mardi 12 mai 2015

VO-Day : Secret Wars #1 (Marvel)

Le reboot... Ultime frontière des comics... Un exercice à la fois dangereux et jouissif autant pour les auteurs que les lecteurs. Le reboot est l'occasion de reprendre - pratiquement - à zéro. Réécrire la vie des personnages en gardant la majorité de tout ce qui fait qu'on les aime et en "effaçant" ce qui ne nous plait pas. Un bouton "reset" du scénariste en somme.
 
Attention !!! Cette vanne ne marche pas avec le bouton Select car il ne sert jamais à rien
DC a beau être coutumier de la manoeuvre (Crisis on Infinite Earths, New 52...), c'est la première fois que Marvel annonce un aussi grand remaniement de ses séries. A vrai dire, ce n'est pas étonnant quand on sait toutes les situations inextricables scénaristiquement parlant dans lesquelles les différentes séries se sont lancées depuis quelques temps déjà. 


Attention !!!
Si vous n'êtes pas au courant de l'actualité de l'univers Marvel, les quelques lignes suivantes risquent de vous spoiler pas mal de choses :

- La mort de Charles Xavier et la radicalisation de Cyclope (idée très intéressante mais pas assez "expéditive" à mon goût)
- La mort de Wolverine
- La période du Spider-Man Supérieur (parce que ramener Docteur Octopus après ça, ça tiendrait du miracle)
- La vieillesse prématurée de Captain America...
 
Ou le fait que Squirrel Girl ait sa propre série
Toutes ces idées sont bonnes et la plupart ont été bien exploitées, mais dans sa nature même le comics se doit de toujours revenir à une espèce de statu quo, une normalité des choses qui rassurent et qui permet de fidéliser de nouveaux lecteurs.
 
A ne pas confondre avec l'expression "Revenir au Status Quo"... qui n'existe pas en fait
C'est donc dans cette envie de faire table rase qu'arrive Secret Wars, la mini-série qui doit permettre au Marvel Universe de repartir sur de bonnes bases. Le titre, clin d'oeil à l'un des premiers événements majeurs de l'univers super-héroïque de la Maison des Idées, n'a pas été choisi au hasard et le(s) Beyonder(s) ne sont pas très loin.
 
Et bien entendu, Fatalis va leur chercher des noises
L'univers se meurt donc... Non ! Le multivers se meurt. Comme décrit depuis des mois dans les séries Avengers et New Avengers, les différentes réalités parallèles connues et inconnues se heurtent les unes aux autres et se détruisent mutuellement. Seule moyen d'empêcher cette destruction ? Détruire un monde avant qu'ils ne détruisent le vôtre. C'est ce qu'ont d'ailleurs fait les Illuminatis, le groupe secret formé d'Iron Man, Mister Fantastic, Black Panther, Namor, Le Fauve, Docteur Strange, Hulk et Flèche Noire... 


Réunis pour lutter contre les incursions, ses héros ont été contraints d'affronter des légions de super-vilains (la nouvelle Cabale de Thanos), des créatures mythiques (Les Prêtres Noires, les Cartographes...) et même leurs compagnons qui ne veulent pas comprendre que, dans cette conjoncture cosmique, il faut tuer ou être tué.


Secret Wars #1 débute alors qu'il ne reste plus que deux univers : la Terre 616 (l'univers Marvel classique) et la Terre 1610 (l'univers Ultimate). Suivant les conseils de Maker (le Reed Richards version Ultimate qui est devenu un bad guy) Nick Fury lance un assaut désespéré contre les héros de "notre" monde (celui que l'on suit depuis les années 60).


Créer un nouveau monde implique de détruire ceux qu'ils restent et ce premier numéro contient son lot de tragédies. Des héros meurt, d'autres disparaissent et les dommages collatéraux sont énormes. C'est ici le dernier combat de nombreux héros, celui qu'ils ne peuvent gagner.


L'histoire de Jonathan Hickman a beau être le fruit d'un travail de longue haleine - le sieur étant le scénariste des séries Avengers, il a passé les dernières années à placer savamment ses pions - il n'empêche que toutes ces morts et cette destruction manque sérieusement d'affectif. On voit des personnages passant de vie à trépas sans que cela ne nous émeuve. 
 
Voilà à peu près, la palette d'émotions que mon visage présentait lors de ma lecture
La seule émotion que m'a procuré la lecture de ce numéro est le rire lorsque Wilson Fisk invite les vilains à prendre un verre en regardant les héros qui les ont si souvent vaincus échouer et que le Punisher se pointe à la fiesta en disant "Vu que là où on va je ne pourrais pas emmener mes balles, il faut bien que je les mette quelque part.". Un moment de comédie noire approprié à la gravité de la situation.


Il ne reste maintenant plus qu'à guetter la suite de l'event et ses séries dérivées (Battleworld, Last Days et une pléthore de one-shots et autres mini-séries) pour voir se dessiner l'univers Marvel tel qu'il sera dès le début de l'automne 2015. Croisons les doigts pour que cela se passe pour le mieux...

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