mercredi 28 février 2018

Review : Black Eyed Kids (Snorgleux Comics)

Au risque d'abimer l'image que vous avez de moi depuis que vous lisez ce blog, il est temps de révéler ma vraie nature : je suis une "flipette" avérée. Passons l'anecdote où l'un de mes collègues m'a enfermé dans un sombre local poubelle infesté de rats pour expliquer les causes de cet état de fait et parlons plutôt de Black Eyed Kids.


Quand Snorgleux Comics m'a fait l'honneur de me permettre le titre en exclusivité, j'ai tout de suite commencé des recherches pour l'article que vous êtes à présent en train de lire. Loin de trouver une chanson de Texas ou un groupe de hip hop doté d'une chanteuse aux hanches généreuses, je suis tombé sur l'une de mes hantises de l'Internet : un creepypasta... Les nombreux témoignages sur "les enfants aux yeux noirs" m'ont alors fait découvrir cette légende urbaine de bambins - voir d'ados - aux globes oculaires sombres comme la nuit qui cherchent à tous prix à pénétrer chez vous ou dans votre véhicule.


C'est donc ce conte inquiétant et moderne que Joe Pruett et Szymon Kudranski adaptent dans ce comics. L'histoire nous raconte comment un jeune homme somnambule devient lui-même un Black Eyed Kids après avoir tué sa mère, son beau-père et envoyé sa soeur à l’hôpital. C'est d'ailleurs ce qui va pousser un père divorcé à enquêter sur ce qui semblait n'être qu'un canular élaboré sur le Web et à se battre pour sauver ce qui reste de sa famille.


Se battre, c'est aussi ce qu'essaie de faire Meredith, une autrice qui peine à trouver des lecteurs. Kidnappée par des enfants aux yeux noirs, elle se voit confier la mission de relater la fin de la race humaine. De même, un agent du bureau du shérif commence à tomber sur des cadavres bien plus fréquemment qu'à l'accoutumée pendant qu'un adolescent étrange cherche à se faire emprisonner. Des personnages et des situations multiples qui ne se croisent pas dans les 5 épisodes qui composent ce premier album mais qui seront sans doute amenés à le faire par la suite.


Surfant donc sur le vivier des creepypastas pour livrer un scénario original et au suspens bien dosé, Black Eyed Kids oublie néanmoins ce qui fait la force de ce genre d'histoires : le mystère. Bien que l'on ne sache pas encore d'où viennent ces enfants, on sent que Pruett a déjà une petite idée sur leurs origines. Ne pas savoir, c'est justement ce qui les rend si terrifiants. De même, le fait qu'une résistance s'organise pour les contrer rend la menace bien moins invincible que lorsqu'on la découvre via des témoignages de gens qui connaissent des gens qui connaissent des gens qui sont morts d'avoir croisé ces créatures.


Toutefois, cet écueil mis à part, l'album se lit très facilement et on éprouve facilement de la sympathie pour les personnages principaux. Si on ajoute à cela les planches de Kudranski qui alternent entre détresse, angoisse et une séquence onirique très bien mise en scène, on a droit à une aventure tout à fait agréable et qui donne envie d'être suivie. Cerise sur le gâteau : les couvertures originales de Francesco Francavilla (un de mes artistes préférés du moment).

Curiosité sans prétention mais au potentiel intéressant, Black Eyed Kids est donc à recommander aux fans de frissons et aux accrocs de la peur sur l'Internet. 

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