dimanche 25 janvier 2015

Review - Preacher Tome 1 (Urban Comics)

Grand Livre de Fun en Bulle - Chapitre 1 Verset 167

Et c'est ainsi que je m'aventurais dans une librairie. Tout avait l'air calme quand une tête de gondole estampillée "Nouveautés" se fit à vibrer à mon approche. Sous mes yeux ébahis, le rayonnage prit feu et une voix s'éleva sans que je sache d'où elle pouvait venir.

Remy de Fun en Bulle, dit le Rayon Ardent, tu es l'élu du peuple des Sidekicks. Tu vas devoir les mener jusqu'à la Bibliothèque Promise. La Bibliothèque qui ne contiendra que les textes les plus sacrés du monde des comics. Prends ces Tablettes de la Sagesse et va, va mon enfant.

Des flammes et de la fournaise jaillit le premier tome de la réimpression de Preacher par Urban Comics. Je le pris entre mes mains, ne sachant pas qu'en faire. J'étais assez dubitatif quand à ce que je venais de voir et d'entendre, je croyais à une hallucination. Je m'en retournais vers les caisses quand je m'aperçus que celles-ci avaient été prises d'assaut par une foule d'acheteurs du week-end. Gardant pour moi-même la colère de devoir attendre plusieurs minutes pour payer mon achat... je sentis soudain le volume vibrer entre mes doigts.

Sans vraiment l'avoir décidé, je levais la main en l'air et... la mer des badauds s'écarta pour me laisser passer. En vérité je vous le dis mes Frères, ce livre a des pouvoirs magiques et j'ai été désigné par une puissance supérieure pour vous en parler.

Véritable texte fondateur au même titre qu'un Watchmen ou un Sandman, Preacher est l'oeuvre phare de son scénariste : Garth Ennis. Irrévérencieux, anarchique et blasphémateur bien avant son run sur Punisher ou la naisseance de The Boys, l'Irlandais avait déjà trouvé ce qui deviendrait sa marque de fabrique : de la violence ainsi que des personnages et des situations qui se disputent pour savoir ce qui sera le plus glauque. A cette sauce qu'il aura l'occasion d'améliorer et de parfaire au fil des années, Preacher ajoute cependant un ingrédient et non des moindres : la Religion.


Au commencement était Jesse Custer, le révérend d'une petite bourgade tranquille du Texas. Cachant de son mieux son passé d'enfant élevé "à la dure" par une grand-mère plus catholique que le Pape et une adolescence consacrée à la petite délinquance, Jesse finira néanmoins par tuer l'ensemble de ses paroissiens lorsque Génésis, une entité née de l'accouplement d'un ange et d'une démone prendra possession de son corps.
Celle là était juste troooop facile

Désormais doté du pouvoir de "La Voix" qui oblige quiconque l'entend à exécuter ses ordres, Jesse retrouve son ancienne petite amie Tulip - qui est devenue tueuse à gages - et fait la connaissance de Cassidy - un vampire Irlandais -. Tous trois, ils vont partir à la recherche du seul être qui pourra expliquer à Jesse ce qu'il lui est arrivé : Dieu en personne.

La tâche sera bien entendu ardue, vu que les anges, la famille de Jesse, des sectes, des tueurs en série, la Police et mille autres obstacles se dresseront sur leur route. C'est là que commence la descente aux Enfers.

Entendons nous bien... Preacher est un chef d'oeuvre est l'une de ses qualités tient au fait qu'il arrive à toujours nous entraîner plus bas dans les dépravations de l'âme humaine. Les personnages sont violents (physiquement ou mentalement envers les autres), malsains et dépravés (zoophilie, sado-masochisme... j'en passe et des meilleures...). Même les "héros" de l'histoire ne sont pas des parangons de Justice : Cassidy est alcoolique et mythomane, Tulip est une salope et Jesse est un pauvre connard.

Heureusement que le reste du cast atteint des sommets sinon ces trois-là pourraient passer pour les méchants de l'histoire ! TronchDeCul, le Saint des Tueurs, Jody ou Marie L'Angell sont des antagonistes de premier choix : aussi tordus à l'intérieur qu'à l'extérieur.

Tant qu'on y est parlons de l'extérieur. J'ai croisé différentes réactions aux dessins de Steve Dillon. Certaines personnes aiment son style, d'autres le détestent. Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il ne laisse pas indifférent. Personnellement, j'ai souvent du mal à imaginer ce qu'un autre dessinateur aurait fait de la même histoire. C'est Dillon qui a dessiné des mâchoires arrachées, des crânes perforées, des visages dépecés... On est pas dans un travail d'adaptation... Histoire et dessins sont liés et il est impossible de les dissocier. Pensez-y la prochaine fois que vous vous plaindrez d'un dessinateur sur un forum.
Et puis des cases comme ça, ça donne pas envie de dire que la vie est belle ?
En parlant d'adaptation, AMC devrait diffuser la série inspirée de Preacher en 2015. Croisons les doigts pour qu'elle relance l'intérêt dans une série phare des 90's et amène pleins de lecteurs sur un incontournable iconoclaste de cette époque. J'aurais pu parler encore longtemps de l'histoire et des personnages. Cette review ne révèle probablement qu'un tiers de ce que le premier volume a à vous offrir, alors si ça vous a plu, vous savez ce qu'il vous reste à faire.
Petite info dont tout le monde se fout : voici ce qui devrait être le générique de la série...

Allez en paix les Sidekicks !

mercredi 21 janvier 2015

Retro Review : Appelez-moi Jack (Comics USA)

Je l'ai déjà dit, mais je le répète : une bonne histoire et de bons dessins parlent pour eux-mêmes et le fait de connaitre la bibliographie complète de leurs auteurs ne change en rien la qualité d'un album. Maintenant que je viens de me tirer une balle dans le pied en niant toute l'importance de son review, parlons un peu de Appelez-moi Jack.



One-shot publié en 1989, Gotham by Gaslight (son nom en VO) fut rétroactivement le premier titre DC "Elseworlds". Qu'est ce donc ? Tout simplement, un label permettant de placer les plus grands héros DC dans des univers ou des continuités bien différentes que ceux auxquels ils sont habitués. C'est sous l'étiquette "Elseworlds" que sont parus des séries et one-shots comme Superman - Red Son ou JLA - Le Clou.



Scénarisé par Brian Augustyn (le papa de Crimson ou Out There) et dessiné par Mike Mignola (si vous ne savez pas qui c'est, il doit y avoir une croix rouge dans le coin en haut à droite de l'écran), Appelez-moi Jack nous plonge en 1889. Le jeune Bruce Wayne vient de passer des années en Europe à s'instruire auprès de professeurs aussi prestigieux que Sigmund Freud et un "Détective londonien". De retour dans une Gotham City en pleine mutation pour cause de révolution industrielle, le jeune héritier enfile alors le costume du Bat-Man pour venger l'assassinat de ses parents.
 
"Fous refez soufent Monsieur Vouayne ?" (je m'excuse pour cet accent autrichien)
Cependant, c'est également à ce moment que Jack l’Éventreur débarque à Gotham dans le but de faire taire ce rire de femme qui l'obsède et l'oblige à tuer encore et encore. Dépassée par les événements, la police cherchera à faire d'une pierre deux coups en amalgamant le Justicier Nocturne au meurtrier. 


Histoire plaisante s'il en est, Appelez-moi Jack parvient à s'adresser aussi bien aux fans du Dark Knight avec des versions "19ème siècle" des ennemis du héros (mais qui tiennent ici plus du clin d'oeil) qu'aux Ripperologistes. En effet, les plus fouineurs d'entre vous pourront déceler des allusions aux théories les plus prisées sur la véritable identité de l’Éventreur.


L'album laisse un feeling très "Franco-belge" à la lecture. Les dessins d'un Mignola qui n'avait pas trouvé son style définitif y sont peut être pour beaucoup, mais ils ont un côté noble qui colle parfaitement au scénario. Les visages sont notamment très détaillés et même un faciès plongé dans l'ombre parvient à nous faire saisir toute la folie d'un personnage. De plus, l'avantage du Elseworlds, c'est qu'on a aucune connaissance particulière à avoir pour apprécier le volume. 
 
Si vous voulez vérifier ce que je raconte sur les visages...
J'ai bien saisi l'ironie de vous parler d'un album qu'on ne peut plus guère se procurer que dans les bouquineries et sur les brocantes, mais sachez que Panini Comics avait republié cette histoire (et sa... pas... nulle, mais dispensable... séquelle) dans un album Gotham au XIXe Siècle et qu'il y a fort à parier que les actuels décideurs des publications de Batman verront un jour l’intérêt d'une nouvelle publication.

mardi 13 janvier 2015

Review : Deadpool - Les Noces de Dracula (Panini Comics)

Brossez-vous les crocs, taillez-vous le pieu en pointe et ajustez votre cape du Dimanche car aujourd'hui nous allons rejoindre The Merc With a Mouth dans un Monster (Mini-Monster ? Demi-Monster ? Enfin moins gros que d'habitude quoi) lui faisant rencontrer Vlad Tepes, l'Empaleur de Transylvanie dans une aventure haute en couleurs.


Regroupant l'intégralité de la série Deadpool - Dracula's Gauntlet, l'histoire met en scène l'inénarrable Wade Wilson alors que celui-ci essaie de se changer les idées à Londres. Se changer les idées ? Pourquoi donc ? Les habitués de la série régulière Deadpool sauront que notre héros a traversé de biens sombres épreuves ces derniers mois.

Petit jeu : trouvez la chanson de Jeanne Mas dissimulée dans cette image
A peine, Deadpool a-t-il le temps de sauver une plantureuse nana d'un terroriste Latvérien qu'un vampire vient lui apporter un message de façon musclée. Dracula, le roi des vampires, souhaite l'engager pour une mission à hauts risques : escorter sa promise Shiklah jusqu'à New-York pour un mariage qui devrait réconcilier deux factions ennemies du monde des ténèbres.
 
Si elle était saoule, ça serait une promise cuitée
Ce périple sera l'occasion traverser l'Europe et pourrait se passer sans le moindre accroc si l'Hydra, Blade, l'A.I.M, le Loup Garou, un Minotaure particulièrement remonté et l'Amour ne se trouvaient pas sur le chemin de nos compagnons d'infortune. Oui, l'Amour... car la belle succube ne saura pas résister très longtemps aux cicatrices et à l'humour ravageur de notre ami Wade.
 
Dans le genre "Des Rigolos contre Dracula" on a eu ça aussi

Autant dire que le cast des Noces de Dracula ne peut laisser personne de marbre. Outre le Diurnambule et le Loup-Garou, ce sont aussi les Thunderbolts, Bob l'Agent de l'Hydra, Frankenstein, M.O.D.O.K, un centaure loup-garou pourvu d'un symbiote extra-terrestre et le Docteur Strange qui viendront aider ou jeter des bâtons dans les roues de nos deux tourtereaux. Le résultat est un agréable foutoir d'action, de vannes en tous genres et de road-trip romantique.



On retrouve Brian Posehn et Gerry Dugan au scénario de l'aventure tandis que Dugan (tout seul) se charge de la mettre en image. On retrouve un Deadpool en accord avec ce qu'on a pu voir de lui depuis l’avènement de Marvel Now (et qui reste malheureusement en dessous de ce que à quoi Daniel Way a pu nous habituer quand il était en charge du perso). Autre petit bémol au niveau du dessin que je trouve assez inégal, mais j'ai tendance à me demander si cela n'est pas dû au passage sur le papier.



Car - et c'est là le twist de cet article - Dracula's Gauntlet était à la base un comics numérique que j'avais lu en VO. J'avoue que c'est la curiosité qui m'a poussé à l'acheter en format papier pour voir comment cette expérience pouvait passer d'un média à un autre. Force est de constater qu'on y perd. Certaines scènes - je pense notamment au générique très "James Bond" et aux présentations des personnages - sont effectivement beaucoup plus stylées et drôles à lire sur un écran que dans un album.

Un extrait du "générique"

Petite suggestion à ce propos : pourquoi ne pas proposer un téléchargement gratuit de la version numérique aux acquéreurs de l'album ? Avec un code de téléchargement bien caché dans les pages et des albums vendus sous cellophane, cela devrait être parfaitement jouable.

Et on se quitte sur une autre image tirée des "Charlots contre Dracula"
Quoi ? Non ? Ca serait Blade - Trinity ? Ah d'accord... mais... c'est nul, non ?

mardi 6 janvier 2015

Le Bilan

C'est à dire qu'il y avait tellement de l'ambiance à cette époque-là
Et comme j'étais un beau garçon
Quand je vois que je fête mes 33 ans demain alors que j'en avais 32 hier.
Les comics filent comme des voitures.



Et oui, chers Sidekicks, voici venu le moment de faire un bilan avant de relancer la machine Fun en Bulle pour une nouvelle année de reviews, de coups de coeur, de coups de gueule et peut être de coups de boules. Le concept FeB (Fun en Bulle ouais, je trouve que c'est la méga classe de parler en initiales) a bien évolué depuis nos casts en direct sur EL (eLive). Je me souviens des coups de gueule à répétitions contre MK (ce ne sont pas des initiales mais vous pouvez l'appeler "l'homme à la Camaro") qui a transformé EL en SP (Showprime). C'était une époque bénie.

 
Les vrais savent
Toutefois, ne nous lamentons pas sur le passé car c'est de l'avenir de Fun en Bulle que je veux vous parler ici. Pas d'articles à rallonge, juste quelques news pour savoir à quoi s'attendre dans les semaines et mois à venir.

- Le blog 
Il tourne bien, du moins pour un blog que je fais tout seul dans mon coin depuis plus de trois ans maintenant. Je n'ai jamais cherché à devenir un véritable concurrent de sites comme Comicsblog, mais à proposer une alternative. J'ai plus envie de parler d'un ressenti dans mes articles plutôt que d'énumérer des faits. J'invite par ailleurs, les lecteurs assidus de mes articles à ne pas hésiter à venir liker la page Facebook de Fun en Bulle ou à me suivre sur Twitter.
 
Enfin, je suis pas sur qu'il n'y ait que des fans de comics qui passent ici

- Les Réseaux Sociaux
J'ai compris en 2014 que je devais être plus vivant sur les réseaux sociaux. C'est ainsi que sont apparus "le Mardi Cover Day", le "Jeudi on rit", la "Sortie de la Semaine" ou encore "La Citation du Dimanche". Au moins un nouveau rendez-vous devrait faire son apparition sur les réseaux sociaux dès la semaine prochaine. J'ai aussi débordé du concept comics sur Twitter pour me permettre de parler ciné, musique, séries ou encore de Koh Lanta.


- Le Side Project
En 2014, j'ai écrit une nouvelle découpée en plusieurs épisodes avec un personnage "Miles Midnight - Escroc de l'Occulte". Fortement inspiré par Hellblazer, cette première "saison" fut l'occasion de montrer une autre facette de ma personnalité (ou une autre de mes personnalités allez savoir) et de tester des choses en matière d'écriture tout en rendant un hommage à tout un pan de la littérature que je chéris profondément. Je remercie d'ailleurs les gens qui ont fait l'effort de suivre ces délires d'écrivains anarchiques et vous annonce l'écriture d'une saison 2.
 
Ouais, j'avais pas mieux que ça comme vanne avec "Side-Project"
Écrire sur cet univers m'avait beaucoup plu (Miles était un projet pour un comics à la base) et j'ai eu des tas d'idées que j'ai envie de mettre en mots. Il y aurait au moins un épisode bonus très métaphysique d'ici la fin du mois de janvier et j'espère pouvoir vous faire partager une nouvelle aventure d'ici le mois de mars.

Source d'inspiration pour le nom du héros

- Les vidéos
En 2014, j'ai appris que mon activité professionnelle permettait difficilement d'avoir une carrière de Youtubeur. Cela nous a mené à la disparition des émissions Fun en Bulle et croyez bien que je le regrette profondément.

C'était pas tout à fait ça, mais presque

En 2015, je dis "Bullshit". Je dis "Bullshit, mais pas seulement. Je n'ai jamais eu envie de passer pour un donneur de leçons, mais quand je vois certaines vidéos censés parler comics se complaire dans la suffisance, l'élitisme et limite aux propos insultants envers toute une catégorie de fans (les fans qui sont venus aux comics via les films, qui ne sont pas considérés comme "des vrais" par cette intelligentsia bédéphilique), je me suis dit que je me devais de sortir de ma retraite.
Il fallait bien UNE image comics
C'est donc en mode "Dark Knight Returns" que vous reverrez ma bobine sur vos écrans. Une nouvelle chaine sera créée. Un nouveau nom sera trouvé. Un nouveau générique sera monté. Les vieilles émissions réapparaitront et de nouvelles verront le jour.


C'est tous pour les projets de Fun en Bulle. Je vous souhaite une bonne année 2015 et espère vous retrouver encore plus nombreux en 2016 pour un nouveau bilan.