une image qui sera toujours gravée dans mes pensées)  - aiment leur relation parce qu'elle est simple. Devoir affronter des ex maléfiques tous plus puissants les uns que les autres de même qu'avouer à quelqu'un ses sentiments ou les secrets de son passé n'ont rien en commun avec la notion de simplicité. C'est l'affection qu'ils se portent mutuellement qui leur voile la face, c'est le fait d'avoir trouvé la bonne personne qui rend tout ça si facile.



Sous des apparences d'hymne à la culture geek, il est évident que Bryan Lee O'Malley parle avant tout de son expérience personnelle, de la vie, l'amour, l'univers et tout le reste. Scott est un peu le type qu'on aurait pu vouloir être à une époque. Il se laisse porter par la vie en attendant de découvrir ce qu'il recherche véritablement. Il a les amis qu'on aimerait avoir. Sort dans des bars où on aurait s'asseoir pour prendre un verre. Il joue dans le groupe pour lequel on avait déjà imaginé un nom avant même d'avoir touché le moindre instrument de musique. Puis, petit à petit, il devient le type qu'on devrait tous chercher à être : celui qui sait ce qu'il veut et essaie tant bien que mal de prendre les bonnes décisions pour l'obtenir sans jamais oublier qui il est.


Un classique les Sidekicks... Un incontournable... Un must...

jeudi 11 août 2016

Et Vlog La Galère : Suicide Squad (avec Spoilers)

Les Vlogs s'enchaînent et se ressemblent en ce moment...
 
Suicide Squad donc. Attention aux spoilers et aux excès de mauvaise foi !
 
 

vendredi 29 juillet 2016

Et Vlog La Galère : Independence Day - Resurgence (avec spoilers)

On se fait un vlog sur LE Blockbuster de l'été 2016 dans mon coeur.

Independence Day - Resurgence !
 

dimanche 17 juillet 2016

Comics Theory - A Superman Left Lonely

Nouvelle émission et nouvelle question dans Comics Theory !

Pourquoi le plus puissant des super-héros DC est autant critiqué ?

Un début de réponse... et la naissance d'un acteur et d'un réalisateur.
 

lundi 11 juillet 2016

Retro Review : War is Hell : La Guerre c'est l'Enfer (Panini Comics)

S'il y a bien une chose que l'on peut mettre au crédit de Secret Wars, c'est indubitablement le fait que ses nombreux tie-ins nous ont fait (re)découvrir des périodes et des personnages de la Maison des Idées qu'on avait oublié depuis plusieurs décennies. Where Monsters Dwell de Garth Ennis fut pour moi l'occasion de faire la connaissance de l'aviateur Karl Kaufman, alias The Phantom Eagle, héros de la première guerre mondiale. Quelques recherches plus tard, j'appris que le même Garth Ennis avait déjà consacré une mini-série de 5 épisodes au personnage, le tout publié par Marvel dans sa ligne MAX et par Panini dans l'hexagone. L'histoire aurait sans doute pu s'arrêter là si ma passion pour les brocantes du week-end ne m'avait pas mis nez à nez avec un exemplaire de l'album VF. Alors enfilez vos lunettes d'aviateurs et accrochez vous au manche pour le premier vol de l'Aigle Fantôme.


Il est d'abord important de noter que même si Kaufman - et son alter ego héroïque - était déjà apparu dans le mensuel Marvel Super Heroes dès la fin des années 60, ce n'est pas à l'exercice d'une séquelle et encore moins d'une préquelle qu'Ennis s'adonne ici. L'histoire nous raconte les déboires d'un simple aviateur américain volontaire pour s'enrôler dans l'effort de guerre et de sa découverte des horreurs de cette dernière.


En effet, si la série des 60's fonctionnait bel et bien sur les codes du super-héroïsme - Karl utilisant le costume bariolé et l'identité mystérieuse du Phantom Eagle pour accomplir ses exploits - l'auteur prend rapidement le soin de priver son héros de ses oripeaux guignolesques pour en faire un simple troufion comme tant d'autres dans le ciel de la "der des der".
 
On y a pas perdu au change en fait...
Il est d'ailleurs important de noter que le Kaufman de War is Hell est bien différent de celui qu'on a croisé dans Where Monsters Dwell. Plus inspiré, rêveur et romantique, le jeune Karl croit encore aux valeurs qu'a perdu le loser désabusé qui fuit devant les dinosaures et autres amazones de Battleworld. A la fois candide et innocent dans un monde de brutes, il se heurte à ses propres peurs, son passé (qu'il essaie de dissimuler) et sa hiérarchie tant en sachant qu'il se doit de poursuivre le combat quoi qu'il lui en coûte.


Et autant dire que l'addition va être salée ! Les scènes de bizutage potache et parfois cruel sur la base alternent avec des batailles au cours desquelles les corps sont réduits en charpie dans le meilleur des cas. Une envie de réalisme à laquelle les planches d'Howard Chaykin se prêtent particulièrement bien. L'artiste ayant déjà fait ses armes sur des séries telles que Wolverine ou Blade semble en effet avoir un don pour représenter les gerbes de sang. De plus, son expérience sur The Shadow ou Avengers 1959 le prédispose aux ambiances rétro et aux héros à la mâchoire carrée d'un John Wayne.


Se lisant vite malgré un réalisme parfois étouffant (le langage technique des avions de l'époque surtout... heureusement un lexique est disponible à la fin de l'album) War is Hell constitue le genre de lecture à recommander aux fans des récits "historiques", aux allumés du génie de Garth Ennis - bien que soyons francs : ce n'est pas ici son meilleur travail - et à tous ceux qui recherchent une lecture un tant soit peu différente des canons habituels.

Et en parlant de canon...
 

lundi 4 juillet 2016

Don't Fear The Reader #2

C'est déjà notre deuxième numéro de Don't Fear The Reader avec les reviews express de plusieurs albums sortis le mois dernier.
 
Retrouvez donc :

- Batman : Année 100 chez Urban Comics
-  Deadpool : Ectoplasme en Péril chez Panini Comics
- Les différents comics Doctor Who parus chez Akiléos
 
N'oubliez pas que vous pouvez vous abonner à la chaîne entièrement gratuitement et qu'un pouce fait toujours plaisir, peu importe sa couleur.
 
 

dimanche 3 juillet 2016

Review : Planetary Volume 1 (Urban Comics)

Warren Ellis démonte ! 

Cette introduction - qui pourrait juste passer pour le cri primaire d'un fanboy au vocabulaire peu fourni - est en fait les prémices d'une analyse bien plus profonde. En effet, il suffit de jeter un oeil à la bibliographie de l'auteur britannique pour se rendre compte qu'il a consacré énormément de temps à la déconstruction de nombreux mythes. Wolfskin s'attaquait à la dark fantasy, Desolation Jones aux mondes de l'espionnage, Doktor Sleepless aux histoires de savants fous et à la science-fiction et son tryptique No Hero - Black Summer - Supergod démembrait le mythe du super-héros sous toutes les coutures. Véritable érudit de la pop culture, Ellis a choisi d'utiliser ses connaissances pour nous révéler l'envers du décor des légendes qui ont balisé le monde des fictions modernes avec, souvent, pertes et fracas.


Dans cette optique, Planetary représente un aboutissement car la série de 24 épisodes (et quelques spécials et autres one-shots) repose sur la multiplication de ce concept. Là où les comic-books cités un peu plus haut ne s'attardaient chacun que sur un seul mythe en particulier, ce sont ici des décennies de pop culture qui passent à la moulinette.


Planetary c'est l'histoire d'une organisation mystérieuse et d'une équipe d'archéologues de l'histoire secrète du monde. Cette équipe composé de la pulpeuse et costaude Jakita Wagner, du technopathe nommé Le Batteur et d'Elijah Snow, un "enfant du siècle" (une personne née le 1er janvier 1900 et au rythme de vieillissement différent du commun des mortels comme on en trouve plusieurs dans l'univers Wildstorm) capable de manipuler l'humidité dans l'air pour produire de la glace est envoyé sur différents sites pour cartographier les rencontres entre le monde réel et les univers de fiction.


Et là, tout y passe. De la littérature pulp type Doc Savage, aux films de monstres nippons en passant par les histoires de fantômes et de créatures Lovecraftiennes, le monde révélé par Planetary tient sur ce simple concept : et si toutes les fictions, tout ce que l'homme a imaginé, écrit, dessiné ou porté à l'écran, était vrai ? Nos héros sillonnent alors le globe pour référencer toutes ses chimères venues à la vie avec tout ce que cela implique. Si Godzilla peut paraître majestueux de destruction lorsqu'il ravage Tokyo, son cadavre en décomposition perd le "glamour" que son statut fictionnel pouvait lui conférer.


Du coup, les pages des 14 épisodes qui constituent le volume sont remplies à craquer de références méta (un super-héros se questionne sur les changements dans sa vie... alors qu'ils ne sont que les choix du scénaristes) et autres caricatures d'une centaine de mythes modernes et autres légendes urbaines. Une connaissance quasi encyclopédique devra alors être l'apanage du lecteur pour saisir tous les clins d'oeil qu'Ellis nous adresse. 


Rien que le one-shot clôturant ce volume et mettant en scène la rencontre entre l'équipe et différentes versions de Batman vous demandera de connaitre sur le bout des doigts les nombreuses phases - tant artistiques que psychologiques - que le justicier de Gotham a traversé depuis sa création.


Niveau dessins, John Cassaday réussit à donner vie à ce patchwork d'idées revisitées en alternant, lui aussi, les emprunts tant dans le design de certains personnages (Doc Brass ou le jumeau quasi parfait de Doc Savage) que dans les ambiances de ses planches qui passent du style psyché 70's aux films de gangsters made in Hong Kong.


En résumé, je ne me sens pas capable de conseiller Planetary à qui chercherait une histoire de super-héros cool et décomplexée. Warren Ellis tend plutôt ici à offrir un nouveau point de vue sur une culture littéraire et cinématographique à des fans érudits gavés à la série B et aux romans de gare. Une excellente lecture en somme, mais pas pour n'importe qui.
 

lundi 20 juin 2016

Review : Veil (Delcourt)

Après une preview lors du FCBD 2016 qui nous présentait les 4 premières pages de l'album, Veil est arrivé au début de ce mois de juin pluvieux sur les étagères de nos libraires. Nouvelle série de Greg Rucka (beaucoup d'épisodes de Batman, Spider-Man et la série Lazarus) le court extrait découvert en mai m'avait - pour être honnête - laissé sur ma faim. Que faire maintenant que j'ai l'album entre les mains ?
Déjà, on peut faire une bonne blague !
Gardons notre réponse pour plus tard et intéressons nous tout d'abord à l'histoire. Une jeune femme s'éveille nue dans les sous-sols d'une grande ville jamais identifiée sans aucun souvenir de qui elle est, ni de ce qu'elle fait là. Suscitant un émoi particulier auprès de la gent masculine, elle sera recueillie par Dante, un jeune homme qui - bien que sensible aux charmes de la demoiselle - sera le seul à ne pas se jeter sur elle pour la posséder.


Grand bien lui en prend d'ailleurs tant le mystère autour de Veil s'épaissit au fur et à mesure que les cadavres s'amoncellent alors que des gens mal intentionnés tenteront de mettre la main sur elle. "tenteront" uniquement car la belle sait visiblement se défendre.


Mêlant ambiance de thriller urbain et magie noire, Veil arrive beaucoup trop tard pour moi ! Trop tard car le Fatale de Brubaker est déjà passé par là avec une intrigue quasi-similaire : une femme dont on ne sait rien mais qui attire tous les hommes est pourchassée par de sinistres individus qui veulent s'approprier son pouvoir. Vous repasserez pour l'originalité.
 
Vous avez un métro de retard les mecs !
De plus, là où Brubaker avait su délayer son intrigue pour nous réserver quelques surprises et un suspens de dingue, Rucka nous livre la clé de l'intrigue à mi-chemin de l'histoire (qui se compose de 5 chapitres). En résultent des thèmes à peine effleurés comme le libre arbitre où l'image de la femme dans l'esprit de certains hommes (si Veil se promène nue, c'est qu'elle est prête à coucher avec n'importe qui penseront les premiers hommes qu'elle croisera) et des personnages trop peu fouillés (pourquoi Dante résiste à son attirance ? qui est l'antagoniste principal ?) alors qu'il y avait effectivement du potentiel.


Si on ajoute à ça des enjeux bâclés et une conclusion qui laissera tout le monde sur sa faim, que reste-t-il pour sauver l'album ? Les planches de Toni Fejzula pardi ! Le dessinateur serbe nous offre des compositions organiques et des scènes d'horreur où les gerbes de sang viennent éclabousser des décors aux couleurs délavées. Un travail d'artiste à tous point de vue.


En conclusion, comme vous l'aurez compris, il m'est assez difficile de vous recommander Veil. La faute à un goût de "trop peu" semble marquer ses pages. Fatale explore tellement mieux le même sujet que vous dire que les deux œuvres se valent ne serait que pure mensonge de ma part... et je suis loin d'être un menteur.

 

vendredi 10 juin 2016

VO-Day : Wacky Raceland #1 (DC)

Certaines histoires ressemblent à des blagues, des canulars élaborés pour tromper la crédulité du premier gogo venu. Quand j'ai appris que DC allait publier plusieurs séries adaptées des cartoons de Hanna & Barbera, je me suis dit que ça ressemblait un peu à la fusion Marvel-Disney en un peu plus cheap... Puis les premières couvertures sont apparues et là, j'ai cru que j'étais victime d'un hoax : Scooby-Doo en pleine apocalypse mutante ? Les Fous du Volant dans un univers à la Mad Max ? J'ai regardé le calendrier le plus proche... Nous n'étions pas le premier avril. Par les saints costumes de Luq Hamet ! Cela pouvait-il être vrai ?
 
Car Luq Hamet animait Hanna Barbera Dingue Dong... P...n je suis vieux...
J'ai ma réponse aujourd'hui alors que le premier numéro de Wacky Raceland me regarde toujours d'un oeil malicieux depuis la table basse où je l'ai posé il y a quelques minutes avec l'air de me dire "Je t'ai bien eu !". Véritable réécriture adulte, violente, fun et décomplexée du dessin animé de mon enfance, ce comics flatte la part nostalgique en chacun de nous tout en prenant en compte que nous ne sommes plus des enfants et que l'on a plus forcément les mêmes goûts !



NDLR : Cette review a beau porter sur une issue en VO, F...K Shakespeare, j’appellerai les personnages par leurs noms français.

Le monde est en ruines ! Inondations, tornades, virus faisant muter la faune et la flore ainsi bien que la population ont ravagé le globe. C'est sur cette Terre troublé qu'une entité s'autoproclamant l'Annonceur arrache 10 personnes des griffes de la mort et leur propose un étrange marché. S'ils s'affrontent les uns les autres dans une série de courses mortelles, le vainqueur pourra rejoindre Utopia, le dernier havre de paix au coeur de l'apocalypse.



Pénélope Beauregard, Pierre de Beau-Fixe, les Frères Tête-Dur et d'autres se lancent alors dans la compétition au travers de paysages désolés où la nature ne leur fera pas de cadeaux. Constamment en danger, les concurrents devront également se méfier des manigances du fourbe Satanas, accompagné de Diabolo son chien cyborg.


Concept aussi improbable que jouissif, Wacky Raceland saura contenter à la fois les fans du cartoon original que les aficionados de films de SF tendance La Course à la Mort de l'An 2000. Avec un ton bien plus adulte que ce à quoi on aurait pu s'attendre, le scénario de Ken Pontac nous fait redécouvrir ces personnages qui ont troqué leur esprit bon enfant contre une noirceur qui, après coup, nous apparait comme une évidence. En plus de transformer la voix-off du cartoon (déjà adepte du brisage de 4ème mur) en divinité omnipotente, faire de Max le Rouge un nazi rêvant d'un nouveau reich ou du Professeur Maboulette un émule d'Herbert West sont autant de coups de génies décadents qui vous donneront un rictus de complicité.



(A noter que la série introduit un personnage trans en la personne du Sergent Grosse Pomme qui a troqué sa... pomme contre un abricot... ou un cosplay de Tank Girl, à vous de voir)
 
Je n'assume pas trop cette blague, mais en même temps la faire en VO était impossible
Il serait cependant prématuré de crier au génie trop vite. Si le concept est fun dans sa globalité, ce premier numéro met en place certains points de détails assez discutable. Donner une intelligence artificielle aux voitures qui, du coup, se plaignent ou aident leur chauffeur était - à mon humble avis - plus que dispensable.
 
Genre, un congrès de K-2000
De même, les dessins de Leonardo Manco, au demeurant sympathiques, sont parfois trop lisses. Certains personnages... Non... Satanas en fait... aurait gagné à avoir une véritable "trogne", un aspect plus ravagé, en accord avec le monde dans lequel ils évoluent.



En conclusion, je dirai qu'il faut laisser sa chance à ces Fous du Volant hardcores, badass et psychopathes. Parti comme une blague sur la ligne de départ, il sera intéressant de voir si la série va réussir à distancer ce statut quand elle commencera à monter dans les tours et arrivera peut-être en championne sur la ligne d'arrivée. Une affaire à suivre donc !

 

samedi 4 juin 2016

Review : Lady Mechanika (Glénat Comics)

Lady... When you're with me I'm smilin'
Give me... aaaaaaall your looooove !

Voilà la chanson qui se jouait dans ma tête lorsque l'annonce de la publication de Lady Mechanika chez Glénat est tombée. D'une part parce que cela me confirmait que Glénat continuait à nous faire découvrir des comics aussi originaux qu'inédits et d'autre part parce que cela allait enfin me permettre de vous faire part de mon amour pour l'esthétique Steampunk.


Réalisée quasiment entièrement par Joe Benitez (secondé de Peter Steigerwald aux couleurs), Lady Mechanika est en effet l'un des rares comic-books à traiter de cette branche de la Science-Fiction (d'autres exemples pouvant être la série Steampunk de Joe Kelly et Chris Bachalo ou certains elseworlds de Batman). Alors ne perdons pas une seconde de plus, graissons nos rouages, enfilons nos hauts de forme et que Dieu sauve la reine.


L'album regroupe les épisodes 0 à 5 de la série et met en scène notre héroïne dans deux aventures intrinsèquement liées. La première - sorte de prologue à la seconde - lance notre aventurière et enquêtrice aux trousses d'une créature possédant des membres de métal. Cette histoire permet de mettre en place l'héroïne aux bras mécaniques et la quête qu'elle mène pour savoir qui elle est, d'où elle vient, comment s'est elle retrouvée avec ses prothèses et des yeux rouges de démon tout en introduisant le sinistre Lord Blackpool, industriel peu scrupuleux à la tête d'une usine d'armement.


Le deuxième story-arc - bien plus conséquent - nous introduit davantage à l'univers de la série alors que Mechanika enquête sur l'apparition - et la mort - d'une jeune fille affublée elle aussi de bras mécaniques. Une enquête qui l'a mènera dans les caves du Ministère de la Santé et dans un camp de romanichels à la méfiance aussi aiguisée que leurs armes. Elle retrouvera sur son chemin d'anciens ennemis ainsi que le terrifiant Docteur Cain, fantôme d'une menace à venir.


Le monde de Lady Mechanika est absolument splendide. Version magnifiée d'une l'Angleterre Victorienne sur laquelle planent dirigeables et autres béhémoths aériens, on a envie d'en voir plus à chaque nouvelle page tournée. Le mérite en revient pour une grande partie aux dessins de Benitez qui a su capter l'essence d'un siècle passé. On a l'impression que les gravures qui peuplaient les pages du Strand à l'époque de Sherlock Holmes ou les romans de Jules Verne ont ici pris vie et couleurs.


Une ambiance particulière à la fois fantastique et nostalgique que l'auteur arrive à retranscrire dans tous ses décors et ses personnages. Personnages dont émergent bien sur la sublime et intrigante Mechanika, aussi belle en robe à froufrous que rebelle en pantalon et combinaison de chasse.


Il ne faut pas croire cependant que le reste du cast ne sert que de faire-valoir à la belle. Les personnages secondaires ont tous le droit à leur moment de gloire ou d'introspection. La flamboyance de la longue chevelure rousse du Commandant Winter n'a d'égal que le mystère qui entoure sa relation passée avec notre héroïne. De même, Lewis le mécanicien évite le cliché de l'homme blessé ayant sombré dans l'alcoolisme dans une scène touchante qui vous prendra par surprise.


Une fois n'est pas coutume, j'aimerai également parler des dialogues. Bien qu'il soit difficile d'en juger quand on a affaire à une VF, il me semble que le matériau d'origine - et à fortiori sa traduction - est également l'un des points forts de Lady Mechanika. Pour preuve : en feuilletant le volume en attendant mon tour à la caisse de la librairie, j'ai vu des bulles de dialogues de partout ! Cependant - bien que ma première réaction fut de m'attendre à quelque chose de verbeux - tout est passé avec fluidité et plaisir qui me fait dire (et ça sera là notre conclusion) :
Honey tes pages sont sucrées
Comme le nectar, douce Lady
Un album suave qui me met en extase
Mechanika mon coeur s'embrase...


PS : Rendez vous en octobre pour le tome 2 

mardi 31 mai 2016

Don't Fear The Reader #1

Nouvelle chronique sur notre chaîne YouTube !
 
Don't Fear The Reader revient sur les sorties que je n'ai pas eu le temps ou l'envie de traiter sur le blog.
 
Pour ce premier numéro, retrouvez mon avis express sur :
 
- Hellboy au Mexique (Delcourt)
- Batman & Robin Eternal Volume 1 (Urban)
- X-Files : Les Nouvelles Affaires Non-Classées (Glénat)
 

mercredi 25 mai 2016

Retro Review : Daredevil - Renaissance (Semic)

Cette chronique remonte à un temps où le temps lui-même n'existait pas, ni les chroniques d'ailleurs : l'époque où Internet n'était encore que l'apanage d'un nombre restreint, une élite qui chattait gaiement sur Caramail, utilisait Outlook pour s'envoyer des mails et pensait véritablement que le prince du Qatar avait besoin de leur argent pour regagner son pays. En ces temps troubles, Semic contrôlait d'une main de fer la publication des comics en France, de la même manière que cyborgs et autres ninjas avaient envahi notre paysage audiovisuel, au point que le visage de Mickaël Dudikoff avaient fini par s'incruster définitivement sur les têtes de lecture de nos magnétoscopes. Chers Sidekicks, bienvenue dans les années 90 !!!

Paru en deux volumes dans la collection Top BD (notez qu'à cette époque, le mot comics n'était que très peu souvent utilise par les éditeurs), Daredevil - Renaissance (Fall From Grace en VO) représente tout le bon et le moins bon de cette décennie. Lancé sur les traces d'un ancien scientifique télépathe devenu SDF, l'Homme Sans Peur se retrouvera bien malgré lui au centre d'une course effrénée pour un virus que le-dit scientifique avait égaré dans les années 60. Le S.H.I.E.L.D, la Mandragore - organisation asiatique parente de La Main - , un démon vaudou sosie de Têtes à Cornes et quelques vilains cherchent en effet à s'emparer de cette maladie pouvant contrôler l'ADN de ceux qu'elle infecte. Au même moment, une journaliste stagiaire aux dents longues pirate l'ordinateur de Ben Urich et découvre le plus grand secret de Daredevil. Heureusement, face à toutes ses galères, il trouvera une alliée en Elektra : son amour de jeunesse ressuscité.



Quand on pense aux runs mythiques de Daredevil, les noms de Frank Miller ou Brian Michael Bendis  sont les premiers qui nous viennent à l'esprit. Personne ne cite Dan G. Chichester ! Pourquoi ? Sans doute parce que cette saga est la chose la plus horrible qu'il m'ait été donné de lire !


Ne vous laissez pas abuser par mon magistral résumé : l'histoire est incompréhensible. La narration saute d'un personnage à un autre, puis d'un moment à un autre sans que l'on sache pourquoi. On pense d'une scène au cours de laquelle DD et Elektra affronte des ninjas à un moment d'émotion entre Matt Murdock et Karen Page avant de repartir dans la mélée. Qu'est ce ? Un flashback ? Une introspection ? Y a-t-il eu deux affrontements entre nos héros et des ninjas ? Personne ne le sait. Certaines scènes sont même tronquées à un moment clé et si vous pensez que c'est un effet de suspens pour nous préparer à une grosse révélation, détrompez-vous... Le scénario ne revient jamais sur ses cliffhangers.


Ce défaut n'en serait probablement pas un si les intrigues parallèles n'étaient pas aussi nombreuses. Je parlais des cyborgs et des ninjas, mais figurez vous que Silver Sable, Venom et Morbius viennent également mettre des bâtons dans les roues de notre héros. Pourquoi ? Parce que c'est l'époque du "dark n'gritty" et les antihéros sont à la mode. Leurs apparitions ne font pas avancer l'intrigue d'un pouce et ils s'en vont avant d'avoir vraiment eu une importance quelconque. Visiblement, il fallait les mettre sur la couverture pour vendre quelques numéros supplémentaires.



Cependant, tout n'est pas à jeter dans Renaissance. Le nouveau costume du Démon Gardien est plutôt stylé, bien qu'il représente aussi le courant plus sombre que les comics suivaient à l'époque. D'ailleurs, les dessins de Scott McDaniel sont plutôt intéressants, bien qu'eux aussi fortement marqués par les 90's (ces décors de réalité virtuelle). Un style sombre et épuré jouant à la fois sur les ombres, les mouvements et les contrastes qui nous aident véritablement à saisir ce que l'histoire avait envie d'être.



Saga aussi symptomatique d'une époque qu'elle est dispensable, Daredevil - Renaissance est loin d'être bonne sans pour autant être mauvaise. Une curiosité à réserver aux plus grands fans du héros de Hell's Kitchen sans doute...