dimanche 23 avril 2017

Comics Theory - Have You Ever Seen The Reign ?

Il aura mis le temps à sortir mais il est là !

Un nouveau Comics Theory qui vous parle de la représentation de la monarchie dans les comics.
 
Enjoy !
 

mercredi 12 avril 2017

Review : Phonogram - Ex Britannia (Glénat Comics)

Avant propos : Bien que Glénat ait sorti une version colorisée de Phonogram, j'ai eu du mal à trouver des images en couleur de Ex Britannia. Du coup vous aurez un peu de noir et blanc, mais sachez que les couleurs sont somptueuses
Merci
 
Commençons par dire ce que je finis toujours par dire dans ces cas là : Glénat s'impose définitivement comme l'éditeur qui nous propose les plus belles séries indés. Pourquoi je le répète ? Parce que j'attendais depuis des lustres l'arrivée de Phonogram dans nos étals de comic-shops. Pourquoi je l'attendais ? Parce que... je ne sais pas en fait... Ce comics m'a tellement parlé que le meilleur moyen de l'introduire c'est de vous citer son créateur, Kieron Gillen, qui nous dit dans l'introduction du volume :
"Ce comics décrit la manière dont l'art transforme les gens pour le meilleur et pour le pire."
 
Paie ta référence à This is Hardcore
L'histoire est celle de David Kohl, un phonomancien britannique bien plus intéressé par sa petite personne et par la musique que par le reste. Il se retrouve - contre son gré - chargé par une déesse d'une mission d'importance capitale. Des individus inconnus essaient de ramener à la vie Britannia - l'un des aspects de cette déesse dont on ne peut que supposer qu'elle est l'incarnation de la Musique - qui n'est autre que l'esprit de la Britpop, ce genre musical du début des années 90 qui nous a amené des groupes tels que Blur ou Oasis.
 
Peu enclin à s'accomplir de cette tâche de par les liens étroits qu'il a entretenu avec Britannia de son vivant, David se lancera tout de même dans cette quête après une rencontre avec le fantôme d'une ex - bien vivante - sur le pont de Severn Bridge où Richey Edwards des Manic Street Preachers a disparu en 1995 (disparition toujours inexpliquée à ce jour car, même si Edwards est déclaré mort depuis 2008, on a toujours aucune idée de ce qui lui est arrivé). Il entamera ainsi un voyage dans ses propres souvenirs pour comprendre qui peut bien vouloir ramener la Britpop du royaume des Ombres.
 
Phonogram est tout sauf facile à lire. Bien que je félicite le travail de traduction, son univers est si nébuleux qu'il peut paraître impénétrable au premier abord. Le parachutage du lecteur dans un monde établi où il ne comprend que trop peu les règles est déroutant. Que sont les phonomanciens ? Ou les rétromanciens ? Quels sont leurs pouvoirs ? Qui est cette déesse ? 
 
Et puis, on se rend compte que tout ce qui a trait à la magie importe peu en fin de compte. Comme dit plus haut, Phonogram parle de la relation à l'art. Peu importe que David soit une espèce de John Constantine de la musique, ce qui compte c'est qu'il est un personnage-vestige d'une époque révolue qui essaie de trouver sa place dans le monde moderne. Il est ici question de nostalgie. Dans son désir de revivre les jours de gloire de la Britpop, David en vient à aimer les groupes qu'il a toujours détesté à l'époque. Pourquoi ? Parce que quand vous aimez quelque chose qui est mort et enterré, vous n'avez plus rien de neuf à vivre alors vous cannibalisez le passé jusque dans ses recoins les plus sombres.
 
Et pour ce qui est des recoins, autant vous dire qu'on y va. Je n'irai pas jusqu'à me prétendre expert en musique, mais j'admets avoir pas mal de connaissances à ce sujet. Phonogram m'a appris l'humilité en me dévoilant tout une facette de la pop british dont je n'avais aucune idée. Je pouvais vous parler d'Oasis, des Manic Street Preachers ou de Blur pendant des heures, mais j'ignorais jusqu'à l'existence de Kenickie, Echobelly ou Afghan Whigs. On sent bien que Gillen a été journaliste avant d'écrire des comics et les anecdotes qu'il raconte sentent toutes trop la vérité pour être ignorées. D'ailleurs, même si je conçois que toutes ces références à des groupes, des albums ou des concerts vieux de vingt ans peuvent dérouter, sachez qu'il y a un glossaire à la fin de l'ouvrage (et une playlist à la fin de cet article)
 
Les dessins de Jamie McKelvie m'ont fait pensé à du Roy Lichtenstein sous influence pop 90's. Ces personnages ont beau être un peu raides, ils ont des expressions faciales parfaites. De plus les planches sont claires et aident à comprendre l'histoire.
 
En résumé, Phonogram est un pur album pour poseurs, ce que nous sommes tous, qui aiment se la raconter en soirée. Non, sans déconner. Vous pourrez passer pour un gros con - ce qu'est le protagoniste en fin de compte - qui sait tout sur la Britpop et qui aime étaler sa science devant les gens. Vous serez "un vrai connard. Mais pourquoi voudriez vous être autre chose ?"
 
NDLR : de mon côté, je vous propose une petit playlist de derrière les fagots et qui rassemblent les groupes et chansons dont s'abreuve l'ouvrage.

mardi 11 avril 2017

Don't Fear The Reader #4

On vous parle de trois albums sortis en Mars
- Batman The Dark Knight III Tome 3 chez Urban Comics
- Lady Mechanika Tome 3 : La Tablette des Destinées chez Glénat
- Daredevil / Punisher : Le Septième Cercle chez Panini

mardi 4 avril 2017

Retro Review : The Punisher (1989)

Plusieurs décennies avant que Marvel Studios ne vienne vampiriser le genre avec une politique d'univers partagé qui - à mon sens - entache tout le média (au travers des séries TV, de l'animation ou des productions des autres studios qui n'ont plus d'autre choix que de s'aligner sur "la méthode Marvel"), il existait une époque autre. Une époque où les effets spéciaux n'étaient pas encore assez perfectionnés pour faire voler un Iron Man et où il fallait peindre un Lou Ferrigno en vert pour qu'il accomplisse des exploits qui font encore rire les masses aujourd'hui. C'est en ce temps là que New World Pictures décide de sortir son adaptation d'un des personnages les plus iconiques - et sans doute le plus économique à adapter - de la Maison des Idées : Le Punisher.


Je n'avais gardé que de vagues souvenirs des diffusions TV du film (sur M6 si ma mémoire est bonne). J'avais pesté sur le fait que le héros incarné par Dolph Lundgren ne portait pas une seule fois son costume (le film a un budget de 9 millions de dollars et même si cela peut être une bagatelle aujourd'hui, à la fin des années 80 ça aurait dû permettre de se payer un tee-shirt). J'ai ensuite fait l'impasse sur ce film, acquiesçant nonchalamment la tête en signe d'approbation quand sa réputation de nanar faisait surface dans les conversations.


Allez savoir ce qui s'est passé ensuite. Peut être était-ce dû à la nostalgie ou à mon affectation décroissante pour les blockbusters super-héroïques dont on nous assomment tous les six mois ? Toujours est il qu'en apprenant que The Ecstasy of Films ressortait le métrage de Mark Goldblatt dans deux éditions - l'une prestigieuse et l'autre très prestigieuse - je n'ai plus eu qu'une seule envie : le revoir !
 
Un besoin ardent pourrait on dire...
L'histoire vous la connaissait. L'ancien flic Frank Castle décime stoïquement malfrats, mafieux et autres malandrins pour rendre hommage à sa famille assassinée lors d'un règlements de compte. Malheureusement, son succès dans cette entreprise a provoqué l'affaiblissement des grandes familles mafieuses qui laissent bientôt la place à une menace d'un nouveau genre, plus pervers et cruel : Lady Tanaka et sa horde de Yakuzas. Suite aux kidnappings des chères têtes blondes de tous les membres de la Cosa Nostra, Frank n'aura d'autres choix que de s'allier avec Gianni Franco : l'homme qui a donné l'ordre d'exécuter la famille Castle.


The Punisher n'est peut être pas une bonne adaptation au sens strict du terme, mais il reste un excellent actionner datant d'un époque où on savait les faire. L'histoire a beau être simpliste (et peut être un peu raciste vis à vis de la communauté asiatique, mais c'était la mode en ce temps là), elle ne se cache pas d'être un prétexte pour des scènes de défouraillage en règle. On n'essaie à aucun moment de divertir le public avec des blagues moisies ou une romance qui serait aussi forcée qu'en contradiction avec le héros.
 
Parce que sans le kimono et le look Geisha, on aurait pas compris qu'elle était méchante
Le casting a son lot de trognes et même si on peut douter des capacités mélodramatiques de l'ami Dolph, pour qui le monolithisme est un art de vivre, sa présence indéniable à l'écran nous fait oublier sa quinzaine de répliques poussives. Il EST le Punisher et le Punisher ne parle pas. A ses côtés, on retrouve un habitué des seconds rôles - qui lui sait jouer du coup (la scène de l'interrogatoire) - en la personne de Louis Gossett Jr dans le rôle de Jake Berkowitz, l'ancien co-équipier de Castle. Ajoutez à cela des méchants bien méchants et un sidekick aussi attachant qu'improbable et vous comprendrez qu'on a pas besoin de multiplier les personnages pour avoir de la qualité.
 
Louis "Gosier Sec" Jr
Il faut aussi parler du score de Dennis Dreith qui a composé toute la musique du film là où certains auraient recyclé quelques vieux tubes agrémentés d'instrumentaux à la John Carpenter. Le compositeur donne vraiment une identité au film, notamment dans le thème du protagoniste principal.
 
Je retire ce que j'ai dit, il y a des blagues
Un dernier mot sur les deux éditions proposées par The Ectasy of Films. Celle que je possède est l'édition "simple" mais comprend déjà le film en Master Haute Définition, un entretien avec Goldblatt, les coulisses du tournage, les bandes annonces et une galerie photos. Cependant, il existe aussi un coffret comprenant trois galettes qui vous permettront de découvrir les versions Uncut et Workprint du film ainsi qu'un livret de 24 pages sur le film et de superbes artworks.
 
De toute beauté
En résumé, si vous êtes en manque de testostérone et de gros flingues, n'hésitez pas à essayer de dégoter ce film. Il n'est pas parfait, loin de là, mais a le mérite d'avoir été réalisé par un très bon faiseur et de ne pas péter plus haut que son cul.

Et qui vous fait pousser des poils sur la poitrine