lundi 15 août 2016

Retro Review : Scott Pilgrim (Milady Graphics)

Précisons quelque chose d'emblée : bien que le film Scott Pilgrim Vs The World est, à n'en point douter, l'un des films les plus inventifs visuellement de ces 20 dernières années, cette review va s'intéresser quasi exclusivement au comics à l'origine du long métrage d'Edgar Wright.

Il est peu de comics qui vous donnent à vivre la vraie vie. Celle que vous et moi vivons ou avons vécu. Les 6 tomes de Scott Pilgrim ont cette capacité ! La saga de Bryan Lee O'Malley en devient une œuvre intense tant elle pointe du doigt les travers et les aspirations de toute une génération de jeunes hommes dont je dois sans doute faire partie. 


La trame globale de l'intrigue n'est pas des plus compliquées. Scott, jeune bassiste de Toronto sans emploi et sans réelle ambition dans la vie sort avec Knives, une lycéenne chinoise de 5 ans sa cadette. Pourquoi ? Parce que c'est "simple" comme il le dit si bien. Il n'avait cependant pas prévu de tomber amoureux de Ramona Flowers, livreuse pour Amazon nouvellement arrivée en ville. C'est là que la simplicité ne sera plus de mise. Oubliant qu'il est déjà engagée dans une relation, Scott va tout faire pour séduire Ramona et, une fois cet exploit accompli, devra faire face aux sept ex maléfiques de la demoiselle.



Cependant, l'histoire va beaucoup plus loin que ça. Scott Pilgrim est bien plus qu'une succession de combats épico-geeks entre notre héros et ses ennemis. Certains tomes (le 2 et le 4 notamment) s'intéresseront davantage à l'histoire d'amour entre nos deux protagonistes et à la cohorte de personnages secondaires qui les entoure.


Et quels personnages secondaires ! Stephen Stills, le chanteur des Sex Bob-Omb (le groupe de Scott) est un éternel stressé persuadé qu'il est nul. A l'inverse, la batteuse Kim Pine (une ex de Scott de l'époque du lycée) trouve que tout le monde est nul et se contente de détester son prochain. Wallace Wells, le colocataire gay et branché de Scott qui lui sert à la fois de mentor et de bonne conscience. La pauvre Knives qui tentera de récupérer Scott par tous les moyens... Julie la garce, Jeune Neil l'effacé, la terrible Envy... On voit évoluer toute cette galerie d'êtres humains au travers des pages comme autant de gens qu'on aurait pu croiser - ou espérer croiser du moins - dans notre vie.



Si toutefois cela pouvait être notre vie. Car aussi réaliste soit il dans l'image qu'il dépeint des relations, O'Malley a su créer un univers absurde et loufoque. Les personnages ont des pouvoir mystiques, psychiques, spatiaux et/ou temporels sans que personne n'en batte un cil. Ils évoluent dans un univers faisant écho aux jeux vidéos, aux comics et aux mangas (d'ailleurs, à l'exception de quelques pages au début du tome 4, toute la saga est en noir et blanc... et je défends à quiconque de venir me parler des versions colorisées qui existent). Ici, on brise le 4ème mur, les cartouches se permettent toutes sortes de commentaires et sortent de leurs cases pour s'installer en plein milieu de l'action.



Le trait de l'auteur (oui qui dessine aussi, c'est de l'indé) évolue également tout au long de l'histoire. Le dessin prend plus de complexité (ombrages, effets dynamiques...) au fur et à mesure que les personnages et les émotions se dévoilent et se complexifient.



Car, revenons-en au thème central de l’œuvre. Scott Pilgrim parle d'Amour. Pas l'amour romantique qui vous donne envie de vous battre contre des armées de robots ou d'étudiants en lycée technique (c'est pas Peter Parker et Mary-Jane quoi...), mais le vrai Amour : celui qui vous donne envie de vous projeter dans l'avenir (grandir, trouver un travail, vivre à deux), d'affronter les obstacles (les sept ex maléfiques), de faire la paix avec votre passé (les anciennes histoires de Scott). La relation entre Scott et Ramona et l'une des plus réalistes qu'il m'ait été donné de lire. Les deux amoureux avancent sur des œufs, se demandant si chacune de leurs phrases ne va pas faire fuir l'autre. On les voit douter, se rassurer, se disputer et se rabibocher avec toujours une certaine appréhension quant à l'avenir de leur histoire tant on se rend compte qu'il est parfois plus "simple" d'abandonner l'élu de son cœur pour un simple "c'est trop compliqué".



C'est d'ailleurs là que toute la relation prend son sel. Scott et Ramona - qui est d'ailleurs ici beaucoup plus impliquée dans le couple et on sent bien plus son amour que celui de son alter ego de cinéma (même si la vision d'une Mary Elisabeth Winstead belle comme tous mes fantasmes de post-adolescent avec cheveux fuschia reste une image qui sera toujours gravée dans mes pensées)  - aiment leur relation parce qu'elle est simple. Devoir affronter des ex maléfiques tous plus puissants les uns que les autres de même qu'avouer à quelqu'un ses sentiments ou les secrets de son passé n'ont rien en commun avec la notion de simplicité. C'est l'affection qu'ils se portent mutuellement qui leur voile la face, c'est le fait d'avoir trouvé la bonne personne qui rend tout ça si facile.



Sous des apparences d'hymne à la culture geek, il est évident que Bryan Lee O'Malley parle avant tout de son expérience personnelle, de la vie, l'amour, l'univers et tout le reste. Scott est un peu le type qu'on aurait pu vouloir être à une époque. Il se laisse porter par la vie en attendant de découvrir ce qu'il recherche véritablement. Il a les amis qu'on aimerait avoir. Sort dans des bars où on aurait s'asseoir pour prendre un verre. Il joue dans le groupe pour lequel on avait déjà imaginé un nom avant même d'avoir touché le moindre instrument de musique. Puis, petit à petit, il devient le type qu'on devrait tous chercher à être : celui qui sait ce qu'il veut et essaie tant bien que mal de prendre les bonnes décisions pour l'obtenir sans jamais oublier qui il est.


Un classique les Sidekicks... Un incontournable... Un must...

jeudi 11 août 2016

Et Vlog La Galère : Suicide Squad (avec Spoilers)

Les Vlogs s'enchaînent et se ressemblent en ce moment...
 
Suicide Squad donc. Attention aux spoilers et aux excès de mauvaise foi !