jeudi 26 février 2015

VO-Day : Secret Identities #1 (Image)

S'il est bien un concept qui devrait être indissociable de celui de super-héros, c'est celui de l'identité secrète. La thématique était encore au centre de Civil War en 2006 alors qu'elle remonte à la naissance des super-héros. Qui n'a pas vu Spider-Man ou Batman clamait haut et fort qu'ils "ne pouvaient pas dévoiler leur identité au public sans que les gens qu'ils aiment ne deviennent la cible de leurs ennemis" ? Bien souvent, les faits leur ont donné raison d'ailleurs.
 
mais pas encore assez raison à mon gout... vu que Tante May s'est remise de sa mort
Cependant, force est de constater que ce concept - déjà tiré par les cheveux à la base - est en train d'être mis à mal par les scénaristes du grand comme du petit écran. Gwen Stacy ou Lois Lane découvre les vrais identités de leurs chevaliers servants dans The Amazing Spider-Man et Man of Steel ou l'identité de Flash ou Arrow sont des secrets de Polichinelle dans leurs séries TV respectives. Alors les identités secrètes fonctionnent-elles toujours en 2015 ? Oui, mais il faut s'adapter et faire du neuf avec quelque chose qui est aussi vieux que les collants de nos héros.
 
J'ai compté que 13 personnes savent que Barry est Flash et que 17 personnes savent que Oliver est Arrow (mais je peux me tromper, n'hésitez pas à me le dire en commentaires)
C'est dans cette optique que Secret Identities de Jay Faerber et Brian Joines (deux auteurs qui me sont inconnus à priori, mais peut-être travaillent-ils sous des identités secrètes ?) cherche à s'inscrire. Les Frontliners sont l'équipe de super-héros typiques. Propres sur eux, puissants, politiquement corrects... Chaque membre a une place bien précise dans le groupe et correspond à un archétype : le leader sans peur et sans reproche, l'élément comique, le taciturne, le gros bras au grand coeur, la gentille jeune fille... j'en passe et des meilleures.


Ajoutez à cela une pincée de diversité ethnique, un soupçon de "Ah il me rappelle (insérez le nom d'un super-héros connu) et une bonne louchée de pouvoirs passe-partout tels que super-vitesse, super-force ou maîtrise des éléments et vous obtiendrez là le modèle sur lequel sont basées toutes les plus grandes équipes de super-héros. Je ne vous charrie même pas ! Quand vous imaginez un combat entre les Avengers et n'importe quel groupe de héros costumés, vous savez qui va affronter qui parce qu'ils sont plus ou moins le même personnage, ont plus ou moins le même pouvoir ou la même fonction dans le groupe. Vous sentez venir la douce lumière de la révélation dans vos esprits ?


Rien de bien neuf dans ce cas ? Les Frontliners sont une équipe de héros et c'est tout ? Bien sur que non, c'est là que tout commence. Faerber et Joines se servent de ce groupe aussi cliché qu'il nous est familier pour nous poser une question tout simple : et si les héros avaient une raison bien moins altruiste que le bien-être de leur famille pour dissimuler leur identité et leur pouvoir ? Et si les parangons de vertu que les Frontliners ont l'air d'être en public n'étaient que des facades pour des secrets bien plus sombres cachés dans leurs vies quotidiennes ?
 
Leur QG c'est un robot géant qu'ils ont démoli... c'est pas classe ça ?
D'ailleurs les masques tombent assez rapidement. Fille du Président des Etats-Unis, Luminary peine sous la pression que son papounet lui met pour mettre l'équipe dont elle est le leader au service de la bannière étoilée. L'acrobate Punchline a peut-être toujours un bon mot à partager avec ses camarades, mais sa carrière de comique de stand-up ne décolle point. Helot, le cyborg extraterrestre amnésique ne comprend pas d'où lui viennent ces rêves où il assassine quelqu'un. Vous trouvez que ces secrets ne sont pas si terribles que ça ?


Et si nous parlions du bolide Rundown qui mène une double vie entre deux femmes et deux petites familles tout en remplissant son rôle de héros ? Ou du colosse Vésuvius qui n'hésite pas à détruire des trésors d'archéologie pour dissimuler qui il était avant d'être un homme de pierre en fusion ? La belle Gaijin manie le sabre comme personne mais - en plus de détruire sorciers et démons - n'hésite pas à s'en servir pour aider son yakuza de demi-frère. De son côté, le sinistre Recluse, garde dans sa cave des criminels qui sont passés entre les mailles du filet de la Justice. Pourquoi ? Pour combler sa... faim...
 
Recluse il est bien badass quand même
La palme revient sans doute à Crosswind. Dernier arrivé dans la Frontline, ce chevaucheur des vents en armure n'est là que pour découvrir qui sont ses coéquipiers et les tuer au nom de la Vengeance. Epaulé dans sa quête par un commissaire de police, il attend patiemment que tous lui fasse confiance pour frapper.
 
Crosswind : Un vent de trahison souffle sur la Frontline
Sans vraiment être un blockbuster que ce soit par ses dessins (Ilias Kyriazis a un style propre, net mais malheureusement un peu passe-partout... on dirait du Stuart Immonen mais en moins bien) ou par l'originalité de ces personnages, Secret Identities parvient néanmoins à accrocher le lecteur de par son postulat de départ. Gageons que les secrets des Frontliners seront révélés au fur et à mesure et que les répercussions sur la cohésion de l'équipe sauront surprendre le public. Toujours est-il qu'il fallait avoir cette idée et qu'un petit coup de pied dans les institutions et tout ce que les comics tiennent comme pré-établis ne peut pas vraiment faire de mal. Pour ma part, j'attends le deuxième numéro.

En même temps, on n'en pas fait un peu des caisses avec ces histoires d'identités secrètes ?
 

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