samedi 16 juin 2018

Review : Jimmy's Bastards - On Va S'Faire Papa (Snorgleux Comics)

His name is Regent... Jimmy Regent... Agent secret au service du MI6 et de Sa Majesté. Il est l'espion numéro 1, le tueur le plus cool, le tombeur de ces dames. Toutes ressemblances avec un personnage bien connu seraient bien entendu plus que volontaires. 



Nouvelle série de Garth Ennis, Jimmy's Bastards est l'occasion pour le scénariste irlandais de donner SA version de James Bond. Le papa de The Boys et Preacher apporte donc la "Ennis Touch" qui a fait tout son succès dans l'univers des agents double zéros et des vilains mégalomaniaques qui cherchent à conquérir le monde.



Jimmy est donc l'agent le plus efficace des services secrets. Alors qu'il vient de sauver Londres d'un zeppelin fou détourné par un singe-clown, il est chargé d'enquêter sur le mystère du "gender fluide", une substance que toutes les agences gouvernementales rêvent de posséder sans savoir de quoi il s'agit. Accompagné de sa nouvelle assistante Nancy McEwan, il va découvrir une conspiration visant à l'éliminer. Mais qui sont ses ennemis surgis de son passé ?



Jimmy's Bastards est drôle, trash et aussi irrévérencieux qu'on puisse être en droit de l'attendre d'un comics de Garth Ennis. Sexe, violence, sadisme et consanguinité sont au programme. Des "gimmicks" qu'on retrouve souvent chez l'ami Garth mais qui sont ici bien moins gratuits qu'on ne pourrait le penser. Les scènes de sexe sont certes crues, mais là où un film de James Bond propose une mise en scène feutré ou un fondu au noir pour cacher la luxure, Ennis nous montre à sa manière ce qui arrive quand son agent secret conclut.



Un autre point à mettre au crédit du scénariste, c'est que le personnage de Jimmy est bien plus profond que ce à quoi on pourrait s'attendre. Loin d'être un coureur, il respecte les femmes. Comprenant rapidement que Nancy n'a pas l'intention de succomber à ses charmes, il n'insiste pas. Ses idéaux politiques et son recul vis à vis du gouvernement qu'il défend font également de lui un personnage aussi sain d'esprit et chevaleresque qu'un Jess Custer.



Les planches de Russ Braun m'ont fait penser au regretté Steve Dillon. Véritable parenté dans le trait ou nostalgie des collaborations entre Ennis et ce dernier ? L'artiste fait de Jimmy une fusion entre Sean Connery et Roger Moore et les personnages secondaires ont tous ce côté "réaliste mais pas trop" qui se marie si souvent avec les histoires du bon Garth.



Complètement hypé par ce premier volume et accroché par une fin qui promet encore de beaux rebondissements pour la suite, je félicite encore Snorgleux Comics de nous avoir proposés cette petite pépite. A bientôt pour le tome 2.

 

jeudi 17 mai 2018

Review : Joe Golem - Détective de l'Occulte (Delcourt)

On a tous des "profils", des choses qu'on apprécie, qui nous touchent et qui nous ressemblent tellement que les gens qui nous connaissent bien ne sont pas étonnés qu'on les aime. Quand j'ai parlé de ce premier tome de Joe Golem à mes amis, leur première réaction a été "Ouais, ça m'étonne pas, c'est ton profil". Et je ne peux que confirmer leurs dires.



De la couverture au design retro, au titre savamment vintage en passant par les noms des auteurs et un synopsis mystérieux et alléchant, tout était destiné à me plaire dans cette nouvelle série signée Mike Mignola et Christopher Golden.


Joe Golem nous narre les aventures de Joe, détective New-Yorkais dans un monde où un grand désastre a plongé une grande partie de Manhattan sous les eaux. Travaillant pour son mentor et confrère vieillissant, Simon Church, Joe est assailli de visions aussi nocturnes qu'étranges dans lesquelles il est un golem à qui on a insufflé la vie pour mener un combat sanglant contre des sorcières, quelque part dans l'Europe de l'Est du 15ème siècle.



Ce premier tome verra Joe enquêter tout d'abord sur une série d’enlèvements d'enfants perpétrés par une créature aquatique hantant les canaux de la ville engloutie. Puis, il accompagnera Church dans sa recherche d'un grimoire qu'un nécromancien amateur essaie d'utiliser pour ramener ses proches à la vie. Deux enquêtes, et donc deux aventures, assez basiques dans leur déroulé et leurs rebondissements mais l'objectif de ces premiers épisodes n'est pas encore de nous scotcher à notre fauteuil.


Ici, on découvre un nouveau monde. Comme Lord Baltimore, Joe Golem ne fait pas partie du Hellboy-verse de Mignola. Les influences sont les mêmes que celles qui sous-tendent l'univers du BPRD et tous ses membres, un subtil mélange de films noirs, de culture pulp et de créatures Lovecraftiennes, mais nous n'en saisissons pas encore tous les tenants et les aboutissants. 


On évolue dans une Grosse Pomme inondée dans laquelle les orphelins sont des "Rats des Canaux" et où les monstres se terrent dans les vestiges de la civilisation. Cet univers à peine appréhendé, on commence à se poser les questions que les intrigues nous posent sans y répondre. Quels sont les secrets de Church ? Comment ou pourquoi Joe est-il devenu humain ? Le Grand désastre a-t-il une raison purement tectonique ?


Le tout est porté par le travail graphique de Patric Reynolds, un habitué des intrigues sous-marines qui a déjà oeuvré sur plusieurs histoires de Abe Sapien. Jouant tout en clair obscur, l'artiste donne une personnalité à ses décors et à ses personnages. Petit fait un peu marrant, avant de lire les commentaires du sketchbook situé à la fin du volume, il me semblait reconnaitre les traits de Lino Ventura dans le personnage de Joe avant de réaliser que le sieur Reynolds s'était inspiré de Clancy Brown.


Intriguant et intéressant, ce premier volume de Joe Golem - Détective de l'Occulte saura sans aucun doute les lecteurs qui - comme moi - ont le "profil" de fan de Mignola.

 

lundi 7 mai 2018

Double Top 5 : Free Comic Book Day 2018

Je vous entends déjà grogner : "Double Top 5 ? C'est un Top 10 en fait ! Remboursez !". Peut-être que vous avez raison. Peut-être que j'avais juste la flemme de créer une nouvelle rubrique... Peut-être aussi que le FCBD est pour moi le Jour de la Générosité et qu'au nom de cette valeur, j'ai décidé de doubler le Top 5. Peut-aussi qu'il y avait tellement de bons titres dans ma pêche de ce FCBD qu'il me fallait plus de place pour en parler... et que j'ai autre chose à faire que vous expliquer le pourquoi du comment dans une introduction qui commence réellement à être trop longue.
Enchaînons donc dans la joie et la bonne humeur sur mes 10 lectures préférées à la fin de ce Free Comic Book Day 2018. Sur un total de 22 trouvailles, il a fallu faire un choix.



#10 - Amazing Spider-Man (VO - Marvel Comics)


Qu'est ce que c'est les histoires ? Spidey qui se fightent avec des vilains de seconde zone alors que Peter cherche un nouvel appartement avec Randy Robertson.

Pourquoi on aime ? J'ai adoré le run de Dan Slott qui a propulsé l'ami Parker dans une spirale de réussite. Cependant, il me tardait que la série revienne à son status quo de départ - sous la houlette de Bick Spencer - avec un Peter fauché qui galère à assumer les deux aspects de sa vie. En plus, on a un aperçu d'un nouveau rôle pour Le Caïd et j'avoue que ça m'intrigue beaucoup.

Une note ? Curiosité / 20

#9  Doctor Who (VO - Titan Comics)


Qu'est ce que c'est les histoires ? Trois petites histoires mettant en scène pas moins de 4 Docteurs (le 10ème, le 12ème, le 11ème et le 7ème) et qui nous teasent certains événements à venir.

Pourquoi on aime ? Parce que Doctor Who... Titan Comics a réussi à donner un ton clair à chaque série et à chaque Docteur, alors voir débarquer le 7ème Docteur et Ace ne peut que faire saliver le Whovian que je suis.

Une note ? Courte apparition du 13ème Docteur / 20

#8 - Magnus (VF - Paperback)


Qu'est ce que les histoires ? Dans le futur, une psy pour robots doit infiltrer le Cloud pour trouver une machine assassine.

Pourquoi on aime ? Parce que dans le futur, une psy pour robots doit infiltrer le Cloud pour trouver une machine assassine ! Vous suivez un peu ?

Une note ? Blade Runner / 20

#7 - 2000 A.D (VO)


Qu'est ce que c'est les histoires ? 4 histoires et un mini-jeu par la fine fleur du légendaire magazine britannique.

Pourquoi on aime ? Parce que l'aventure du Cadet Dredd (un jeune Judge Dredd qui fait encore ses classes) est très drôle. Parce que Strontium Dogs (des chasseurs de primes mercenaires du futur) est super cool. Parce que Future Shock est à se tordre de rire... tout en étant pas très rassuré.

Une note ? Fluide Glacial peut aller se rhabiller / 20 

#6 : Maxwell's Demons (VO - Vault)



Qu'est ce que c'est les histoires ? Maxwell un petit garçon génial s'échappe de la maison familiale et des reproches de son père pour parcourir le cosmos aux côtés de ses fidèles jouets.

Pourquoi on aime ? On retombe en enfance mais avec un côté sombre et triste.

Une note ? C'est pas la peine d'en rajouter / 20

#5 : Avengers / Captain America (VO - Marvel Comics) 



Qu'est ce que c'est les histoires ? Black Panther rencontre Odin qui lui raconte l'histoire des Avengers de la Préhistoire et lui annonce qu'une nouvelle menace va pointer le bout de son nez. De son côté, Captain America fait face aux conséquences de Secret Empire sur le monde alors qu'une nouvelle menace se profile à l'horizon.

Pourquoi on aime ? Parce que comme pour Amazing Spider-Man, la preview éveille ma curiosité.

Une note ? Nouvelle(s) Menace(s) / 20

#4 : B.E.K, Elfquest, Babyteeth et Jimmy's Bastards (VF - Snorgleux Comics) 



Qu'est ce que c'est les histoires ? Deux mini histoires dans les univers de Black Eyed Kids et de Elfquest. Egalement deux préviews plus qu'alléchantes avec Jimmy's Bastards - où quand Garth Ennis nous raconte SON James Bond - et Babyteeth où une jeune fille donne naissance à l'Antéchrist.

Une note ? Les Marseillails au FCBD / 20

#3 : Shadow Roads ( VO - Oni Press)



Qu'est ce que c'est les histoires ? Des esprits maléfiques utilisent les carrefours entre notre monde et le leur pour semer le chaos sur Terre. Une équipe de héros se forme pour se mettre en travers de leur chemin.

Pourquoi on aime ? Cullen Bunn et Brian Hurtt récidivent après The Sixth Gun. Le mélange western, Angleterre Victorienne, menace surnaturelle fonctionne à merveille.

Une note ? Penny Dreadful / 20

#2 : L'histoire de l'univers Valiant (VF - Bliss Comics)



Qu'est ce que c'est les histoires ? En l'an 4002, le Guerrier Eternel raconte à Rai et à une Géomancienne l'histoire de l'univers Valiant, de l'Antiquité, à l'apparition des Psiotiques.

Pourquoi on aime ? Parce que plus j'en apprend sur cet univers, plus j'ai envie d'acheter tout ce qui le concerne.

Une note ? Stéphane Bern du Futur / 20

#1 : L'Histoire De Negan (VF - Delcourt Comics)



Qu'est ce que c'est les histoires ? Le tueur de zombies le plus classe de ce côté-ci de l'Apocalypse se remémore qui il était avant le début de l'épidémie et comment il est devenu le leader charismatique des Sauveurs.

Pourquoi on aime ? Parce que c'était bien la peine de nous créer un personnage aussi badass et de ne rien nous dévoiler de ses origines. L'erreur est maintenant réparée.

Une note ? Negan, Amour et Rock n'Roll / 20 

Voilà, c'est tout pour le FCBD de cette année, faire ce Top n'aura pas été facile tant il me coûte de laisser certains titres de côté. Toutefois, n'hésitez pas à me dire ce que vous avez récupéré et ce que vous en avez pensé.

Et Vlog La Galère - Avengers : Infinity War (avec SPOILERS et THEORIES)

On y est ! Le moment qu'on attendait tou.te.s depuis la scène post générique du premier Avengers. Thanos débarque en force sur nos écrans et nos héros favoris doivent s'allier encore une fois pour l'arrêter.

Review donc de Avengers - Infinity War et théories sur ce qui nous attend l'année prochaine pour sa suite.
 

samedi 24 mars 2018

Review : Les Tortues Ninja - L'Histoire Secrète du Clan Foot (Hi Comics)

Cowabunga les Sidekicks ! Les chevaliers d'écaille sont de retour dans les étals de nos librairies et c'est Hi Comics qui s'occupe désormais de partager avec nous leurs aventures. Des deux albums du lancement de la série, le philistin que je suis a préféré jeter son dévolu sur la mini-série L'Histoire Secrète du Clan Foot. Car oui, vus l'avez bien lu, je suis un philistin de l'univers des Tortues Ninja... J'ai lu quelques comics dérivés de la série animée qu'on a connu en France dans les années 90 (et que je dévorais comme tous les enfants de cette époque), mais - à part ça - mes connaissances sont pour le moins limitées. Un état de fait qui a bien évolué au cours des dernières quarante-huit heures.


En effet, cet album constitue un excellent point d'entrée dans l'univers TMNT. Quiconque a suivi l'une des séries animées de manière suffisamment assidue retrouva dans ces pages les personnages qu'il connait et découvrira quelques ajouts intriguants au lore du monde des tortues mutantes. Notamment des indices pointant vers une nouvelle origin story - made in IDW - liant encore plus les destins de Splinter, de ses élèves et d'Oroku Saki, le diabolique leader du Clan Foot connu sous le nom de Shredder.


C'est d'ailleurs aux origines de ce dernier et à la fondation de son clan que s'intéresse cet album. Une histoire qui nous entraine sur les traces d'un manuscrit, la Ashi No Himitsu, qu'un professeur vient de déterrer et dont les secrets seront l'objet d'une lutte entre les Tortues et leurs ennemis de toujours. 


Les pages de ce livre contiennent l'histoire d'un samouraï aux talents aussi démesurés que ses ambitions, de son alliance avec une sorcière qui lui promettra l'immortalité en échange de sa sauvagerie et de la secte d'assassins qu'il fondera. Des assassins qui finiront par le trahir sans savoir que sa mort ne sera que le début d'une série d'événements marquée par le meurtre, la trahison et une implacable fatalité.


Alternant entre le combat des Tortues et de leurs alliés à New York et la lutte - perdue d'avance - pour l'âme d'Oroku Saki, L'Histoire Secrète du Clan des Foot est à n'en point douter un récit fondateur. Aussi important qu'un Man of Steel et aussi profond qu'un Year One. Le scénario d'Erik Burnham permet aux néophytes de découvrir les fondations de la rivalité entre Splinter / Hamato Yoshi et Oroku Saki / Shredder. Une feud ancestrale qui, bien que pierre angulaire de la mythologie TMNT, avait tendance à être mise de côté au profit des quatre frères à carapaces. 


Mateus Santolouco participe de main de maître à cet album. Ses planches changent subtilement de style entre les deux parties de l'histoire. Le tragédie passée prend des accents d'estampe japonaise dynamique alors que le présent est plus... actuel dans sa dépiction des combats. Un travail souligné par les couleurs de Joao Vieira qui maintiennent la dichotomie entre les villages de la campagne japonaise et les tours lumineuses de la Grosse Pomme.


En résumé, L'Histoire Secrète du Clan Foot ravira autant les adeptes que les petits nouveaux et les nostalgiques du dessin animé qui ont grandi comme moi. Excellente porte d'entrée (ou de rentrée) dans le monde des Tortues Ninja, je ne peux que vous conseiller de vous jeter dessus, ce qui vous permettra, en autres choses, de voir une page de préview qui annonce, à mon sens, une EXCELLENTE nouvelle... dont on reparlera ici, j'en suis sûr.


lundi 12 mars 2018

Review : Harbinger Renegade - Le Jugement de Salomon (Bliss Comics)

Prendre un univers en cours de route, c'est loin d'être une chose aisée. J'avais débuté les comics Valiant par la série Faith, comme vous le savez si vous êtes  coutumier de ce blog, et sa présence sur la couverture de  premier tome de Harbinger Renegade m'a fait me précipiter sur cette nouvelle lecture. Ainsi tel un fana de puzzles, je découvre  donc pièce par pièce un monde nouveau qu'il ne tient qu'à moi d'organiser au fil de mes lectures.


La tâche m'en a été grandement facilité car, avant même de débuter l'histoire, un prologue m'a présenté les origines des Renégats. Ce groupe dissident de la Fondation Harbinger, multinationale dirigée d'une main de fer par Toyo Harada a lutté contre le PDG mégalomane décidé à utiliser les pouvoirs des psiotiques pour sauver le monde de lui-même en le plaçant sous sa coupe. Cette introduction de trois pages m'a présenté ce petit groupe de héros malgré eux, leurs victoires et leurs pertes.


C'est ainsi armé d'un savoir tout neuf que j'ai pu apprécier le scénario de Rafer Roberts. Séparés depuis six mois par leurs aventures précédentes, les Renégats vont être obligés de faire à nouveau équipe pour empêcher Alex Salomon, un disciple d'Harada, et son groupe baptisé le Consortium de s'emparer de jeunes psiotiques potentiels et d'essayer de déclencher leurs pouvoirs. En effet, le Consortium ne recule devant rien pour parvenir à ses fins et leurs techniques d'activation des capacités latentes de jeunes adolescents restent pour le moins... hasardeuses.


C'est donc à la renaissance d'un groupe brisé que nous assistons dans Le Jugement de Salomon. Bien que Faith est @X le hacker soient restés en activité, les autres membres de l'équipe ont rangé les armes. Kris Hathaway la révolutionnaire est en liberté surveillée et tente de mener une vie rangée avec sa petite amie. Le colossal Torque est devenu le protagoniste principal d'une émission de télé-réalité. Quant au fondateur de l'équipe, Peter Stanchek, alias Sting, il a fui dans l'espace pour régler certains problèmes d'addiction. 


J'ai souvent entendu dire "Valiant a tout repompé aux autres maisons d'éditions" et j'avoue que le principe même de la série peut faire penser à certains titres comme X-Men ou Gen13 dans ce côté lutte pour l'acceptation. Pourtant, j'ai trouvé dans Harbinger Renegade une fraîcheur et une originalité que je n'avais pas ressenti depuis un moment. Les relations entre les personnages sont bien plus profondes que dans Gen13 par exemple, chaque Renégats a son caractère, ses failles et ses aspirations. Étonnamment, c'est sans doute le personnage de Faith - elle qui m'avait amené vers cette série - qui est le moins développé. Une tout petit point noir quand on sait que la belle Zephyr a une carrière solo bien remplie.


Les planches des 4 épisodes présents dans l'album alternent entre des prologues dessinés par Juan José Ryp et une trame plus "actuelle" laissée aux bons sois de Darick Robertson. L'artiste derrière Transmetropolitan et The Boys prend toujours autant de plaisir à mettre en scène la violence, certes moins présente et moins "trash" que dans ses oeuvres les plus connues, que la lutte des psiotiques entrainent.

En conclusion, je ne vous cacherais pas que prendre un univers en route est une tâche compliquée et que certains passages de ce Harbinger Renegade m'ont donné l'impression de manquer de background. Pourtant, une écriture intelligente comme une recette de vieille soupe avec un goût nouveau m'a véritablement donné envie d'ajouter de nouvelles pièces au puzzle Valiant... Avec l'intégrale Harbinger sans doute ? J'en brûle d'envie en tous cas.

jeudi 8 mars 2018

Comics Theory - Parallel Ways (Worlds Apart)

On se retrouve pour un nouveau voyage au pays des comics et de la science.
 
Les monde parallèles ? Qu'est ce que c'est ? Comment ça marche ? Qu'est ce que la Science en dit ?
 

mercredi 28 février 2018

Review : Black Eyed Kids (Snorgleux Comics)

Au risque d'abimer l'image que vous avez de moi depuis que vous lisez ce blog, il est temps de révéler ma vraie nature : je suis une "flipette" avérée. Passons l'anecdote où l'un de mes collègues m'a enfermé dans un sombre local poubelle infesté de rats pour expliquer les causes de cet état de fait et parlons plutôt de Black Eyed Kids.


Quand Snorgleux Comics m'a fait l'honneur de me permettre le titre en exclusivité, j'ai tout de suite commencé des recherches pour l'article que vous êtes à présent en train de lire. Loin de trouver une chanson de Texas ou un groupe de hip hop doté d'une chanteuse aux hanches généreuses, je suis tombé sur l'une de mes hantises de l'Internet : un creepypasta... Les nombreux témoignages sur "les enfants aux yeux noirs" m'ont alors fait découvrir cette légende urbaine de bambins - voir d'ados - aux globes oculaires sombres comme la nuit qui cherchent à tous prix à pénétrer chez vous ou dans votre véhicule.


C'est donc ce conte inquiétant et moderne que Joe Pruett et Szymon Kudranski adaptent dans ce comics. L'histoire nous raconte comment un jeune homme somnambule devient lui-même un Black Eyed Kids après avoir tué sa mère, son beau-père et envoyé sa soeur à l’hôpital. C'est d'ailleurs ce qui va pousser un père divorcé à enquêter sur ce qui semblait n'être qu'un canular élaboré sur le Web et à se battre pour sauver ce qui reste de sa famille.


Se battre, c'est aussi ce qu'essaie de faire Meredith, une autrice qui peine à trouver des lecteurs. Kidnappée par des enfants aux yeux noirs, elle se voit confier la mission de relater la fin de la race humaine. De même, un agent du bureau du shérif commence à tomber sur des cadavres bien plus fréquemment qu'à l'accoutumée pendant qu'un adolescent étrange cherche à se faire emprisonner. Des personnages et des situations multiples qui ne se croisent pas dans les 5 épisodes qui composent ce premier album mais qui seront sans doute amenés à le faire par la suite.


Surfant donc sur le vivier des creepypastas pour livrer un scénario original et au suspens bien dosé, Black Eyed Kids oublie néanmoins ce qui fait la force de ce genre d'histoires : le mystère. Bien que l'on ne sache pas encore d'où viennent ces enfants, on sent que Pruett a déjà une petite idée sur leurs origines. Ne pas savoir, c'est justement ce qui les rend si terrifiants. De même, le fait qu'une résistance s'organise pour les contrer rend la menace bien moins invincible que lorsqu'on la découvre via des témoignages de gens qui connaissent des gens qui connaissent des gens qui sont morts d'avoir croisé ces créatures.


Toutefois, cet écueil mis à part, l'album se lit très facilement et on éprouve facilement de la sympathie pour les personnages principaux. Si on ajoute à cela les planches de Kudranski qui alternent entre détresse, angoisse et une séquence onirique très bien mise en scène, on a droit à une aventure tout à fait agréable et qui donne envie d'être suivie. Cerise sur le gâteau : les couvertures originales de Francesco Francavilla (un de mes artistes préférés du moment).

Curiosité sans prétention mais au potentiel intéressant, Black Eyed Kids est donc à recommander aux fans de frissons et aux accrocs de la peur sur l'Internet. 

mardi 27 février 2018

Et Vlog La Galère - Black Panther

Et bien, Marvel Studios aura réussi à me faire passer deux bons moments cinématographiques consécutifs... On attend plus que Infinity War pour confirmer la passe de trois.
 
On oublie de liker, disliker, s'abonner, commenter, insulter ou complimenter.
 

samedi 24 février 2018

Review - Hillbilly Tome 1 (Delcourt)

Où sont passées les histoires qu'on se raconte au coin du feu ? Où ont disparu les contes initiatiques ? Comment savoir ce qui se cache dans les ténèbres sans entendre les récits de celles et ceux qui les ont affrontées avant nous ? C'est à ce manque dans notre éducation que répond Eric Powell avec sa nouvelle série Hillbilly.


En effet, les aventures de Rondel le vagabond qui composent ce premier volume se présentent sous la forme d'histoires que les gens se racontent. La première d'entre elles nous dévoilent d'ailleurs ses origines. Comment né sans yeux d'une mère accusée d'adultère, une sorcière lui a offert la vue et le couperet du Diable en échange d'un prix qu'il n'était pas près à payer.


Les autres récits qui accompagnent cette origin story propulse ce nouveau héros face à des sorcières, des trolls, des changelins et un violon hanté dans un contrée à mi-chemin entre une Amérique du début du 19ème siècle et le vieux continent. Là où les villes et villages à la frontière de la civilisation vivent encore dans la peur et la superstition, Rondel et ses compagnons de lutte font face à toutes ces menaces.

Si l'univers de Hillbilly est si dur à situer en termes d'espace et de temps, c'est parce que les histoires qui ont influencé Eric Powell sont à la fois des contes de fées - The Fiddle That Screamed For Blood a les même prémices que Le Joueur de Flûte de Hamelin -, les écrits d'auteurs comme Robert E. Howard - tant Solomon Kane que Conan (je veux une histoire de l'Enfant de Fer !!!) - et la tradition des contes oraux des communautés religieuses pour lesquelles la différence est la marque du malin.


Déconstruit dans sa narration, les compagnons de Rondel apparaissent et disparaissent au fil des légendes. Une façon astucieuse de créer le suspens et le mystère. Comment a-t-il rencontré Lucille, l'ourse gigantesque et affamée qui l'accompagne ? Comment a évolué sa relation avec Esther, son amie d'enfance garçon manqué ?


Le trait si caractéristique d'Eric Powell s'exprime ici dans des teintes pastel et vert-de-grisâtres qui confinent au brumeux. Comme dans ces histoires qui se colportent par le bouche à oreille et se modifient avec le temps, le décor reste vague. Les couleurs très pâles et fantomatiques utilisées sur les planches donnent à Hillbilly un ton beaucoup plus mélancolique que celui de The Goon ou Chimichanga.


Petite pépite d'or expulsée d'une mine du Yukon des Enfers, Hillbilly nous promet déjà un deuxième tome dont la couverture (visible à la fin de cette album) est tout simplement à tomber. De mon côté, je ne peux que vous conseiller cette aventure mystique et terrifiante au côté d'un auteur pour qui mon respect ne fait que grandir.