mardi 31 mai 2016

Don't Fear The Reader #1

Nouvelle chronique sur notre chaîne YouTube !
 
Don't Fear The Reader revient sur les sorties que je n'ai pas eu le temps ou l'envie de traiter sur le blog.
 
Pour ce premier numéro, retrouvez mon avis express sur :
 
- Hellboy au Mexique (Delcourt)
- Batman & Robin Eternal Volume 1 (Urban)
- X-Files : Les Nouvelles Affaires Non-Classées (Glénat)
 

mercredi 25 mai 2016

Retro Review : Daredevil - Renaissance (Semic)

Cette chronique remonte à un temps où le temps lui-même n'existait pas, ni les chroniques d'ailleurs : l'époque où Internet n'était encore que l'apanage d'un nombre restreint, une élite qui chattait gaiement sur Caramail, utilisait Outlook pour s'envoyer des mails et pensait véritablement que le prince du Qatar avait besoin de leur argent pour regagner son pays. En ces temps troubles, Semic contrôlait d'une main de fer la publication des comics en France, de la même manière que cyborgs et autres ninjas avaient envahi notre paysage audiovisuel, au point que le visage de Mickaël Dudikoff avaient fini par s'incruster définitivement sur les têtes de lecture de nos magnétoscopes. Chers Sidekicks, bienvenue dans les années 90 !!!

Paru en deux volumes dans la collection Top BD (notez qu'à cette époque, le mot comics n'était que très peu souvent utilise par les éditeurs), Daredevil - Renaissance (Fall From Grace en VO) représente tout le bon et le moins bon de cette décennie. Lancé sur les traces d'un ancien scientifique télépathe devenu SDF, l'Homme Sans Peur se retrouvera bien malgré lui au centre d'une course effrénée pour un virus que le-dit scientifique avait égaré dans les années 60. Le S.H.I.E.L.D, la Mandragore - organisation asiatique parente de La Main - , un démon vaudou sosie de Têtes à Cornes et quelques vilains cherchent en effet à s'emparer de cette maladie pouvant contrôler l'ADN de ceux qu'elle infecte. Au même moment, une journaliste stagiaire aux dents longues pirate l'ordinateur de Ben Urich et découvre le plus grand secret de Daredevil. Heureusement, face à toutes ses galères, il trouvera une alliée en Elektra : son amour de jeunesse ressuscité.



Quand on pense aux runs mythiques de Daredevil, les noms de Frank Miller ou Brian Michael Bendis  sont les premiers qui nous viennent à l'esprit. Personne ne cite Dan G. Chichester ! Pourquoi ? Sans doute parce que cette saga est la chose la plus horrible qu'il m'ait été donné de lire !


Ne vous laissez pas abuser par mon magistral résumé : l'histoire est incompréhensible. La narration saute d'un personnage à un autre, puis d'un moment à un autre sans que l'on sache pourquoi. On pense d'une scène au cours de laquelle DD et Elektra affronte des ninjas à un moment d'émotion entre Matt Murdock et Karen Page avant de repartir dans la mélée. Qu'est ce ? Un flashback ? Une introspection ? Y a-t-il eu deux affrontements entre nos héros et des ninjas ? Personne ne le sait. Certaines scènes sont même tronquées à un moment clé et si vous pensez que c'est un effet de suspens pour nous préparer à une grosse révélation, détrompez-vous... Le scénario ne revient jamais sur ses cliffhangers.


Ce défaut n'en serait probablement pas un si les intrigues parallèles n'étaient pas aussi nombreuses. Je parlais des cyborgs et des ninjas, mais figurez vous que Silver Sable, Venom et Morbius viennent également mettre des bâtons dans les roues de notre héros. Pourquoi ? Parce que c'est l'époque du "dark n'gritty" et les antihéros sont à la mode. Leurs apparitions ne font pas avancer l'intrigue d'un pouce et ils s'en vont avant d'avoir vraiment eu une importance quelconque. Visiblement, il fallait les mettre sur la couverture pour vendre quelques numéros supplémentaires.



Cependant, tout n'est pas à jeter dans Renaissance. Le nouveau costume du Démon Gardien est plutôt stylé, bien qu'il représente aussi le courant plus sombre que les comics suivaient à l'époque. D'ailleurs, les dessins de Scott McDaniel sont plutôt intéressants, bien qu'eux aussi fortement marqués par les 90's (ces décors de réalité virtuelle). Un style sombre et épuré jouant à la fois sur les ombres, les mouvements et les contrastes qui nous aident véritablement à saisir ce que l'histoire avait envie d'être.



Saga aussi symptomatique d'une époque qu'elle est dispensable, Daredevil - Renaissance est loin d'être bonne sans pour autant être mauvaise. Une curiosité à réserver aux plus grands fans du héros de Hell's Kitchen sans doute...


dimanche 22 mai 2016

Et Vlog La Galère : X-Men - Apocalypse

Nouveau Vlog sur la chaine YouTube.
 
X-Men - Apocalypse ou le renouveau de la saga mutante !
 

mercredi 11 mai 2016

Review : Batman - La Malédiction qui s'abattit sur Gotham (Urban Comics)

200 articles ! Vous êtes en train de lire le 200ème article depuis l'ouverture de ce blog quelque part en 2012. Avec donc une moyenne d'environ un article par semaine, il fallait que je frappe fort pour ce chiffre historique et, hasard du calendrier, Urban Comics s'en charge pour moi en nous offrant un récit inédit de Batman (mon super-héros favori), écrit par Mike Mignola (un de mes auteurs préférés) et s'inspirant de l'univers de Lovecraft (mon écrivain de l'amour). Il ne manquerait plus que l'album soit fourni avec une BO mélangeant David Bowie, Otis Redding et Janis Joplin pour que je sois frappé d'extase.

Batman - La Malédiction qui s'abattit sur Gotham est donc un elseworld - l'équivalent DC des What If de Marvel, c'est à dire des histoires situées dans des univers parallèles et hors de la continuité - qui oppose le justicier de Gotham City à l'un des grands anciens que l'écrivain de Providence aimait à mettre en scène dans ses récits.


Parti à la recherche de l'expédition Cobblepot perdue dans les glaces du Pôle, le riche Bruce Wayne ne découvrira que la mort, la folie et un unique survivant condamné à porter un costume réfrigérant sous peine de putréfaction immédiate. Ramenant le pauvre bougre à Gotham, Bruce et ses trois pupilles ne réaliseront que trop tard qu'ils sont suivis par une Chose, un Mal ancien et terrible contre lequel il n'y a que trop peu d'échappatoires.


Comment n'y a-t-on pensé plus tôt ? Bien sur, les deux univers sont liés depuis longtemps. L'asile d'Arkham tire son nom de la ville d'Arkham dans laquelle nombre de récits de Lovecraft prennent place. Toutefois, bien loin de sentir le mariage forcé, les deux mythologies et leurs personnages s'épousent parfaitement. D'un Oswald Cobblepot rendu fou au point de se prendre pour un pingouin sur la banquise à Oliver Queen, croisé d'une cause perdue attendant en vain son heure de gloire en passant par Ra's Al Ghul, l'arabe qu'un livre a rendu fou et par un Harvey Dent à moitié défiguré par une créature tentaculaire, tout ici semble couler de source. D'ailleurs, l'excellente préface de l'album se chargera de vous révéler tous les clins d’œil et autre parallèles bien mieux que je ne saurais le faire.


Récit à la fois sombre et épique, The Doom that Came to Gotham (son titre en VO) ne bénéficie cependant pas des dessins du Maitre Mignola qui - comme à son habitude - se contente de signer trois couvertures absolument somptueuses. L'intérieur de l'album est laissé aux bons soins de Richard Pace qui fait le job bien que j'ai un peu de mal avec son rendu des yeux des différents protagonistes humains.


A noter que l'histoire principale est accompagnée de Batman : Legends of the Dark Knight #54, une histoire intitulée Sanctuaire qui, elle, est scénarisée ET dessinée par Mignola. Opposant le croisé à la cape à un spectre avide d'une vie nouvelle. On pourrait certes trouver que l'épisode n'apporte pas grand chose à l'Homme Chauve Souris et c'est vrai : remplacer Batman par Hellboy et l'histoire reste globalement la même, mais pourquoi se plaindre ?


In fine, Batman - La Malédiction qui s'abattit sur Gotham est une lecture agréable autant que profonde. Elle offre à Batman et ses acolytes des rôles à la fois proches et à l'opposé de ce qu'ils sont d'habitude, dans un espace à la fois aux antipodes de ce qu'on connait tout en étant étrangement familiers. Et pour tout ceux qui se demandent pourquoi Damian Wayne n'est pas dans La Malédiction...

... il a déjà la sienne

dimanche 8 mai 2016

Evénement : Free Comic Book Day 2016

Aaaaah... Le premier samedi du mois de mai : un film coquinou sur Canal Plus et des comics gratuits. Comme certains d'entre vous sont encore des enfants, concentrons nous sur ma récolte personnelle : 10 comics mêlant VO et VF pour un maximum de lecture et de découvertes.


Débutons par les éditeurs français :

- Marvel Super Heroes chez Panini Comics : l'éditeur français de la Maison des Idées a choisi de nous offrir un récit complet mettant en scène les Avengers aux côtés des Gardiens de la Galaxie. Une histoire simple et sympathique qui - assez enfantine - ne révolutionne pas le genre.


- Harley Quinn & Power Girl chez Urban Comics : Urban a décidé de nous la jouer "preview" en nous offrant le premier épisode de la série mettant en scène la petite amie déjantée du Joker et la cousine de Superman. Séquelle de la série Harley Quinn, Amanda Conner propulse ses deux héroïnes dans un trip galactique plein d'humour. Une façon comme une autre de confirmer le rôle de "Deadpool version DC" de la belle Harleen Quinzel.


- Veil chez Delcourt : La maison d'édition derrière la VF de The Walking Dead joue à fond la carte de la preview en nous alignant les premières pages de 4 de ses futures publications.Veil (Greg Rucka) ne nous montre pas grand chose à part les extraordinaires dessins de Toni Fejzula tandis que Manifest Destiny (Chris Dingess), Les Mystères du Meurtre (Neil Gaiman) et Homicide (Philippe Squarzoni) éveillent chacun notre curiosité.


- Valiant Le Guide Officiel chez Bliss Comics : Excellente initiative du petit nouveau et mon coup de cœur VF ! L'éditeur indépendant a traduit le guide des personnages de l'univers Valiant (qui avait été publié en VO lors du FCBD 2014). L'occasion parfaite de populariser l'univers et ses héros. Encore bravo à eux pour cette idée de génie !


Mon libraire proposant également les titres VO du FCBD, l'occasion fut trop belle de mettre la main sur quelques titres dans la langue de Shakespeare.

- Civil War II chez Marvel : La preview du prochain gros event - signé Brian Bendis - de la Maison des Idées a eu le triste mérite de me laisser sur ma faim. Malgré un défilé de héros et la présence d'un Thanos lourdement armé, l'intérêt est malheureusement resté assez bas pour moi. Par chance, l'histoire bonus introduisant la nouvelle Guêpe des All-New All-Different Avengers par Mark Waid et Alan Davis avait ce côté fun, pétillant et mystérieux que j'attends véritablement des comics du FCBD.


- Doctor Who chez Titan Comics : 4 Docteurs pour 4 fois plus de fun dans ce mini-recueil mettant en vedette les 9ème, 10ème, 11ème et 12ème incarnations de notre Seigneur du Temps favori. Des récits courts mais complets qui permettent encore une fois de juger de la justesse avec laquelle les scénaristes de chez Titan ont su capter les diverses personnalités du Docteur.


- ROM #0 chez IDW : Le Chevalier de l'Espace qui a fait briller les yeux de tous les lecteurs de Strange est de retour dans une toute nouvelle série. Malheureusement, les Spectres Noirs - ses pires ennemis - sont aussi de la partie et ont déjà infiltré la société de notre belle planète. L'épisode est accompagné de Action Man #0, une autre nouvelle série lancée par IDW basée sur la ligne de jouets.


Mes chouchous restent cependant :
 
- Serenity chez Dark Horse : Il y a deux catégories de gens sur Terre : Les fans de Firefly et ceux qui n'ont pas vu l'unique saison (et le film) de la série et n'ont pas eu l'occasion de devenir fans. L'éditeur tente une session de rattrapage pour ces derniers avec The Warrior and the Wind, un résumé romancé (dans un délire très proche du Conte de Kitty chez les X-Men) de la série et du film. Accompagné d'une histoire courte de Hellboy baptisée The Mirror et d'un... extrait ? preview ? numéro #0 de Aliens Defiance, il n'en fallait pas plus pour qu'on entre de plein pied dans ce que j'appelle "Les Comics de l'Amour".


- Bruce Lee : The Dragon Rises chez Darby Pop : Le Petit Dragon est de retour ! Libéré d'une espèce de caisson cryogénique, la star des films de kung-fu de mon enfance débarque en Californie en 2012. Amnésique, mais toujours aussi agile, il devra s'accoutumer au monde moderne et affronter le groupe mystérieux qui l'a séquestré pendant plusieurs décennies. L'occasion pour toute une nouvelle génération de découvrir l'un des plus grands athlètes et philosophes que notre monde ait jamais connu.


- 2000 A.D : L'anthologie britannique nous offre sans doute l'incontournable VO de cette édition. Avec pas moins de 7 mini-récits complets, on en a pour son argent (d'autant plus que c'est gratuit) avec des vampires, des loups-garous, des mutants de l'espace, des robots chevaliers et... et... et... un épisode de Judge Dredd dessinée par Eric Powell et qui cogne sur la guerre des films de super-héros qui ont tendance à se multiplier dernièrement.


- The Stuff of Legend chez Th3rdWorld : OH MY GOD ! Il est là le Comics de l'Amour ! Réimpression du premier épisode d'une série que nous avons la malchance de ne pas connaitre par chez nous, The Stuff of Legend a réussi à me coller la chair de poule quand j'ai compris ce dont il allait être question. Un enfant disparait, enlevé par le Monstre du Placard et son ours en peluche, accompagné d'une petite équipe de jouets, se lance à sa recherche dans les ténèbres, bien décidés à libérer leur maître du Croquemitaine. Toy Story version ultime en somme pour un comic-book au style graphique véritablement atypique dont je sais que les 5 volumes déjà parus rejoindront un jour ma bibliothèque d'une façon ou d'une autre.

En conclusion, une nouvelle édition du FCBD qui, pour moi, a tenu ses promesses. Un grand merci à l'équipe de Astro City à Lille pour le choix proposé, leur diligence et l'organisation au top malgré la foule de fans présents samedi matin.
 

mercredi 4 mai 2016

Review : Bitch Planet - Extraordinary Machine (Glénat)

Il n'y a pas que Deadpool qui connaisse par coeur La Folle Journée de Ferris Bueller. Avant de m'emballer dans la contemplation de ce film culte, contentons-nous d'une réplique prononcée par un Matthew Broderick alors au top de son talent :
"Je n'excuse pas le fachisme, ni les autres mots en -isme d'ailleurs. Les -ismes à mon avis, c'est de la connerie. Les gens ont tort de croire aux -ismes. Ils feraient mieux de croire en eux-mêmes."


Il en va de même pour le féminisme à mon avis. Défendre quelque chose, c'est reconnaitre qu'une différence existe entre cette chose et la normalité. C'est donc au nom de l'égalité des sexes que je vais traiter Bitch Planet au même titre que n'importe quel autre livre sur ce blog. Pourquoi ? Parce que la nouvelle série de Kelly Sue Deconnick possède un nombre impressionnant de qualités sans qu'on y ajoute un quelconque aspect politisant.



L'époque ? Le futur ! Le lieu ? Une Terre dominée par une société patriarcale qui jugent et condamnent les femmes qui ont une trop grande gueule, des kilos en trop ou des chromosomes en moins en les déclarant "non-conformes". Ces dernières sont envoyées dans une prison spatiale surnommée Bitch Planet, un lieu qui prône la réhabilitation, mais dont personne ne revient vraiment jamais.



C'est sur ce satellite pénitencier que Kamau - ancienne athlète - se verra proposer de former une équipe de Megaton, un sport aussi futuriste et violent qu'une partie de Rollerball, avec ses compagnes d'infortune. Officiellement, les Pères veulent leur offrir la chance d'évacuer leurs pulsions destructrices via la pratique du sport (refrain connu chanté par nombre de régimes totalitaires), mais la réalité ne serait-elle pas plus sombre : diffuser sur tous les écrans du monde la défaite de ces femmes un peu trop indépendantes ?



Dramédie Grindhouse rendant hommage à toute une branche du cinéma d'exploitation (le film de prison), Bitch Planet sent la dystopie SF à la sauce 70's. Le look et la coupe afro de son héroïne fait immédiatement penser à la Misty Knight de Marvel, le bras bionique en moins et tous les autres gimmicks du genre carcéral sont également présents : violence des matons, incontournables scènes de douches communes, sexe entre détenues...



Les personnages sont tout aussi attachants que l'intrigue d'ailleurs. Femmes trompées, bafouées ou simplement différentes, elles ne cherchaient qu'à trouver une place dans une société qui a choisi de les exiler. Ma préférence va à Penny, la montagne de muscles et de graisse, à qui un épisode flashback donne une histoire et une profondeur que j'ai hâte de voir les autres personnages partager.



Les planches de Valentine De Landro (un homme contrairement à ce qu'on pourrait penser) participent d'ailleurs à l'état d'esprit du volume. Couleurs flashy et gros points très pop-art sont au rendez-vous, mais l'art du sieur ne s'arrête pas là. Tout en cases étriquées, devant parfois se superposer les unes les autres, la mise en page apparait comme une mise en abime de la détention de ses héroïnes.


Histoire de conclure : Qu'en est-il du féminisme alors ? Il est bien évidemment présent. Tout d'abord dans l'attitude condescendante des hommes à l'égard des potiches considérées comme "conformes" est parfois à la limite du vomitif. Chaque épisode se voit aussi accompagné de fausses pubs rétro permettant d'expliquer en quelques images le monde dans lequel toutes ces femmes ont été élevées.

Titre jubilatoire et intelligent, Bitch Planet mérite d'être lu autant par ceux qui clament avec Aragon que "la femme est l'avenir de l'Homme", qu'aux fans de Orange is the New Black ou d’Étreintes à la Prison pour Femmes. Un nouvel ajout de premier ordre au catalogue de Glénat qui devient l'éditeur "non-conforme" le plus apprécié de cette année.

lundi 2 mai 2016

Et Vlog La Galère : Captain America - Civil War (avec Spoilers)



Nouvel épisode de Et Vlog La Galère consacré au nouveau film des écuries Marvel Studios : Captain America - Civil War.