lundi 29 juin 2015

Retro Review : Mister Miracle : La Liberté ou La Mort (Vertige Graphic)

Jack Kirby… Frontière de l’inconnu… Un maestro… Le maestro…. Tellement maestro qu’il est étonnant qu’on n’en ait pas encore parlé ici. Véritable architecte de l’univers des comics, le Grand Jack a été le dessinateur derrière la création de Spider-Man, des X-Men, des Quatre Fantastiques et de tellement d’autres qu’il me serait quasiment impossible de tous les nommer.



Outre sa prolixe production, Jack Kirby est un aussi un artiste inimitable. Il suffit de voir une de ses planches pour reconnaitre le « Style Kirby ». Des architectures démentielles, des angles improbables, des figures géométriques imbriquées les unes dans les autres, des personnages aux traits anguleux et aux armures gigantesques… Kirby aimait les cités futuristes et les engins volants aux formes si tubulaires qu’elles rendraient le Centre Pompidou vert de jalousie.


Bien qu’il soit connu et reconnu pour son travail fondateur chez Marvel, Kirby a aussi été le maître d’œuvre du Fourth World chez DC. Elargissant d’un coup toute la mythologie cosmique de l’éditeur de Batman et Superman, Kirby a jeté Apokolips, New Genesis et leur guerre incessante dans les cieux de ce monde et a peuplé ces deux planètes de personnages mythiques : Orion, le Haut-Père et le terrible Darkseid.


Au cœur de cette cosmologie fantastique est apparu Scott Free, alias Mister Miracle. Jeune homme originaire de New Genesis, le jeune garçon a été élevé sur Apokolips pour devenir un soldat de Darkseid. Lobotomisé, manipulé et embrigadé dans l’orphelinat de Mamie Gâteau, il ne cessera de se poser des questions jusqu’à ce que sa route croise celle de Himon, un rebelle artiste de l’évasion, et Métron, le mystérieux observateur du 4ème monde. Libéré de ces chaines, Scott arrive sur Terre et devient le protégé de Thaddeus Brown, un adepte de Houdini œuvrant sous le pseudonyme de Mister Miracle.
 
Mais genre Houdini meets Jackass
Pourchassé par des gangsters, le vieux Thaddeus finira par succomber. Scott reprendra alors son costume de scène tout en alliant son savoir et la technologie d’Apokolips pour venger son mentor. Décidé à devenir un artiste itinérant, le nouveau Mister Miracle aura fort à faire quand les séides de Darkseid se lanceront à sa poursuite pour le ramener au bercail. Heureusement, Scott sera vite rejoint par sa "petite" amie Big Barda, elle aussi fugitive d'Apokolips.
 
J'adore les gadgets de Mister Miracle

Et il faut reconnaitre que les vilains sont hauts en couleurs : le Docteur Bedlam, les Female Furies, le Professeur Vundabar et un Funky Flashman, escroc portant une moumoute et caricature de Stan Lee… En effet, les deux créateurs des plus grandes légendes de l’univers Marvel n’étaient plus très copains dans les années 70 et Kirby avait claqué la porte de chez Marvel avant de partir chez DC. Un petit coup de rancune qui prêtera plus à sourire qu’autre chose… Cependant, ces vilains semblent souffrir d’une débilité profonde tant il s’acharne à affronter Mister Miracle – un artiste de l’évasion – en lui proposant des pièges « dont il ne pourra pas s’échapper ». Un peu comme si on essayait d’affronter le plus grand détective du monde à coup d’énigmes...
 
Funky Flashman ou quand Stan Lee fait des caméos chez DC
Rassemblant les 12 premiers épisodes de la série Mister Miracle de 1971 (dont les épisodes 1 à 3 ont été republiés dans Le Quatrième Monde de Jack Kirby chez Urban Comics, nouveau détenteur des droits des œuvres de l'auteur), le volume de Vertige Graphic nous propose les origines de son héros, sa lutte contre ses poursuivants et son retour sur Apokolips pour y livrer un procès par combat qui devrait le mettre à l’abri de ses ennemis. Le seul – et gros – bémol à adresser à l’anthologie reste néanmoins une impression en… noir et blanc qui ne rend pas un hommage complet aux visions du King Kirby.


Trouvable dans nombre de bonnes bouquineries à un prix réduit (j’ai obtenu mon exemplaire pour 5 euros), Mister Miracle – La Liberté ou la Mort constitue un en-cas intéressant en attendant la publication par Urban Comics du reste de cette fresque mythique et mythologique orchestrée corps et âme par un artiste visionnaire qui a beaucoup fait pour nos héros.



mercredi 17 juin 2015

VO-Day : Starlight (Image)

Le Millarworld... Un univers pas si éloigné du nôtre, et pourtant... L'excellence semble toujours y être de mise tant les succès de l'auteur écossais semblent être nombreux : Superior, Kick-Ass, Jupiter's Legacy, SuperCrooks... autant d'étoiles au firmament d'un des auteurs les plus incontournables des années 2000. Les étoiles c'est d'ailleurs vers elles que nous nous tournons aujourd'hui avec un hommage vibrant à la SF rétro avec Starlight - The Return of Duke McQueen.


Car c'est bel et bien d'hommage dont il est question ici tant l'atmosphère, l'histoire et les personnages de cette série semblent être un décalque quasi à l'identique des aventures de Flash Gordon. Sauf que Millar préfère nous raconter ce qui se passe APRES que l'histoire soit finie.
 
Après une infructueuse tentative de mettre ma tête à la place de celle de Mark Wahlberg,
j'ai décidé que je lui ressemblais assez pour que vous imaginiez que c'est moi. Fuck Photoshop
Ancien pilote d'essai tombé en disgrâce à cause de ses histoires de princesse extra-terrestre, Duke McQueen vient d'enterrer son épouse quand un vaisseau spatial vient se poser dans son jardin. A son bord, un jeune garçon vient quérir l'aide du héros qui a tiré la planète Tantalus des griffes du terrible Lord Typhon. En effet, ce monde lointain est tombé sous le joug des terribles envahisseurs Broteans qui ont exécuté la Princesse Attala. La résistance a besoin d'un symbole auquel se rallier, quitte à ce que ce soit un soixantenaire bedonnant avec des problèmes de cœur et du cholestérol.


Passer du statut de héros à celui d'illuminé dont les histoires lui ont même ses enfants à dos à celui de légende sur un monde qu'il ne reconnait plus, ne sera pas de la tarte pour Duke... Surtout si des espions, des créatures aquatiques, une police fasciste, des gardes impériaux et un empereur définitivement evil et armé d'un gant lui permettant de tordre ses ennemis tel un chiropracteur sous crack viennent lui mettre des bâtons dans les roues.


Les habitués de Fun en Bulle le savent... Moi et les trips nostalgiques, c'est une grande histoire d'amour. Starlight explore tout un pan de la SF qui est bien trop souvent laissé de côté de nos jours : le Space-Opera... voir ce que j'appelle la Space Fantasy. Dans une scène très intelligente, on voit Duke se souvenir de ses aventures de jeunesse sur Tantalus lorsqu'il affrontait des robots ou des plantes carnivores tout en chevauchant des dragons. Une série de cases accompagnées uniquement d'un unique titre, comme si on était face à une série de romans des années 60 : Duke McQueen et le Roi Robot... Duke McQueen et le Péril Sous la Mer...



Vu qu'on parle de mise en scène, un autre passage a retenu mon attention : l'enterrement de la femme de Duke. Dans une ambiance très solennel de deuil, Millar ponctue la cérémonie de cases flashbacks illustrant la relation à la fois belle, simple et touchante qui liait notre héros et sa moitié jusqu'à un fatidique "Je sens une boule sous mon bras" à vous glacer le sang...


Bien sur la mise en scène ne serait rien sans le dessin. Ces derniers sont assez atypiques avec des personnages au visage très anguleux. Je ne connaissais pas vraiment le croate Goran Parlov, mais si je devais faire une supposition, je dirais que ce monsieur a du regarder les mêmes dessins animés que moi étant enfant. Ses généraux extra-terrestres ont l'air de Stratéguerres en plus méchant et ses gardes impériaux ont un aspect qui vous sera également familier. A se demander si le prénom de Duke McQueen a été choisi au hasard où s'il n'est pas réminiscent d'un autre Duke... Freed (le nom en VO d'Actarus pour les incultes).
 
Là, ça saute aux yeux, non ?
Habitué à publier les ouvrages de Mark Millar dans leur ligne Fusion, on a plus qu'à espérer que Panini Comics nous sortira ce petit bijou atypique et rafraichissant avant la sortie d'un hypothétique film dont la 20th Century Fox possède déjà les droits. En attendant, haut les cœurs et Death to Ming !!!!

 

mardi 16 juin 2015

Et Vlog La Galère : Jurassic World

Pour une fois, le sujet de la vidéo n'a rien à voir avec les comics... ou alors très peu. Nouveau vlog consacré à Jurassic World. Enjoy les Sidekickosaurus !

 

dimanche 7 juin 2015

Review : Hellboy - Masques & Monstres (Delcourt)

Quelle ne fut ma surprise quand j'ai appris qu'un tome 14 de Hellboy allait sortir. "La série n'est pas finie ?" me suis-je dit. Effectivement, la série-mère a disparu au profit de sa séquelle Hellboy in Hell (dont Delcourt a déjà publié le premier tome), mais le démon aux cornes tranchées nous réservait encore quelques tribulations pas piquées des hannetons.


Regroupant deux crossovers datant de la fin des années 90, Masques & Monstres permet à Hellboy de rencontrer dans un premier temps l'ange gardien de Gotham City : Batman. Contrevenant d'emblée à la règle des rencontres entre super-héros qui veut qu'on se fiche sur la tronche avant de commencer à discuter, les deux héros s'allient de suite pour traquer un groupuscule nazi usant de magie noire.


Ces sinistres quidams ont en effet kidnappé le Professeur Ted Knight - alias le Starman de l'Age d'Or - pour utiliser le fruit de ses recherches dans leur projet de résurrection d'un démon dans la jungle amazonienne. Les deux héros seront bien vite rejoints par Jack Knight, le Starman actuel et fils du Professeur.


Simple, précis et efficace, Batman/Hellboy/Starman est une histoire plaisante à lire si l'on peut surpasser son côté... frustrant. En effet, l'homme chauve-souris et le détenteur de la Lance Cosmique jouent ici un peu le rôle d'acolytes de l'Enfant des Enfers. Les deux super-héros se retrouvent ici propulsés dans le monde de l'occulte et suivent Hellboy plus qu'ils ne vivent l'aventure à ses côtés. 

- Je suis Batman
- Moi c'est Hellboy et tant qu'on bossera ensembles, je t'appellerais Robin

Néanmoins, les voir passer sous le crayon de Mignola reste un véritable plaisir, notamment pour un Starman dont le look était fait pour être croqué par le maître.
 
There's a Starman... Waiting in the sky...
La deuxième partie de l'album est quant à elle dédiée à un autre crossover entre Hellboy et Ghost. L'enquêteur numéro un du BPRD se rend à Arcadia pour une affaire d'esprits meurtriers et tenter de recruter la justicière spectrale amnésique.


Malheureusement, la mission se complique lorsqu'une entité puissante trouble l'esprit de la jeune femme et lui assure que la main de pierre d'Hellboy est la clé de son passé perdu. Vous devinez aisément où tout ça va nous mener.
 
Euh... Non... Pas là non...
De construction beaucoup plus classique que le récit précédent, Hellboy/Ghost est un crossover de type "Battons-nous pour une mauvaise raison avant de nous allier contre le vrai vilain" qui aura eu le mérite de me faire découvrir une héroïne que je ne connaissais pas. Si son univers est aussi intéressant que cet aperçu le laisse penser, il serait étonnant que je n'essaie pas de me procurer d'autres publications sur la belle.


Volume "bonus" dans la série, Hellboy Tome 14 sera donc l'occasion pour les fans de la première heure de rajouter un volume à leur collections et permettra à ceux qui hésitent encore à se lancer dans le MignolaVerse de se faire une idée de ce qu'ils loupent.