lundi 25 mai 2015

Comics Theory - Retour vers le Foutoir

Amis Sidekicks sautons ensemble dans la DeLorean de Fun en Bulle pour une nouvelle émission qui va nous emmener à 88 miles à l'heure dans les couloir du temps !


mardi 12 mai 2015

VO-Day : Secret Wars #1 (Marvel)

Le reboot... Ultime frontière des comics... Un exercice à la fois dangereux et jouissif autant pour les auteurs que les lecteurs. Le reboot est l'occasion de reprendre - pratiquement - à zéro. Réécrire la vie des personnages en gardant la majorité de tout ce qui fait qu'on les aime et en "effaçant" ce qui ne nous plait pas. Un bouton "reset" du scénariste en somme.
 
Attention !!! Cette vanne ne marche pas avec le bouton Select car il ne sert jamais à rien
DC a beau être coutumier de la manoeuvre (Crisis on Infinite Earths, New 52...), c'est la première fois que Marvel annonce un aussi grand remaniement de ses séries. A vrai dire, ce n'est pas étonnant quand on sait toutes les situations inextricables scénaristiquement parlant dans lesquelles les différentes séries se sont lancées depuis quelques temps déjà. 


Attention !!!
Si vous n'êtes pas au courant de l'actualité de l'univers Marvel, les quelques lignes suivantes risquent de vous spoiler pas mal de choses :

- La mort de Charles Xavier et la radicalisation de Cyclope (idée très intéressante mais pas assez "expéditive" à mon goût)
- La mort de Wolverine
- La période du Spider-Man Supérieur (parce que ramener Docteur Octopus après ça, ça tiendrait du miracle)
- La vieillesse prématurée de Captain America...
 
Ou le fait que Squirrel Girl ait sa propre série
Toutes ces idées sont bonnes et la plupart ont été bien exploitées, mais dans sa nature même le comics se doit de toujours revenir à une espèce de statu quo, une normalité des choses qui rassurent et qui permet de fidéliser de nouveaux lecteurs.
 
A ne pas confondre avec l'expression "Revenir au Status Quo"... qui n'existe pas en fait
C'est donc dans cette envie de faire table rase qu'arrive Secret Wars, la mini-série qui doit permettre au Marvel Universe de repartir sur de bonnes bases. Le titre, clin d'oeil à l'un des premiers événements majeurs de l'univers super-héroïque de la Maison des Idées, n'a pas été choisi au hasard et le(s) Beyonder(s) ne sont pas très loin.
 
Et bien entendu, Fatalis va leur chercher des noises
L'univers se meurt donc... Non ! Le multivers se meurt. Comme décrit depuis des mois dans les séries Avengers et New Avengers, les différentes réalités parallèles connues et inconnues se heurtent les unes aux autres et se détruisent mutuellement. Seule moyen d'empêcher cette destruction ? Détruire un monde avant qu'ils ne détruisent le vôtre. C'est ce qu'ont d'ailleurs fait les Illuminatis, le groupe secret formé d'Iron Man, Mister Fantastic, Black Panther, Namor, Le Fauve, Docteur Strange, Hulk et Flèche Noire... 


Réunis pour lutter contre les incursions, ses héros ont été contraints d'affronter des légions de super-vilains (la nouvelle Cabale de Thanos), des créatures mythiques (Les Prêtres Noires, les Cartographes...) et même leurs compagnons qui ne veulent pas comprendre que, dans cette conjoncture cosmique, il faut tuer ou être tué.


Secret Wars #1 débute alors qu'il ne reste plus que deux univers : la Terre 616 (l'univers Marvel classique) et la Terre 1610 (l'univers Ultimate). Suivant les conseils de Maker (le Reed Richards version Ultimate qui est devenu un bad guy) Nick Fury lance un assaut désespéré contre les héros de "notre" monde (celui que l'on suit depuis les années 60).


Créer un nouveau monde implique de détruire ceux qu'ils restent et ce premier numéro contient son lot de tragédies. Des héros meurt, d'autres disparaissent et les dommages collatéraux sont énormes. C'est ici le dernier combat de nombreux héros, celui qu'ils ne peuvent gagner.


L'histoire de Jonathan Hickman a beau être le fruit d'un travail de longue haleine - le sieur étant le scénariste des séries Avengers, il a passé les dernières années à placer savamment ses pions - il n'empêche que toutes ces morts et cette destruction manque sérieusement d'affectif. On voit des personnages passant de vie à trépas sans que cela ne nous émeuve. 
 
Voilà à peu près, la palette d'émotions que mon visage présentait lors de ma lecture
La seule émotion que m'a procuré la lecture de ce numéro est le rire lorsque Wilson Fisk invite les vilains à prendre un verre en regardant les héros qui les ont si souvent vaincus échouer et que le Punisher se pointe à la fiesta en disant "Vu que là où on va je ne pourrais pas emmener mes balles, il faut bien que je les mette quelque part.". Un moment de comédie noire approprié à la gravité de la situation.


Il ne reste maintenant plus qu'à guetter la suite de l'event et ses séries dérivées (Battleworld, Last Days et une pléthore de one-shots et autres mini-séries) pour voir se dessiner l'univers Marvel tel qu'il sera dès le début de l'automne 2015. Croisons les doigts pour que cela se passe pour le mieux...

mardi 5 mai 2015

Retro Review : The Spirit Archives Volume 15

J'étais un imposteur... Depuis des années, je tiens ce blog où je parle de comics, je fais des vidéos sur Youtube (que vous n'êtes pas encore assez nombreux à aller voir) où je parle de super-héros et je joue au donneur de leçons avec les gens qui se disent connaisseurs alors qu'ils n'y connaissent rien. Pourtant... je n'y connaissais rien moi-même jusqu'à il y a quelques semaines encore. Explication...
 
Comme beaucoup de gens, je connais le nom de Will Eisner. L'auteur, considéré comme le père du comic book moderne, a donné son nom à une récompense décernée aux meilleurs scénaristes, dessinateurs, story-arc... l'équivalent des Oscars dans le monde des bulles en fait. Je n'étais pas non plus sans ignorer qu'il était le créateur du Spirit que beaucoup considèrent comme un monument du genre... et que je n'avais jamais lu jusqu'à présent, sauf dans des tentatives de réactualisation du personnage (la série DC que Panini dont Panini avait publié quelques tomes, First Wave et j'ai même le DVD du film qui traine quelque part...).
 
Un film médiocre auquel je n'avais trouvé que deux points d'intérêts
Tout a changé le mois dernier quand je suis tombé sur Will Eisner's Spirit Archives Volume 15 qui contenait tous les strips parus dans le Chicago Sun entre juillet et décembre 1947. Aujourd'hui, je suis fier de pouvoir vous le dire : Will Eisner a sans doute changé le monde.
 
The Spirit, pour ceux qui l'ignorent, c'est l'histoire de Denny Colt, un criminologue qui a été laissé pour mort suite à un affrontement avec des gangsters. Revenu d'entre les morts, il décide d'abandonner son identité pour devenir Le Spirit, gardien de la ville de Central City.
 
Et agresser... les petits vieux...
A proprement parler, on ne peut pas dire que The Spirit ait inventé le comics de super-héros. D'une part parce que quelques auteurs étaient passés peu de temps avant Eisner. D'autre part, notre justicier n'a pas encore intégré certains des codes qui forment les fondations du genre super-héroïque. La base de la base en quelques sortes.
 
Bien qu'il se cache sous un masque pour affronter les malfrats, Le Spirit n'a pas à véritablement parler d'identité secrète. Il a abandonné la vie de Denny Colt quand il est devenu justicier. Jamais son ancienne vie ne vient se mêler à l'actuelle.
 

De même, les menaces qu'il affronte ne sont que rarement fantastiques. Savants fous, gangsters, assassins qui se rendent dès qu'ils sont confondus... Pas le moindre super-vilain dans ce volume, sauf si on considère Octopus, le maître du crime au visage perpétuellement dissimulé comme une super-menace. Le sieur a indubitablement une aura maléfique qui irradie dans les histoires dont il est l'antagoniste principal, mais de là à être un digne ancêtre du Joker ou du Caïd, il ne faut pas abuser. Fait assez drôle : Will Eisner répondra aux nombreux courriers de lecteurs qui demandaient à voir la tête de la némésis du Spirit "Vous pensez que ça me fait plaisir de voir mon héros tabassé toutes les semaines par un individu qui fait tout pour que je ne le dessine pas ?"
 
Et jamais on ne vit autre chose que ces gants...
"Qu'est ce que Le Spirit a donc de si exceptionnel alors ?" me direz-vous. Et bien TOUT. On sent l'influence qu'il a été pour des dizaines, voir des centaines d'auteurs qui sont passés après Eisner. Le héros sombre qui résout des crimes à la demande d'un commissaire aux cheveux blancs qui fume la pipe, ça vous rappelle quelque chose ?
 
Bon... ok... Mais avant Maigret, y'avait le Commissaire Dolan, le digne ancêtre de James Gordon.
 
 
The Spirit est un pont. Un pont qui a relié deux genres littéraires : la bande dessinée enfantine à la Pim Pam Poum et les histoires de justiciers comme le Shadow. Le design des personnages du bravache Agent Sam Klink au jeune Ebony White (qu'on dirait sorti d'une publicité pour Banania ou d'un paquet de biscuits Bamboula, mais c'était la norme à l'époque) fait inévitablement penser à d'autres bande dessinés que ce soit Archie ou Dennis The Menace
 
 
Cependant la mise en page - voir la mise en scène (le terme est adéquat ici) - innove à chaque épisode. Elle alterne les points de vue, les changements de ton et d'ambiance allant de l'humour au conte de fées jusqu'au roman noir. Il lui arrive même de proposer des planches tellement brillantes d'inventivité qu'elles passeraient encore pour révolutionnaires aujourd'hui. J'ai en tête l'épisode où un Spirit momentanément aveugle affronte un voleur et propose des cases noires s'éclaircissant progressivement au fur et à mesure que le héros recouvre la vue. Du grand art !
Paie ta mise en scène !!!

Au dos de la jaquette de ce volume, on peut lire "Vintage and vital". Vintage, l'album l'est surement. Avec ses femmes fatales, ses bandits aux mentons plus proéminent que ceux des frères Bogdanov et ses intrigues plus alambiquées qu'une énigme du Journal de Mickey. Vital, il l'est tout autant. Sa lecture a été pour ma part une révélation. Je ne vous ai parlé que des plus grandes lignes du comics, mais il aurait été tout aussi facile de vous parler d'Ellen Dolan et du protoféminisme ou des caricatures de personnalités de l'époque comme Orson Welles. Un coin d'ombre de l'histoire de mes comics chéris a été levé à sa lecture et je ne peux que vous enjoindre à lire de quelques manières que ce soit ces histoires et de découvrir vous aussi un mythe fondateur.


samedi 2 mai 2015

Comics Theory - Marche à Londres (FCBD 2014)

Souvenirs, souvenirs... L'an dernier pour le FCBD, j'étais allé à Londres afin de profiter de ce jour béni dans l'un des plus beaux comic-shop que j'ai la chance de connaître : le Forbidden Planet de Londres. God save the Queen les Sidekicks.