mercredi 24 juillet 2013

Raging Bulles : Wolverine - Le Combat de l'Inutile

Vous n'avez pas l'impression que la grande mode des blockbusters estivaux est derrière nous ? Il m'a suffi de m'aventurer dans mon cinéma en ce 24 juillet pour me rendre compte que rien de ce que je voyais à l'affiche n'avait bénéficié de la publicité que des films comme Independance Day, Men in Black ou Matrix premier du nom ont reçus en leur temps. Cette introduction n'a rien à voir avec le reste de cet article, mais je pense qu'il était de mon devoir de vous le signaler.
 
 
Wolverine - Le Combat de l'Immortel est donc arrivé dans nos salles obscures et climatisées avec la lourde mission de faire oublier aux fans le ratage complet que fut Wolverine - Origins. Alors, avouons-le de suite : le film n'est pas une franche réussite, même s'il surpasse (et de loin) son prédécesseur. C'est donc une critique mi-figue mi-raisin que vous vous apprêtez à lire (sauf si vous n'avez pas envie d'être spolié, au quel cas, je me demande ce que vous faites encore sur cette page).
 
Après l'échec de Origins, la Fox a mis au point des sièges de ciné qui vous empêchent de fuir pendant le film
 
L'action se déroule un temps indéterminé après X-Men - Le Combat Final. Logan est encore hanté par la mort de Jean Grey (qui lui rend visite chaque soir dans ses rêves pour lui dire qu'il mérite de mourir... Famke Janssen est venue cachetonner en nuisette) et vit en reclus dans la forêt. C'était sans compter l'arrivée de Yukio (sur toutes les japonaises qu'ils ont casté, les producteurs en ont choisi une moche), fille adoptive du patriarche du clan Yashida, qui invite notre mutant canadien à venir rendre ses derniers hommages à Yashida à qui il avait sauvé la vie en 1945.
 
Tu sais Logan, Jean Grey a été le rôle de ma vie... Laissez moi faire des caméos, pitié...
 
Arrivé à Tokyo, Yashida propose à Wolverine de le rendre mortel en prenant son facteur guérisseur. La scène fait trop genre "Fais moi confiance... Ca doit être difficile d'être immortel, je vais prendre ce fardeau à ta place... en plus ça me guérira du cancer qui me ronge." Comme Wolverine n'est pas plus con qu'un autre, il refuse bien évidemment ce marché et serait bien rentré chez lui, s'il n'avait pas croisé le chemin de la seule jolie fille du film : Mariko Yashida, la petite fille "Je n'ai pas de prénom" Yashida.
 
Yashida a quelque chose derrière la tête et je ne parle pas de son lit d'hôpital high-tech
 
Le reste du film nous montre comment Wolverine va protéger Mariko d'à peu près tout ce que le Japon compte de mecs tatoués, de samouraïs et de ninjas alors qu'il a perdu son pouvoir de guérison (communément appelé son "immortalité" pendant tout le film).
 
De l'immortalité ? Des sabres ? Z'avez pas l'impression d'avoir repompé quelque chose ?
 
La deuxième partie est assez peu développé me direz-vous. Vous avez tout à fait raison, mais c'est parce que le film en lui-même n'est pas développé ! On nous balance pendant deux heures des clichés et des personnages fictifs. "Fictifs" dans le sens qu'ils n'apportent rien à l'histoire qui du coup se casse la gueule dès qu'on prend le temps d'y réfléchir.
 
Comme toute bonne production ricaine qui se respecte, le film nous sert une succession de clichés sur le Japon qui nous donne à penser que les seules recherches que les scénaristes ont fait sur le Pays du Soleil Levant ont consisté en un repas de sushis et le visionnage de quelques hentaïs en streaming sur le Web. Quelques exemples parmi tant d'autres :
 
Cliché vs Cliché : le choc des générations
- Yukio est devenue une loli-goth toute droit sortie d'Akihabara
- Les personnages passent leur temps à faire de la merde en disant que c'est "honorable"
- Les ninjas font beaucoup trop de pirouettes pour être crédibles ! On serait limite pas plus étonné que ça de voir surgir Michael Dudikoff dans son costume de ninja blanc.
- L'office de tourisme du Japon a aussi du mettre des billes dans le projet. J'en veux pour preuves la scène des trains qui roulent à 500 km/h et celle du Love hôtels. Des moments de pur remplissage estampillés "On a fait nos devoirs".
- Le Silver Samuraï est devenu un Mécha.
- L'impression désagréable que les Japonais n'ont que trois sujets de conversation : l'honneur, les légendes et les superstitions.
 
Quelqu'un a demandé un ninja crédible ?
 
Il ne manquait plus que Godzilla et des cerisiers en fleurs pour compléter le tableau. Pourtant, ceci est un des défauts mineurs du film car nous savons que les américains résument tout les peuples du monde à une poignée de clichés. Alors laissons ces rednecks obèses et armés jusqu'aux dents faire ce qu'ils veulent de la culture mondiale et attardons au problème bien plus épineux : Le scénario.
 
 
Tout est inutile ! Les personnages secondaires et parfois même principaux ne servent à rien ! Harada (alias le Silver Samouraï DANS LE COMICS) n'a aucune motivation. On nous dit qu'il était amoureux de Mariko... Et alors ? Pourquoi ça le pousse à s'allier aux vilains pas beaux ? Personne n'a la moindre motivation cohérente dans ce film. Continuons le spoil :
 
Le plan des méchants menés par Vipère (qui devient une mutante blonde qui, à mon avis, a le nez beaucoup trop long) est le suivant :
 
Sérieux, mattez moi ce nez... S'il eut été plus court, la face du film en eut été changé
 
1- On va faire venir Wolverine au Japon
2- On va lui demander s'il veut donner son pouvoir guérisseur
3- S'il refuse, on l'infecte avec un truc qui annule son pouvoir
4- On kidnappe la fille, comme ça il va venir la récupérer.
5- Il va se battre avec notre samouraï-mécha en adamantium pour qu'on puisse lui couper ses griffes
6- On va lui voler son pouvoir guérisseur
 
J'aime quand un plan se déroule sans accroc
Même si je comprends qu'on puisse vouloir voler le pouvoir de Wolverine, n'existait-il aucun moyen de faire un plan plus simple ? Heureusement, tous les méchants finissent par mourir comme des bouses (aucune mort un tant soit peu classe dans le lot) et Wolverine peut enfin... plaquer Mariko et partir en jet privé on ne sait où...
De toutes façons, cette histoire me génait. Il a au moins 100 ans et elle... elle est japonaise.
 
Finalement, le seul intérêt du film tient dans sa scène de milieu de générique qui nous annonce tout bonnement l'arrivée de X-Men Days of Future Past et !!!!! ATTENTION SPOILER !!!!! nous permet de revoir Ian "Magneto" MacKellen et Patrick "Prof X" Stewart, venus recruter Logan pour affronter une menace face à laquelle tous les mutants - bons comme mauvais - vont devoir s'allier. Une référence à Trask Industries s'étant glissée de manière absolument pas subtile quelques secondes auparavant, on ne peut que deviner que le mutant griffu devrait bientôt tâter de la Sentinelle.
Aucune blague ici, juste une affiche teaser hyper bien faite
 
En conclusion, je n'aurais que deux conseils à vous donner :
1) Si vous voulez voir un bon film réalisé par James Mangold, rabattez vous sur Copland
2) Si vous voulez voir un bon film avec Wolverine, les 2 premiers X-Men n'étaient pas vilains et Days of Future Past s'annonce plutôt sympa aussi.
 
On en reparle bientôt les Sidekicks.


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