mercredi 18 avril 2012

Batman : Amère Victoire (Urban Comics)

Attention: cet article contient des spoilers d' Un Long Halloween, read with caution.


Un après-midi de chien, une librairie spécialisée:

Comme ça vous voyez un peu mon chez moi...



- T'as vu? Batman - Amère Victoire. Il est classe celui-là?
- Hmmm? Ah oui... C'est Dark Victory, j'ai la première édition à la maison. Il était sorti chez Semic.
- Ca parle de quoi?
- C'est la suite d'Un Long Halloween dont j'ai parlé dans l'épisode 6 de Fun en Bulle. Un an après l'arrestation d'Holiday, le tueur qui décimait la mafia uniquement les jours fériés (et comme il ne faisait pas le pont, on savait d'entrée que c'était pas un fonctionnaire), Gotham a bien changé. La transformation d'Harvey Dent en Double Face a mis du plomb dans l'aile des plans de Batman. La Mafia traditionelle affronte désormais les Freaks - les criminels d'Arkham - pour la domination de la ville et la police peine à jouer les arbitres.
- Tu m'étonnes, ça doit pas être facile. Et Batman dans tout ça?
- Il a du pain sur la planche, parce qu'un nouveau tueur en série sévit en ville "Le Pendu". Celui-là accroche des cadavres de flics ripoux aux arbres avec une bonne grosse corde. Et il agit aussi uniquement les jours fériés. Une espèce de sosie d'Holiday.

Mon premier suspect pour le sosie d'Holiday

- Et c'est qui ce tueur au pendu?
- Ne compte pas sur moi pour te le dire, je ne m'en souviens même plus... Attends... Semic avait publié la saga 4 tomes et... je n'en ai que... 3. OH MY GOD! Marchand! Fais tourner ta caisse enregistreuse! Cette histoire inachevée dans ma mémoire trouvera sa conclusion aujourd'hui.

Voilà, à peu de choses près comment s'est passé mon achat de Batman - Amère Victoire. Vous remarquerez aussi que cette joyeuse intro m'a sournoisement permis de vous refourguer le pitch de la saga, donc passons sans plus aucun détour à l'analyse de l'album.

Amère Victoire a su reprendre avec brio les éléments qui ont fait le succès du Long Halloween.
Numéro uno: un tueur en série si mystérieux qu'on ne devinera jamais son identité (et quand on saura on dira "Aaaaaaaaah ouais!")
Numéro dos: une progression scénaristique découpée en 12 épisodes mettant tour à tour tel héros ou tel vilain en avant car une fois de plus, toute la ménagerie des ennemis de Batman est présente. Voyez plutôt: Double Face, Le Joker, Mister Freeze, Poison Ivy, l'Epouvantail, le Pingouin... Ajoutez à ça un clan mafieux laissé en piteux état et assoiffé de vengeance et je vous promets que Gordon et ses troupes vont avoir du boulot.

J'ai fréquenté assez de salles de profs pour avoir une impression de déjà vu



Numéro tres: Le volume boucle certaines intrigues et scelle le destin de personnages dont on n'avait plus de nouvelles depuis Year One. J'ai souvent tendance à mettre la Saga "Halloween" de coté, mais je pense vraiment que Year One - Un long Halloween - Amère victoire forme un tryptique mythique dans la renaissance de Batman dans la fin des 80's / début des 90's
Numéro quatro: le fabuleux duo Jeph Loeb au scénario / Tim Sale au dessin

Mais l'oeuvre dont nous parlons aujourd'hui apporte aussi son lot de nouveautés. La première d'entre elles (et sans doute la seule dont je parlerais dans cet article, n'avez qu'à aller vous faire votre propre opinion, je ne suis pas là pour vous faire tout le travail) c'est l'apparition du Boy Wonder Robin. Aucune allusion homosexuelle ne sera faite dans cette chronique car justement, réinventer les premières années de Batman consiste aussi à réinventer Robin. Disparu le petit garçon un peu trop gay ... joyeux, on a vraiment affaire à un enfant dont les parents ont été assassinés et qui cherchent à se venger. Il ne trouve pas que Batman soit "cool", il le voit surtout comme un moyen de se faire justice. On en vient même à regretter que le personnage ne soit pas plus présent dans l'intrigue...

Oui, j'ai 12 ans mais j'esquive les balles comme personne

Il est aussi important de souligner la beauté de l'album proposé par Urban Comics, sobre, épais, classieux. L'éditeur nous propose en bonus une intro rédigé par Tim Sale, des extraits du sketchbook du dessinateur et une courte histoire toujours dessinée par Monsieur Sale qui met en avant la féline Catwoman et sa relation plus qu'ambigue avec le Dark Knight. En conclusion, un "must have" pour tous les fans de l'homme Chauve-souris qui sont prêts à mettre 35€ dans un objet de collection au contenu ravageur.