mercredi 30 septembre 2015

Review : The Boys - Ca va faire très mal (Panini Comics)

"Quand tu verras du sperme et du sang couler sous ta porte, va pas pleurer."


Ces quelques mots que Butcher adresse aux P'tit Hughie aurait pu être affichés sur la couverture de ce Select Fusion (et des 100% et des Deluxe qui ont précédé cette troisième édition). Acheter The Boys est un risque et les âmes sensibles feraient mieux de s'abstenir tant la série nous balance à la figure une avalanche de ces deux fluides.
 
J'aurais bien mis une photo des dits fluides... mais j'ai déjà assez d'ennuis comme ça
Tout se passe merveilleusement bien dans le meilleur des mondes pour Hughie jusqu'au jour où sa chère et tendre trouve la mort en devenant un dommage collatéral dans un combat entre le super-héros Train A est un super-vilain. La pauvre finit encastrée dans un mur et Hughie sombre dans une dépression à la limite de la catatonie jusqu'à sa rencontre avec Billy Butcher.


Ce fier représentant de la digne Albion est à la tête des P'tits Gars, un groupe d'intervention travaillant pour la CIA pour garder les contrôles des Super-Slips... et autant dire que tous les moyens sont bons : chantage, passages à tabac et même meurtres sont au programme.


Sentant du potentiel chez Hughie, Butcher l'invite à rejoindre son équipe composée de la Crème, du Français et de la Fille. Trois personnages à différents degrés de psychopathie avancée aussi sombres que leurs imperméables et plus mystérieux encore que Butcher lui-même.


 Si Alan Moore a tué le mythe du super-héros en 1986 avec Watchmen, on peut dire qu'en 2006 Garth Ennis a violé le cadavre de ce mythe. Personne n'est épargné et l'auteur prend un malin plaisir à détruire toutes les icones des comics modernes. Que ce soit dans les atermoiements d'Hughie qui doute de ses actes ou dans le parcours glauquissime de Stella l'innocente super-héroïne, le monde de The Boys ne laisse plus de place pour l'héroïsme tel qu'on a pu le connaitre.


Les Sept (sa version de la Ligue de Justice) est un ramassis d'obsédés sexuels qui ne pensent qu'à l'argent que leur merchandising leur apporte. Les Jeunes Teignes (parodie des Teen Titans) sont des adeptes des partouzes transgenres. Le Tek-Paladin (mélange de Batman et Iron Man) développe une étrange compulsion l'obligeant à "niquer" tout ce qu'il approche que ce soit un coéquipier, un animal, une tasse à café ou l'oreille de son fidèle majordome...


Les dessins de Darick Robertson (Transmetropolitan, excusez du peu) sont aussi pour beaucoup à l'aura décadente de l'oeuvre. Les personnages ont tous comme un défaut, quelque chose qui cloche sans qu'on sache vraiment dire quoi. Le travail est moins lisse que dans d'autres de ses oeuvres, mais on dirait que cela est voulu... comme s'il voulait nous montrer qu'il y a quelque chose sous le vernis.
 
Trouverez vous ce qui cloche sous le vernis de ce personnage ?
Cependant, je suis bien conscient que là où je crie au génie, d'autres vont hurler à la vulgarité facile. Est ce que être vulgaire nous empêche d'être dans le vrai ? Que je dise "testicule" ou "couille", le sens de ma phrase reste le même après tout. Pour moi, The Boys est un comics satirique... dénonçant le politiquement correct tout en restant fun.
 
Si si, c'est fun


Bien entendu, la série n'est pas à mettre entre toutes les mains... mais les habitués de Garth Ennis savent à quoi s'attendre (surtout si vous avez lu La Pro qui est ni plus ni moins qu'un prototype de The Boys). Pour les autres... et bien si vous avez lu cet article, ne venez pas pleurer quand vous trouverez du sang et du sperme dans les pages de vos comics.
Petit jeu : de ces deux lecteurs de The Boys, un seul savait à quoi s'attendre. Lequel ?
 

dimanche 27 septembre 2015

Top 5 : Ma Journée à Facts

Les conventions... Je les aime, vous les aimez... et on sait pourquoi. C'est par une belle journée de début d'automne que je me suis rendu à Gand pour le Facts 2015 en compagnie de Raidn de l'Instant Comics pour déambuler dans les allées, faire du shopping, rencontrer d'autres passionnés de comics et des univers de l'imaginaire et assouvir un fantasme vieux de plusieurs années... Retour sur cette journée via un Top 5 des activités les plus agréables qu'on puisse faire en convention.


5 - Halluciner devant l'inventivité des geeks !

Au commencement était le geek ! Puis le geek eut envie d'accumuler des objets, des trouvailles, des trésors... C'est ainsi que naquit la collectionite. Depuis... tout est hors de contrôle... 


Big up à ces collectionneurs de voitures répliques de films et de séries. Le sens du détail est poussée au-delà de nos rêves les plus fous.


Un Bigger upper (un Big up encore plus Big up) à la communauté des R2 Builders qui a promené pendant toute la journée ses droïdes télécommandés dans les allées du salon. Des répliques quasi parfaites dont on jurerait qu'elles sont extraites des films.


4 - Rencontrer des fans !

Whovians, Trekkies, Star Warsiens (il doit y avoir un terme pour ceux là, mais j'avoue que je ne le connais pas), joueurs de Quidditch... Tout ce petit monde enfile son plus beau costume et se rencontrent dans ces événements.


Le visiteur lambda que vous êtes peut être ne pourra qu'être émerveillé lorsqu'il se rendra compte que chaque mètre parcouru le plonge dans un univers différent. Vous voilà face à une galerie de têtes de zombies et vous vous retournez pour faire face à une princesse elfique vous proposant moult capes et colifichets dans son échoppe feuillue. Du rêve à chaque pas...


 3 - Le cosplay !
 
Ceci n'est pas du cosplay, ce sont des automates...
Les conventions sont aussi l'occasion pour les geeks les plus doués dans l'art de déguisement de devenir leur héros préféré pour quelques heures. Autant dire que certains ne manquent pas d'imagination et d'ingéniosité pour se faire.
 
Ceci n'est pas cosplay, c'est une batmobile
La tendance à Facts semble toujours être au manga dont les personnages sont hyper-représentés, mais les héros de nos chers comics occupent désormais une place de plus en plus importante dans les allées. Viennent ensuite personnages de films, de jeux vidéos et créations personnelles. Je me suis toujours demandé à quoi devaient ressembler les transports en communs les jours de convention...
 
Par contre, comme "Cosplay is not consent" je garde mes photos pour moi
2 - Le Shopping !!

D'ordinaire, c'est ma partie préférée... Les conventions sont l'occasion de trouver des comics rares ou dont on ignorait même qu'ils puissent exister. Personnellement, je me suis toujours mis un point d'honneur à ne pas acheter ce que je peux trouver dans le commerce et à diriger mes pulsions sur de la VO qui a peu de chances d'être publiée dans l'hexagone.

La moisson de Facts s'avère d'ailleurs plutôt pas mal avec des Marvel Essentials et les deux volumes de Star Trek TNG / Doctor Who parus chez IDW.
 
Mes achats de la journée
1 - Les célébrités !!!

Malgré la déception de voir Lee Bermejo quitter sa table suite à un malaise soudain alors qu'il ne restait que deux personnes devant moi et que ça faisait près d'une heure que je faisais la queue, force est de reconnaitre que l'Artist Alley de Facts était plutôt bien garnie.


Outre le sieur Bermejo, Ryan Kelly (DMZ entre autres) et Gary Frank (Batman - Earth One) étaient de la partie, mais les deux grands noms de cette édition de Facts étaient sans doute Jean-Yves Mitton (Mikros, Kronos, Photonik... et tout un tas de séries avec la lettre K dedans) et George Perez (qui a déjà fait... à peu près tout) vêtue d'une immonde chemise qui a sans doute une histoire tant elle est moche... L'occasion d'obtenir quelques signatures et autres sketchs.
 
Ryan Kelly et George Perez
Mais Facts était aussi l'occasion de voir en chair et en os toute une tripotée d'acteurs et pas des moindres : Ernie Hudson, John Rhys Davies, Casper Van Dien, Summer Glau, Peter Mayhew, William Sadler, Alfie Allen et...
 
Certaines stars n'étaient pas là en chair et en os, mais qu'est ce qu'elle avait la classe quand même...
Il est temps pour moi de clore cet article. En effet, la prochaine photo entraîne invariablement chez moi un état de catatonie contemplative dont je ne saurai me tirer pendant au moins un quart d'heure.
 
 

mercredi 16 septembre 2015

Comics Theory - Dark Psyche of the Moon

Allongeons nous sur le divan des psys les plus maléfiques ou incompétents du monde avec notre nouvelle émission.


Merci du visionnage, si vous avez aimé, n'hésitez pas à vous abonner à ma chaine, à liker et surtout à partager sur les réseaux sociaux.

lundi 14 septembre 2015

Review : Gotham Academy - Le Secret des Cobblepot

Prenez une louchée du Club des Cinq, ajoutez-y une pincée de Enola Holmes et des Désastreuses Aventures des Orphelins Baudelaire, mélangez le tout avec un peu de Poudlard et servez dans un plat estampillé du logo de la chauve-souris la plus célèbre des comics et vous obtiendrez Gotham Academy.


Prenant place dans le Bat-Univers (un peu à la manière d'un Gotham Central), cette nouvelle série nous amène à suivre les aventures d'Olive Silverlock, jeune fille au passé mystérieux, dans les couloirs de la prestigieuse Gotham Academy. Professeurs excentriques, étudiants étranges et un campus où tout peut arriver seront le quotidien de la demoiselle et de ses amis : Maps la cartographe fascinée par les univers de fantasy, Pomeline l'apprentie sorcière arrogante, Colton le dealer de feux d'artifices avec un don pour forcer les serrures.


Cette petite troupe se lancera à la poursuite du fantôme de Millie Jane Cobblepot dont l'existence semble lié à un très vieux journal et à un symbole apparaissant un peu partout dans l'établissement. Leur enquête leur fera lever le voile sur les sombres secrets de l'académie : étudiants mutés, présence d'un évadé de l'asile d'Arkham dans les murs, amourettes de lycéens, j'en passe et des meilleurs...
 
Serez-vous #TeamTristan ou #TeamKyle ?
Gotham Academy n'a rien du comics ordinaire. Son intrigue, ses personnages et ses rebondissements sont, en effet, dignes d'un roman d'aventures pour la jeunesse que n'aurait pas renié J.K Rowling ou Diana Wynne-Jones. De plus, le fait que l'on s'intéresse presque autant à l'enquête des personnages qu'à leur amourettes lycéennes laissent à penser que DC cherche à s'attirer les faveurs d'un public fan de séries fantastiques pour ados à la Teen Wolf. Exercice périlleux duquel la scénariste Becky Cloonan sort triomphante tant ce mélange des genres reste agréable à la lecture.


D'ailleurs, je pense que l'hommage à la fantasy pour ados est pleinement assumé. Suis-je le seul à voir une différence entre ces deux images ?

On en viendrait presque à oublier que c'est un comics, et non un roman, qu'on tient dans ses mains. Je dis "presque" parce que l'histoire fourmille de liens avec l'univers de Batman. Si certains sont évidents (Bruce Wayne et son alter-ego encâpé viennent quand même s'assurer que la série se vende), d'autres sont des clins d'oeils adressés au plus Batophile des fans.
 
D'ailleurs, Batman a lui aussi porté la jupe d'écolière...
En voici quelques uns ! Le bibliothécaire de l'académie n'est autre que Le Rat de Bibliothèque (personnage de la série TV Batman des années 60 qui avait disparu depuis des décennies). La surveillante du dortoir des filles est surnommée Tante Harriet (autre personnage de la série TV). Pour finir, Mr. Trent le prof de théâtre qui dit être habitué à jouer les fantômes est sans doute Simon Trent, interprète principal de la série TV Le Fantôme Gris, à qui l'un des meilleurs épisodes (avis personnel) de la série animée des années 90 avait été consacré.


Brossant ainsi les fans les plus hardcores dans le sens du poil, la série peut se permettre quelques défauts. Les dessins de Karl Kerschi sont pour moi trop atypiques et "girly" pour emporter mon adhésion, mais je reconnais que certains effets sont plutôt sympas, notamment l'immobilité des motifs des jupes des écolières... ceux qui ont lu la série comprendront.


Doté d'une intrigue (ou plutôt d'intrigueS) solide et retorse, Gotham Academy ravira autant les fans de comics que les aficionados de romans pour adolescents à tendance fantastique. L'épilogue de ce premier album nous promet d'ailleurs des prochaines aventures encore plus intéressantes.

P.S : Vraiment, regardez cet épisode de la série animée Batman.
C'est Adam West (le Batman de la série TV qui double Simon Trent)
 

lundi 7 septembre 2015

VO-Day : Deadpool vs. Thanos #1 (Marvel Comics)

Champion des concepts improbables et des rencontres inopinées, Deadpool le mercenaire provocateur revient pour une nouvelle mini-série en quatre épisodes qui le met face à face avec son rival de toujours dans le coeur de la Mort : Thanos le Titan fou. En effet, si les deux personnages évoluent dans des sphères complètement différentes du Marvel Universe, ils ont un point commun : tous les deux ont le coeur qui bat la chamade pour la plastique de rêve de l'incarnation physique de la Grande Faucheuse... enfin "plastique de rêve" si vous aimez les filles qui ont la peau sur les os, voir pas de peau du tout... juste des os.
 
Elle arrive pourtant à être plus sexy que cette fille-là...
Située chronologiquement avant le relauch Marvel Now - ce qui me fait déjà aimer le projet tant la nouvelle série semble avoir perdu son grain de folie caractéristique - l'aventure débute au beau milieu du combat qui oppose Wade Wilson à Thanos... Combat au cours duquel les facultés d'auto-guérison de Wade seront mises à rude épreuve, vu qu'il finit écrabouillé sur le sol du vaisseau du Titan. Une intro in medias res comme on dit qui ne va pas tarder à laisser la place à un flashback nous expliquant comme les deux personnages en sont venus à se mettre sur la tronche.


Alors qu'il vient d'assassiner le Docteur Fatalis pour prouver aux Avengers que ça n'était pas si compliqué que ça, Deadpool se retrouve projeté dans l'océan par sa victime miraculeusement revenue à la vie. A l'agonie, notre héros se verra à nouveau refuser la glaciale étreinte de sa dulcinée La Mort et cette dernière, prisonnière de... quelqu'un ou quelque chose, le suppliera même de venir la délivrer car, en son absence, plus personne dans l'univers ne peut trouver le repos éternel (ce qui rappelle carrément l'intrigue de Revival ou de Torchwood : Miracle Day).


L'identité de celui qui s'est ainsi amusé à séquestrer sa belle et tendre ne fait aucun doute pour Deadpool : il ne peut s'agir que de Black Talon... le sorcier vaudou... qui porte un... costume de poulet ?! Heureusement ce dernier mettra le mercenaire sur la voie d'un suspect bien plus plausible : Thanos qui, par jalousie, avait déjà lancé sur Wade un sort de nécromancie l'empêchant de mourir.


C'est là que l'action recommence, mais que les choses se gâtent. Réalisant que La Mort a demandé l'aide de Deadpool et non la sienne, le super-vilain nihiliste décide de ravaler sa fierté, de remettre son rival sur pieds et - dans une dernière page qui fait piaffer d'impatience - de s'allier à ce dernier pour débusquer ceux qui ont fait du mal à leur petite chérie.


Ça fait du bien ! Un exemple : quand Black Talon dit à Deadpool qu'il a peu de chance contre Thanos, ce dernier lui répond qu'il vend plus de comics que Superman... Un come-back de la "Deapool-attitude" bienvenu alors que la série régulière sombre de plus en plus dans un conformisme bien trop éloigné des heures de gloire de la série, Marvel semble vouloir renouer avec les sagas qui ont enthousiasmé les fans (et quelque part, il serait judicieux de penser que le trailer du film Deadpool n'est pas étranger à ce retour en arrière). On ne peut pas lire Deadpool vs Thanos sans penser à Deadpool Corps ou à Deadpool Team-up.
 
Bon ok, c'est Liefeld aux dessins... mais c'est bien quand même...
Les planches d'Elmo Bondoc (dessinateur sur la nouvelle série Ms Marvel) sont agréables et l'oeil et le scénario de Tim Seeley (celui de Revival... tiens tiens... comme par hasard) nous laisse imaginer une saga cosmique fun et décomplexée au cours de laquelle nos deux protagonistes mettront le cosmos sens dessus dessous. De plus, l'apparition éclair des Gardiens de la Galaxie dans ce premier numéro laisse à penser que plus d'un personnage cosmique de chez Marvel se joindront à la fête.


Wait and see donc...