dimanche 22 février 2015

Review : Kingsman - Services Secrets

Secouez vos martinis les Sidekicks, aujourd'hui on va parler de Kingsman - Services Secrets. Adapté (très librement même si Mark Hamill fait une apparition mais pas dans son propre rôle) du comics The Secret Service de Mark Millar et Dave Gibbons, l'adaptation a été confiée à Matthew Vaughn, déjà derrière Kick-Ass, Stardust et X-Men - First Class. Le résultat est... Non ! Attendons un peu...
 
On va pas commencer par la fin quand meme
Commençons par l'histoire. Les agents du Kingsman sont des gentlemen agents secrets. Harry Hart - connu sous le nom de code "Galahad" - décide de faire de Eggsy, un jeune homme doué mais peu motivé (du genre de ceux qui font appel à Pascal le grand frère), un aspirant agent. Cette volonté tient d'ailleurs beaucoup au fait que le père d'Eggsy fut lui-même un candidat à l'entrée dans les rangs du Kingsman et s'est sacrifié pour sauver la vie de Harry.


Nous suivons donc en parallèle l'entrainement de Eggsy qui doit se battre pour rester en vie tout autant que pour se faire accepter par les autres candidats beaucoup plus "snobs" et l'enquête que mène Harry pour découvrir les plans de Richmond Valentine, un milliardaire de l'Internet, qui serait derrière une vague de disparitions parmi les plus grands de ce monde.


Le cast pète la classe à de nombreux niveaux. Colin Firth, Michael Caine et Mark Strong injectent tout leur flegme so british dans Galahad, Arthur et Merlin. Face à eux, le jeune et quasi inconnu (il a joué dans quoi avant ?) Taron Egerton campe un Eggsy autant à l'aise en baskets et survet qu'en Oxford et costume taillé sur mesure. 


Le seul point noir là-dedans... et je réalise à quel point cette phrase est mal venue au moment où je l'écris mais je ne peux pas m'en empêcher... est malheureusement Samuel L. Jackson. J'ai l'impression de le voir jouer continuellement le même rôle. Il peut être un excellent acteur, mais le laisser en roue libre (ce zozotement c'est une idée de qui ? On dirait un méchant de cartoon)... je suis pas sur que ça soit très intelligent. Regardez ce que ça a fait à Nicolas Cage !

La réalisation est un point sur lequel j'ai envie de m'attarder. Matthew Vaughn a réussi à rééditer sa performance de Kick-Ass et j'irais même jusqu'à dire qu'il la sublime ici. Le film est vif, nerveux et chaque scène d'action est aussi surréaliste qu'elle est compréhensible. Beaucoup de films récents n'arrivent pas à montrer une scène d'action d'une manière "lisible". Le montage est souvent trop cut et se concentre sur les images choc. Un écueil que Vaughn a su éviter pour nous livrer des scènes riches en petites trouvailles, en changement de points de vue ou encore en bullet time sans que jamais cela ne devienne "trop". Chapeau bas l'artiste !


Bien sur, le film est assez violent mais cette violence reste fun et stylisé. La scène de l'église dont beaucoup de gens ont parlé sur le net est un monument de défoulement et j'ai n'ai pu contenir des frissons d'excitation en la découvrant (même si je ne pouvais m'empêcher de penser que tous les morts de cette scène sont innocents... des gros cons, certes, mais innocents). De même la scène des "feux d'artifices" est très drôle et jouissive à regarder, mais on ne peut s'empêcher de se dire "Mais... en fait... ce sont des têtes qui explosent là...". La violence du film est jubilatoire, je ne dirais pas le contraire, mais n'oublions pas de préserver le jeune public.
 
Techniquement... on est d'accord que ça pourrait très bien être Alfred sous un faux nom après la fin de The Dark Knight
Revenons maintenant au début de cette review. Matthew Vaughn a réussi à rendre un hommage vibrant aux films d'espionnages des années 60. Ce tribut est d'autant mieux rendu lors d'un dialogue entre Colin Firth et Samuel L. Jackson. Tous deux se plaignent que les films d'espions sont devenus "trop sérieux" et je ne peux qu'aller dans leur sens. Les aventures les plus récentes de 007 ont perdu une grande part de leur charme en voulant coller à une mode réaliste qu'ont suivi Jason Bourne, Jack Bauer et leurs ersatz.


Kingsman nous replonge avec allégresse dans une époque où les espions avaient la classe et des gadgets farfelus. Il nous livre un antagoniste mégalomane dont le bras droit n'est autre qu'une Oscar Pistorius psychopathe (et là, je me rends à nouveau compte que cette formulation n'est pas des plus heureuses) digne d'un Requin ou d'un Oddjob (l'asiatique avec le chapeau tranchant de Goldfinger). Le bad guy a d'ailleurs un plan qui ne va pas le rendre riche, il n'a pas d'ambitions politiques... il cherche juste à dominer le monde !
 
NDLR : Cette actrice est française et a débuté dans Les Cordier : Juge et Flic
Suite à cette conversation entre Firth et Jackson, la réplique "On n'est pas dans ce genre de film" revient à plusieurs reprises. Je suis désolé de vous le dire... mais on est EXACTEMENT dans ce genre de film ! On est en train de regarder le digne héritier du Bond de Sean Connery et Roger Moore, le cousin plus malin de Austin Powers et le petit fils aidé par la technologie de Notre Homme Flint. En résumé... un excellent moment de cinéma.

C'est qui ce Flint ? Juste le film qui a inspiré Austin Powers

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