samedi 9 janvier 2016

Review : Spider-Gwen Tome 1 (Panini Comics)

Elle s'appelait Gwen Stacy elle n'avait pas 20 ans
Sa vie c'était Peter, rêves et nuages blancs
Mais Norman Osborn en avait décidé autrement
Elle avait les yeux clairs et elle avait ton âge
C'était une petite fille sans histoires et très sage
Mais elle n'est pas née comme toi ici et maintenant 


Comme toi, comme toi et comme toi aussi cher Sidekick, j'ai été attristé par la mort de Gwen Stacy. Alors même qu'elle était enterrée depuis des lustres quand j'ai commencé à lire des comics, j'ai toujours eu de la sympathie pour le premier grand amour de Peter Parker.
 
Allez-y les enfants, je vous regarde...
C'est dingue de voir à quel point un personnage qui n'a été présent que pendant 8 ans dans les comics (entre 1965 et 1973) a su entrer, puis rester, dans la légende et conquérir le coeur de millions de fans. Car plus de 40 ans après sa mort, le personnage fait toujours autant partie de la mythologie de Spider-Man au même titre qu'un Oncle Ben.
 
Et complètement à l'inverse d'une Deathcry
Pourquoi ? Parce qu'en plus d'avoir été le premier véritable amour de notre Tisseur, Gwen en a aussi été la seconde victime. Ayant déjà laissé mourir son oncle par refus d'arrêter un cambrioleur, Peter s'était juré que plus personne ne mourrait par sa faute. Hélas, il n'a pas pu tenir cette promesse lorsqu'un de ses jets de toile arrêta la chute de sa dulcinée - qui avait jeté du pont George Washington par le Bouffon Vert - de manière trop brusque et lui brisa la nuque.
Ce "SNAP" qui a traumatisé des générations de lecteurs

Pouvez-vous imaginer le choc pour le lecteur de l'époque ? Habitué à voir les héros se sortir de n'importe quelle situation périlleuse, il assistait impuissant à la mort de la petite amie du héros... mort provoquée (bien que ça ne fut révélé que plus tard, on a tenu plusieurs mois sur le "Elle était morte de peur avant même d'avoir touché l'eau") par ce même héros. Il n'en fallait pas plus pour que le pathos de la situation propulse la fille chérie de George Stacy au firmament des plus grands personnages de la Maison des Idées.


Nombreux furent les scénaristes qui essayèrent alors de la ramener d'une façon ou d'une autre : clones, enfants cachés qu'elle aurait eu avec Norman Osborn, voyages dans le temps... mais rien n'y fit. Le lectorat qui avait tant pleuré sa mort refusait qu'on la ramène sous un prétexte fallacieux.
 
Ne parlons plus jamais de cet épisode
Puis vint Spider-Verse... La grande saga opposant les Spider-Men d'une dizaine de mondes alternatifs à un clan de chasseurs vampires fut l'occasion de découvrir Spider-Gwen et le coeur du lectorat fit un bond : c'était elle que nous attendions. L'engouement fut tel que Marvel offrit sa propre série à la tisseuse blonde.


Situé donc dans un univers parallèle, ce premier tome nous emmène donc à la rencontre d'une Gwen qui fut mordue par une araignée radioactive. Devenue une super-héroïne sous le nom de Spider-Woman (bah oui... Spider-Gwen c'était un peu trop flag), elle affronte les criminels de New-York.


Mais l'identité de la personne sous le masque n'est pas la seule chose qui change dans ce nouvel univers. Pourchassée par les hommes de son père, le commissaire George Stacy, la jeune fille aura toutes les peines du monde à se défaire du Lieutenant Frank Castle, un flic aux méthodes expéditives délaissant femme et enfants pour faire la chasse aux criminels.


Si vous ajoutez à cela Matthew Murdock - l'avocat et homme de main sans scrupules du Caïd - et le Vautour, vous comprendrez que la belle n'a guère de temps à consacrer au groupe qu'elle a fondé avec ses amies Mary-Jane Watson et Glory Fox. De plus, la mort du petit ami de Gwen - Peter Parker - l'affecte toujours terriblement et elle aura bien besoin des conseils et de l'affection des tuteurs de son amour disparu : Tante May et Oncle Ben.


Vous l'aurez compris, Spider-Gwen retourne avec plaisir et délectation l'univers de Spider-Man. Comme pour toutes les séries situées dans des univers alternatifs (Age of Apocalypse, Mutant X, Spider-Girl...) les aficionados chercheront les références et différences entre ce monde et celui auquel ils sont habitués.
 
I see dead people
De plus, le scénariste Jason Latour place son histoire dans un univers girly et flashy plein d'humour dépeint avec justesse par les dessins de Robbi Rodriguez dont le style me fait beaucoup penser à du Jeff Stokely ou du Sean Murphy. Son style est fluide et filiforme, comme un graffiti et il n'est pas étonnant que cet art soit très présent dans l'intrigue et l'univers qu'il dépeint.


Cependant... bien que je lui reconnaisse de nombreuses qualités, Spider-Gwen n'est pas MA Gwen. Tout lecteur a certaines images d'Epinal dans les tréfonds de son esprit et, pour moi, Gwen Stacy était une jeune femme forte et sûre d'elle. Elle n'avait pas autant besoin de Peter que Peter avait besoin d'elle. Du coup, la voir se morfondre sur sa mission et ce qu'elle lui coûte n'est pas pour moi ce qu'aurait fait LA Gwen Stacy, mais cela n'est que mon opinion personnelle.


Il n'en reste pas moins que la série se lit plutôt bien et peut à la fois s'adresser aux lecteurs novices de chez Marvel comme aux vieux briscards. Le 100% Marvel que propose Panini contient les 5 épisodes de la première série et il y a fort à parier que le reboot de Secret Wars ne nous empêchera pas de retrouver cette nouvelle héroïne arachnéenne quand les Beyonders auront décidé de laisser notre continuité tranquille.
 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire