dimanche 25 octobre 2015

Comics Theory - Lenin on a Prayer

Nouvel épisode de Comics Theory !

Explorons ensemble la représentation de la Russie Communiste et de ses citoyens dans les comics des années 60 à nos jours.

Une émission qui sent bon la vodka et le ticket de rationnement.

 

vendredi 23 octobre 2015

VO-Day : Back to the Future #1 (IDW)

Tout le monde aime Retour Vers le Futur ! N'échappant pas à la règle, je dois avouer que je voue un véritable culte aux aventures temporels de Marty McFly et Doc Brown. Je connais les films par coeur et prend toujours le même plaisir à les voir et les revoir en quête d'un détail qui m'aurait échappé lors des 60 visionnages précédents.
 
Un exemple de détails poussés à l'extrême
Ces films sont ma Madeleine de Proust. Le reflet d'une époque où un film de divertissement familial pouvait être intelligent, drôle, émouvant, palpitant et bien pensé. Les répliques sont cultes, le jeu des acteurs impeccable jusque dans les moments où ils surjouent (et Dieu sait qu'ils surjouent)... La trilogie reste pour moi un monument de perfection du cinéma.


Une perfection qui ne saurait d'ailleurs être salie ou pervertie par la mise en route d'une séquelle ou d'un reboot très en vogue à Hollywood ces dernières années, tant Robert Zemeckis et Bob Gale - les papas de la saga - se sont toujours opposés à ce qu'on ajoute quoique ce soit à leur travail (sur grand écran, la série animée c'est une autre histoire)... jusqu'à ce jour du 21 octobre 2015.


Célébrant l'arrivée de Doc et Marty dans le futur où les skate-boards et les voitures volent, IDW nous propose une série de comics Back to the Future qui - au contraire de la série animée ou des comics qui en sont inspirés - s'intègre dans le canon (la continuité) des films.


Le premier numéro nous emmène en 1885 alors que Doc tente de construire un nouvel engin spatio-temporel pour rejoindre Marty. Profitant d'une pause bien mérité, il décide de raconter à ses enfants Jules et Verne (ceci n'a jamais été un prénom) l'histoire de sa rencontre avec Marty.


J'ai rêvé de ce moment ! J'ai passé des soirées entières à me demander comment l'ado le plus cool de Hill Valley et le scientifique à la crinière argentée étaient devenus amis. J'avais des théories basées sur des éléments de décor, des extrapolations, des rêves et des chimères plein la tête et enfin, j'allais avoir ma réponse.


Je ne dirai rien ici pour ne pas spoiler celles et ceux qui ont envie de la découvrir par eux-mêmes... mais... j'aurais préféré ne pas le savoir je crois. Il n'est pas question de retcon ici, ni même de négationnisme comme on peut en trouver dans pas mal de séries dérivées de films ou de séries TV... mais j'aurais préféré ne pas savoir.


A l'instar d'un Blade Runner (réplicant ou pas réplicant ?), d'un Total Recall (rêve ou réalité ?) ou d'un Inception (ava tomber la toupie ou pas ?), ne pas avoir de réponses à certaines questions qu'on peut légitimement se poser face à un film fait un peu tout le sel de ce film et lui permet bien souvent d'acquérir ce statut de "film culte". Pourquoi ? Parce qu'on ne sera jamais satisfaits avec la réponse !


Du coup, et ce bien que l'histoire soit écrite par Bob Gale lui-même, "When Marty Met Emmet" m'a effectivement déçu. La rencontre des deux héros manque de punch, Marty fait montre d'une vivacité d'esprit qui n'a jamais été la sienne dans les films et les dessins de Brent Schoonover ne sont pas terribles. En effet tous les personnages ont l'air de faire une lourde dépression... Seuls points positifs de cette histoire : Needles est égal à lui-même et j'ai appris quel était le deuxième prénom de Doc, le L de Emmett L. Brown.


En revanche, la seconde histoire de ce premier numéro "Looking For a Few Good Scientists" a le mérite d'être déjà plus intéressante. Située en 1943, on y découvre un jeune Doc enseignant à Caltech et recruté par Robert Oppenheimer pour se joindre à un projet gouvernemental.


Ici les dessins de Dapper Dan (qui a entre autres officié sur le comics Ghostbusters) sont bien plus beaux également et sont sans doute basés sur des photos de Christopher Lloyd jeune. Dommage que cette partie de l'issue ne compte que 6 pages, mais elle est à suivre dans le prochain numéro.


Véritable hommage ou tentative de surfer sur la vague nostalgique des 80's ? Back to the Future #1 ne contient pas encore assez d'éléments pour répondre à cette question. Ce qui serait bien, ce serait d'avoir une DeLorean et de foncer à 88 miles à l'heure pour aller se procurer en avance les prochains numéros. Il parait que c'est faisable... et il n'y a qu'une personne au monde qui peut m'aider !


A bientôt les Sidekicks.

vendredi 16 octobre 2015

Review : La Cité d'Oz (Panini Comics)

Vous reprendrez bien une dernière dose d'Oz ?


Sixième et dernier tome de la série d'Oz produite par Marvel, La Cité d'Oz nous plonge encore une fois dans cette contrée féérique et absurde. Force est de constater que contrairement à nos amis américains ont été bien plus bercés par les aventures de Dorothée que nous. Des expressions comme "flying monkeys" trouvant en effet leur origine dans les ouvrages de L. Frank Baum alors que nous avons dû nous contenter d'un dessin animé japonais diffusé sur la défunte 5.
 
Gime five si vous souvenez de celui-là
Adaptation de The Emerald City of Oz, 6ème roman de la série d'Oz (qui aurait dû être le dernier d'ailleurs, mais des soucis financiers ont poussé Baum à écrire 8 séquelles), l'ouvrage met une nouvelle fois la petite Dorothée du Kansas en vedette. Vivant toujours avec son oncle Henri et sa tante Em, la petite famille se voit mettre à la porte de leur ferme par une banque avide de profits et Dieu sait comment l'adolescente va pouvoir gagner de quoi vivre.
 
Je me rends compte de 2 choses :
1 - Ca fait des années que je ruine tout ce qui était beau dans votre enfance
2 - OH MY GOD y'a une naine sur cette jaquette et ça donne pas envie de voir le film


Mais pas de ça dans un conte pour enfants ! Dorothée décide donc de refuser l'appel du trottoir pour celui de la route pavée de briques jaunes. Son oncle et sa tante seront également du voyage cette fois-ci (l'occasion pour eux d'arrêter de croire que leur nièce est bonne à enfermer) et se feront une visite de la fabuleuse contrée d'Oz.
 
Par contre Return to Oz est un film magnifique
Ils rencontreront un peuple de silhouettes découpées dans du papier, des aliments et des ustensiles parlants, rencontreront les habitants des cités d'Alarmiste-Ville et de Charabia-Ville parmi d'autres aventures. Les anciens compagnons de Dorothée : le Lion Poltron, l'Epouvantail et le Bucheron en Fer Blanc seront eux aussi de la partie.
 
On dirait la pub pour Freedent
Et tout l'astuce de cette troupe ne sera pas de trop, car le terrifiant Roi des Nomes est de retour ! Ce sinistre monarque est bien décidé à récupérer la ceinture magique que la Princesse Ozma lui a prise des années auparavant et il n'hésitera pas à s'allier à une armée de créatures sinistres pour envahir le pays d'Oz.


L'univers de La Cité d'Oz a beau être enfantin, il conserve un charme et une innocence que même mes blagues les plus salaces ne parviendront sans doute jamais à dénaturer. Les lieux et les personnages sont enchanteurs et l'humour reste omniprésent comme lors du procès de Dorothée, jugée par des ustensiles de cuisine doués de la parole. Le scénariste Eric Shanower a su adapter le récit d'origine avec brio car jamais les nombreuses scènes ne semblent trop longues ou trop courtes. Ce qui pouvait prendre une page à décrire dans le roman peut être ici résumé en quelques coups de crayons.


Et quels coups de crayons ! Je n'écris à vrai dire cet article que pour pouvoir vous parler du talent de Skottie Young. Le trait est atypique mais parfaitement adapté à l'univers de conte de fées des romans. Young donne vie à un véritable folklore de créatures magiques et on devine le plaisir qu'il a du prendre à s'attaquer aux nombreux personnages non humains du pays d'Oz. Rien que ses planches constituent en elles-même une excellente raison de foncer chez votre libraire préféré pour vous procurer les 6 tomes de la série.



En attendant, disons aurevoir à Dorothée, Toto et tous leurs amis... et... Goodbye Yellow Brick Road.


vendredi 9 octobre 2015

Top 5 : Des Romans Pour les Fans de Comics

Accrochez-vous pour une révélation des plus fracassantes : je ne lis pas QUE des comics ! A vrai dire, ma bibliothèque classique compte pratiquement autant de volumes que ma bibliothèque comics. Après tout, les super-héros ne sont ils pas les dignes héritiers des classiques de la littérature ? Batman a beau être le plus grand détective du monde, je connais un fumeur de pipes qui lui dispute le titre... Si Jekyll avait pris des rayons Gamma à la place de sa potion, qui nous dit qu'il ne serait pas devenu vert ? Ce genre de comparaisons peut se décliner à l'infini, mais intéressons-nous aujourd'hui à 5 romans qui, de par leurs héros ou les thèmes qu'ils abordent sont de véritables comics en prose.

5 - La Nuit des Enfants-Rois


Commençons par un roman français mes chers Sidekicks ! Bernard Lentéric accoucha en 1981 de cette histoire de sept enfants géniaux réunis grâce à un super ordinateur qui... est programmé pour les trouver... Victimes d'une agression des plus violentes un soir dans Central Park, ces adolescents en viendront à vouloir détruire l'humanité. Seul Jimbo, le "connecticien" qui a créé le super ordinateur pourra se dresser entre eux et l'apocalypse.
 
La Kryptonite des Enfants-Rois
Comment devient-on un supervilain ? De la même manière que ces sept prodiges... Le roman nous montre comment l'intelligence de ces adolescents les met à l'écart du monde avant de faire d'eux la cible d'une violence on ne peut plus traumatisante. La scène de l'agression n'a beau être que des mots sur du papier, je vous assure qu'elle m'a marqué pendant de longues semaines. Dès lors, les Enfants-Rois s'unissent afin de créer un monde où ils auront leur place et cela passe par la destruction des "gens stupides" qui constituent l'actuelle espèce dominante... Les Enfants-Rois émules de la Confrérie des Mauvais Mutants ?
 
Ca m'a autant marqué que Deliverance pour vous dire
4 - Le Cycle de Mars


Attention ! Texte fondateur de ma culture littéraire, Le Cycle de Mars de Edgar Rice Burroughs nous conte les aventures de John Carter, ancien officier de la Guerre de Sécession et chercheur d'or, projeté sur la planète Mars (Barsoom pour ses habitants). Il y vivra de nombreuses aventures, sauvera et épousera la princesse Dejah Thoris.
 
Mais John finira par rentrer chez lui parce que...
Superman, Flash Gordon, Adam Strange et beaucoup d'autres héros sont tous les enfants de John Carter ! Les aventures sont exotiques, l'action omniprésente et notre héros disposent même de super-pouvoirs quand la gravité de Barsoom (moindre que celle de la Terre) lui confère une force et une agilité décuplée. Pulp de SF d'une qualité rarement égalée à l'époque et encore moins par les nombreux hommages qui lui ont été rendus depuis (à part Le Cycle du Guerrier de Mars de Moorcock), les aventures de John Carter sont à lire OBLIGATOIREMENT si vous voulez en savoir davantage sur les vraies origines de vos héros favoris. Allez lire les premiers tomes et revenez finir ce top plus tard !
 
Et le film était pas si mal que ça...
3 - Les Plus qu'Humains


Quand j'ai lu Cristal qui Songe, un autre roman de Theodore Sturgeon... j'ai eu les larmes aux yeux. Comment un tel génie de la SF peut il rester aussi inconnu du grand public ? Ses romans et ses nouvelles sont au niveau d'un Philip K. Dick. Voilà pour la mise en bouche.
 
En plus, je trouve qu'il a une bonne tête
Les Plus qu'Humains raconte l'histoire de l'Idiot, un personnage - doué de télépathie - rejeté parce qu'il est différent. Il fera la rencontre d'autres êtres comme lui, chacun doté d'un don différent. Ensembles (dans tous les sens du terme), ils seront l'Homo-Gestalt : la prochaine étape de l'évolution humaine... Vous voyez où je veux en venir ? Et ce roman date de 1953, soit plus de 10 ans avant la création des X-Men...
 
Cherche pas, t'as tort...
S'il fallait résumer Les Plus qu'Humains en un mot, ça serait "solitude". Le roman est d'une mélancolie profonde qui exprime le désir de ces différents individus à faire partie d'un monde qui les rejette et les crains. Une autre lecture essentielle pour tous les fans de la condition mutante et un auteur à découvrir pour tous les fans de SF qui ne se sont pas encore jetés sur ses oeuvres.

2 - Neverwhere


Il fallait bien que Neil Gaiman soit de la partie. Auteur de romans acclamés par la critique (American Gods est un chef d'oeuvre) et de comics vertigineux (Sandman en tête), l'ami Neil a su marier ses deux gagnes pains à de nombreuses reprises, mais c'est sur Neverwhere que j'ai eu envie de m'arrêter.
 
Mais lisez American Gods aussi
Mini-série en 6 épisodes à l'origine, Neverwhere est devenu un roman lorsque Gaiman s'est trouvé fort déçu par l'adaptation de son scénario. Il a donc repris sa plume pour nous narrer à nouveau les tribulations du jeune cadre dynamique Richard Mayhew. Chevaleresque, le jeune homme protège une jeune fille nommée Porte et se retrouve projeté dans le monde du Londres d'En-Dessous : un univers aussi différent du nôtre qu'il en est proche.
 
Attention, ceci n'est PAS le Londre d'En-Dessous
Anges, tueurs à gages à la force surhumaine, vampires, Parle-aux-rats, pouvoirs téléporteurs, moines télépathes, chevaliers du métro et le Marquis de Carabas (une espèce de magicien et le personnage le plus stylé du monde... même dans la série TV) se dresseront aux côtés ou face à Richard dans cette aventure de fantasy urbaine que je vous conseille de toute urgence.
 
Il est motherfucking stylé quand même
1 - Doc Savage


Il fallait bien s'en douter ! Si vous connaissez ce blog depuis quelques temps, vous savez que c'est le Pulp qui coule dans mes veines et je ne parle pas d'une quelconque contrefaçon d'Orangina.
 
Attention : ceci n'est PAS le Pulp dont je parle
Doc Savage est fort. Doc Savage est intelligent. Doc Savage a un quartier général au 86ème étage de l'Empire State Building du haut duquel il vient en aide à la veuve et l'orphelin avec l'aide de ses 5 compagnons... qui ne sont en fait que des faire-valoirs tant Doc les surpasse en toutes choses. Ah oui... et Doc a une retraite dans l'Arctique qu'il appelle la Forteresse de Solitude... bien avant l'autre ET en collants...


 Lire les aventures de Doc Savage par Kenneth Robeson (un nom de plume collectif qui regroupe une petite dizaine d'auteurs bien que la plupart des histoires du Doc soient nés de l'imagination de Lester Dent) c'est lire la quintessence du Pulp. Les histoires sont simples et suivent quasiment toute la même trame narrative (on ne change que le nom et la couleur des cheveux de la demoiselle en détresse, on remplace les trafiquants d'opiums par des nazis dérobant des antiquités, le vilain troque son sous-marin contre un dirigeable et ainsi de suite) mais elles sont... pures. Chaque chapitre contient son lot de rebondissements absurdes et finit sur un cliffhanger résolu en deux paragraphes dans le chapitre suivant. Doc a toujours LA capacité qui va lui permettre de se sortir de n'importe quelle situation... et c'est tellement jouissif que nombre des éléments de ses aventures ont inspiré tout autant d'éléments dans les comics. Pour moi, ne cherchez pas plus loin qui était le premier superhéros de l'histoire... c'est Clark (tiens tiens) Savage Jr, l'homme de bronze.
 
Par contre, évitez les deux films comme la peste...
J'espère que ce Top vous aura plu. Avez-vous d'autres romans en tête ? N'hésitez pas à commenter et à partager l'article. A la prochaine.