mardi 29 août 2017

Review : Jessica Jones - Tome 1 (Panini Comics)

Toute auréolée de son regain de notoriété suite aux prestations à la fois drôles, désabusées et touchantes de Krysten Ritter dans les séries Jessica Jones et The Defenders, la détective la plus paumée de l'univers Marvel revient dans les jupes de son créateur Brian Michael Bendis pour une nouvelle série. La célébrité est-elle montée au cerveau de notre alcoolique préférée ?



Pas vraiment, à en croire les premières pages de l'album qui nous montre Jessica sortir de prison. Si les raisons de son incarcération nous restent longtemps inconnues, elles n'ont pas manqué de trancher les liens entre Miss Jones et la communauté super-héroïque qui ne semblent pas lui avoir apportée beaucoup d'oranges. Néanmoins, son retour ne passera pas aussi inaperçu que sa détention.



En effet, Misty Knight, Spider-Woman et Luke Cage - le mari de Jessica pour celleux qui l'ignorent - lui tomberont rapidement dessus chacun à leur tour avec une simple question : Où est la fille qu'elle a eu avec Luke ? Refusant de répondre à cette question (somme tout assez légitime), la belle esquivera les interrogatoires tout en essayant de reprendre une vie normale. A cet effet, elle acceptera une enquête de mari devenu "étrange" qui raconte à sa femme qu'il vient d'une autre réalité. Toutefois, si cela ne suffisait pas, elle se retrouve mêlée aux affaires d'une mystérieuse organisation qui veut utiliser tout ce qu'elle sait des héros pour leur nuire. 

Il aurait été facile de capitaliser sur le succès des séries Netflix pour relancer une série Jessica Jones. Le seule nom de l'anti-héroïne sur une couverture aurait vendu suffisamment de copies pour se permettre d'écrire à peu près n'importe quoi. Heureusement, le retour de Bendis sur la série nous évite l'écueil d'un fan service destiné aux fans de la télécommande plutôt qu'à ceux du papier.

Le scénario n'essaie à aucun moment de vous scotcher à coups de batailles pleines d'effets pyrotechniques. Le mood est définitivement à une approche plus "terre-à-terre" et "psychologique" que la plupart des séries "principales" de la Maison des Idées. D'ailleurs, il est amusant de remarquer que ses enquêtes l'amènent à gérer les conséquences d'events majeurs comme Secret Wars et Civil War II après que les "grands" héros aient joué leur rôle de sauveurs.


Jessica est bien plus humaine - et par certains côtés bien moins puissante - que ses camarades et cela se ressent dans l'histoire. D'ailleurs, les autres "supers" de l'album se posent soit en miroir de cette humanité (Luke Cage qui pète les plombs) ou en demi-dieux prétentieux pour qui les merveilles de ce monde paraissent banales (Captain Marvel et la vie d'agent du S.H.I.E.L.D).


Niveau graphisme, j'aimerais beaucoup parler des couvertures de David Mack, parce que le mot "artiste" a vraiment été créé pour des gens comme lui, mais ce sont des couvertures et il n'y a rien à dire.


Les planches de Michael Gaydos renvoient à cette idée de "réalité de proximité" avec un style très sombre et détaillé (qui me rappelle le Maleev de Daredevil... déjà par Bendis). Bon point pour lui, il n'a pas essayé de donner à Jessica les traits de Krysten Ritter mais est resté fidèle à son look originel. Par contre... c'est moi ou l'inspecteur Costello ressemble furieusement à Giancarlo Esposito ?


Mais si... Gus dans Breaking Bad !

Surprise agréable en définitive, Jessica Jones prouve qu'on peut profiter de l'engouement du grand public pour les comics suite à leur multiplication. Ces cinq épisodes nous prouvent également que Bendis est encore capable de faire de bonnes choses (mais que voulez-vous, on va l'attendre au détour ?) quand l'humeur lui en prend.

samedi 26 août 2017

Et Vlog La Galère - The Defenders (Netflix)

Mon avis sur The Defenders la série Netflix qui rassemble les héros urbains des précédentes séries Netflix.
 
Et la meilleure imitation de Luke Cage de ce côté-ci du YouTube Game !
 

mercredi 23 août 2017

Ma PAL en PLS #3

Update de mes lectures kiosques qui sont pratiquement à jour. Je vous parle en vrac de :
- X-Men Hors Série 1 : Deapool - C'est trop tôt ?
- Marvel Universe 1 : Le Retour de Thanos
- Récit Complet Batman 1 : Batgirl & les Birds of Prey
- Récit Complet Justice League 2 : Green Lanterns
 

jeudi 17 août 2017

Review : Jenny Finn (Emmanuel Proust Editions)

On commence à se connaitre vous et moi... et vous savez que le nom de Mike Mignola arrive toujours à faire vibrer chez moi une corde sensible que même les récits les plus décevants du Hellboy-verse n'ont jamais réussi à briser. C'est ainsi que le nom de l'auteur sur la couverture d'un album inconnu édité par une maison mystérieuse trouvée sur un stand d'un salon perdu a été vécu comme la découverte de quelque ancien grimoire renfermant moult secrets mystiques. Si en plus le grimoire en question me promet une histoire aux accents Lovecraftiens et Verniens dans un Londres Victorien, l'amateur de littérature du siècle dernier (et de celui d'avant) ne pouvait que se portait acquéreur de ces pages pleines de savoirs interdits.



Publiée à l'origine chez Boom! Studios, la série appelée Jenny Finn : Doom Messiah nous narre les aventures de Joe, un provincial au grand coeur et aux épaules carrées venu chercher du travail dans la ville de Londres. Employé dans les abattoirs, il passe son temps libre à arpenter les bas-fonds de la capitale lorsque son chemin croise celui de Jenny Finn, une enfant à l'aspect innocent.


Ne voulant pas que le moindre mal arrive à la jeune fille dans ces quartiers où sévissent le crime, la prostitution et un tueur de femmes, Joe jouera au chevalier servant auprès de cette dernière. Il est cependant loin de se douter que sa protégée n'est pas aussi sans défense qu'elle en a l'air et qu'elle est même à l'origine d'un mystérieux mal qui s'étend à travers toute la capitale. Une maladie horrible qui défigure et déforme ceux qui la contractent et contre laquelle lutte le Premier Ministre en personne.

Le premier ministre... Vador ?

Sorte de contre macabre au milieu duquel surgissent les tentacules d'une apocalypse aussi lovecraftienne qu'insidieuse, Jenny Finn cristallise les influences de Mignola. La vision des Grands Anciens de l'écrivain de Providence imprègne  évidemment chaque page. Toutefois, on perçoit aussi quelques inspirations steampunk (dans l'aspect du Premier Ministre et de ses sbires), des aspect hérités d'Edgar Allan Poe (pour les spectres hantant les vivants) ainsi qu'un souffle social rappelant un Charles Dickens cthulhoïde. Ici les laissés pour compte sont sous l'emprise d'entités millénaires et protéiformes.


Intégralement en noir et blanc, trois des quatre chapitres du récit sont confiés aux soins de Troy Nixey alors que les planches de la conclusion reviennent à Farel Dalrymple. On peut - comme moi - déplorer ce changement de dessinateur tant le travail de Nixey s'attache à montrer les horribles mutilations subies par les victimes d'une maladie mystico-vénérienne. Les visages parsemés de furoncles deviennent l'habitat de tentacules, mais aussi de nageoires, ventouses et autres queues de poissons. Une espèce de vérole infâme et démoniaque qui déforment encore plus les gueules ridées et cassées qui peuplent le récit. Une déliquescence des corps et des âmes que l'épisode de Dalrymple, confus et simpliste en comparaison, ne parvient pas à recapturer une seule seconde.



En conclusion, Jenny Finn ravira à coup sûr les fans du père du démon aux cornes brisées. Production indée et indubitablement ancrée dans les sombres rêves de son auteur, elle parvient à injecter dans un récit bref et concis tout son univers.