dimanche 27 mars 2016

Review : Ragnarök - Le Dernier Dieu (Glénat Comics)

Les Dieux sont morts... Fauchés lors d'une terrible bataille, Odin le Père de Tout, Tyr à la main unique, Balder le Brave ont succombé aux forces alliées des ennemis d'Asgard.



Ce qui commence comme une histoire droit sortie du comic-book Thor n'en est en fait rien... ou alors très peu. Série creator-owned publiée chez IDW, Ragnarök n'est n'y plus ni moins que le dernier projet en date de Walter Simonson, un auteur et dessinateur que les Sidekicks connaissent surtout pour son travail chez Marvel sur la série... Thor !
 
Et il a inventé Frog Thor
Il serait mal avisé de le nier, on ne peut s'empêcher de penser aux boucles d'or du dieu Nordique à la lecture de cet album. Cependant - et c'est là que c'est intéressant - Simonson a su dépouiller son récit de tout aspect super-héroïque pour nous offrir une oeuvre de dark fantasy abrupte et crépusculaire sur fond de vengeance divine.


Car tous les Dieux ne sont pas morts ! Perdu dans une citadelle au bout du monde, le Dieu de Pierre enchainé attend son heure depuis 300 ans. Une heure qui viendra sous la forme d'un groupe d'assassins menés par une Elfe Noire qui doit occire ce dernier vestige d'une époque révolue pour sauver la vie de sa fille.
 
On dirait mon re-roll sur WoW
Rien ne se passera cependant comme prévue et la troupe de mercenaires libèrera la cible de leur contrat qui les exterminera promptement grâce à son marteau qui commande la foudre... Bien décidé à comprendre ce qui lui est arrivé et à découvrir où sont passés ses compagnons, Thor - car il s'agit bien de lui - se lance à l'aventure dans les étendues ravagées d'une terre qui ne connait plus que le crépuscule.


Si la comparaison avec Marvel est la première qui saute aux yeux, force est de constater que celle-ci est complètement hors de propos passé un certain nombre de pages. Dès que le dieu de la foudre retrouve sa liberté, on découvre un univers sombre où Draugr, Trolls et démons de feu font régner leur loi sur les faibles. Un monde désabusé dans lequel notre héros évoquera davantage un Conan : voyageur solitaire ne s'arrêtant ça et là que pour livrer combat.


J'ai l'impression - mais c'est un avis complètement personnel - que Ragnarök est l'occasion pour Simonson de raconter l'histoire mythologique qu'il n'a jamais pu raconter quand il travaillait chez Marvel. Ici, les morts restent morts et il n'est pas question de les ramener à coup de reboots ou d'events médiatisés. L'ambiance est sombre et si la belle Asgard est tombé, il n'est pas question de la faire revenir, juste d'enterrer ses assassins.



Une ambiance atypique donc mais qui reste magnifiée par les dessins de l'auteur et par les couleurs de Laura Martin. C'est là que l'héroïsme reprend sa place. L'album propose plusieurs pages épiques et certaines idées de mise en scène intéressantes : l'affrontement entre le Thor fraichement libéré et la troupe de mercenaires envoyés pour l'occire est ponctué des portraits de ces derniers barrés de rouge quand ils succombent sous les coups de Mjolnir.
Après les sorties de Evil Empire et Lazarus (entre autres) et en attendant la publication de Rumble, Ragnarök nous prouve que Glénat Comics s'impose un peu plus comme THE éditeur à suivre en ce moment. 


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