vendredi 10 juin 2016

VO-Day : Wacky Raceland #1 (DC)

Certaines histoires ressemblent à des blagues, des canulars élaborés pour tromper la crédulité du premier gogo venu. Quand j'ai appris que DC allait publier plusieurs séries adaptées des cartoons de Hanna & Barbera, je me suis dit que ça ressemblait un peu à la fusion Marvel-Disney en un peu plus cheap... Puis les premières couvertures sont apparues et là, j'ai cru que j'étais victime d'un hoax : Scooby-Doo en pleine apocalypse mutante ? Les Fous du Volant dans un univers à la Mad Max ? J'ai regardé le calendrier le plus proche... Nous n'étions pas le premier avril. Par les saints costumes de Luq Hamet ! Cela pouvait-il être vrai ?
 
Car Luq Hamet animait Hanna Barbera Dingue Dong... P...n je suis vieux...
J'ai ma réponse aujourd'hui alors que le premier numéro de Wacky Raceland me regarde toujours d'un oeil malicieux depuis la table basse où je l'ai posé il y a quelques minutes avec l'air de me dire "Je t'ai bien eu !". Véritable réécriture adulte, violente, fun et décomplexée du dessin animé de mon enfance, ce comics flatte la part nostalgique en chacun de nous tout en prenant en compte que nous ne sommes plus des enfants et que l'on a plus forcément les mêmes goûts !



NDLR : Cette review a beau porter sur une issue en VO, F...K Shakespeare, j’appellerai les personnages par leurs noms français.

Le monde est en ruines ! Inondations, tornades, virus faisant muter la faune et la flore ainsi bien que la population ont ravagé le globe. C'est sur cette Terre troublé qu'une entité s'autoproclamant l'Annonceur arrache 10 personnes des griffes de la mort et leur propose un étrange marché. S'ils s'affrontent les uns les autres dans une série de courses mortelles, le vainqueur pourra rejoindre Utopia, le dernier havre de paix au coeur de l'apocalypse.



Pénélope Beauregard, Pierre de Beau-Fixe, les Frères Tête-Dur et d'autres se lancent alors dans la compétition au travers de paysages désolés où la nature ne leur fera pas de cadeaux. Constamment en danger, les concurrents devront également se méfier des manigances du fourbe Satanas, accompagné de Diabolo son chien cyborg.


Concept aussi improbable que jouissif, Wacky Raceland saura contenter à la fois les fans du cartoon original que les aficionados de films de SF tendance La Course à la Mort de l'An 2000. Avec un ton bien plus adulte que ce à quoi on aurait pu s'attendre, le scénario de Ken Pontac nous fait redécouvrir ces personnages qui ont troqué leur esprit bon enfant contre une noirceur qui, après coup, nous apparait comme une évidence. En plus de transformer la voix-off du cartoon (déjà adepte du brisage de 4ème mur) en divinité omnipotente, faire de Max le Rouge un nazi rêvant d'un nouveau reich ou du Professeur Maboulette un émule d'Herbert West sont autant de coups de génies décadents qui vous donneront un rictus de complicité.



(A noter que la série introduit un personnage trans en la personne du Sergent Grosse Pomme qui a troqué sa... pomme contre un abricot... ou un cosplay de Tank Girl, à vous de voir)
 
Je n'assume pas trop cette blague, mais en même temps la faire en VO était impossible
Il serait cependant prématuré de crier au génie trop vite. Si le concept est fun dans sa globalité, ce premier numéro met en place certains points de détails assez discutable. Donner une intelligence artificielle aux voitures qui, du coup, se plaignent ou aident leur chauffeur était - à mon humble avis - plus que dispensable.
 
Genre, un congrès de K-2000
De même, les dessins de Leonardo Manco, au demeurant sympathiques, sont parfois trop lisses. Certains personnages... Non... Satanas en fait... aurait gagné à avoir une véritable "trogne", un aspect plus ravagé, en accord avec le monde dans lequel ils évoluent.



En conclusion, je dirai qu'il faut laisser sa chance à ces Fous du Volant hardcores, badass et psychopathes. Parti comme une blague sur la ligne de départ, il sera intéressant de voir si la série va réussir à distancer ce statut quand elle commencera à monter dans les tours et arrivera peut-être en championne sur la ligne d'arrivée. Une affaire à suivre donc !

 

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