vendredi 28 novembre 2014

Review : Y Le Dernier Homme (Urban Comics)

Chaque homme porte en lui une part de féminité, contrebalancée par une part de misogynie. C'est cette partie féminine qui fait que nous chantonnons Call Me Maybe de Carly Rae Jepsen après avoir laissé notre numéro de téléphone à une fille rencontrée dans un bar. C'est aussi elle qui sème le trouble dans notre libido quand on voit un clip ou une photo de David Bowie pendant sa période Ziggy Stardust. Finalement, c'est elle qui espère certaines nuits qu'Otis Redding se glisse dans notre lit en chantant "I've been loving you too long".
Et "long" ça devait être le cas de le dire
 
Je pense que jusqu'ici tous les Sidekicks masculins seront d'accord avec moi... Quoi ? ... Non... Y'a que moi alors ?... Bon... OK.
 
Pourquoi cette analyse de la psyché du mâle me direz-vous ? Tout simplement parce qu'aujourd'hui, nous allons parler de la série Y Le Dernier Homme. J'ai décidé pour cette review de laisser de côté tout chauvinisme viril et de laisser s'exprimer mon côté "damoiselle en jupe à froufrous"... Le processus étant assez délicat et me demandant de connecter mon cerveau à un ordinateur, je vous demanderais de me laisser me concentrer...
 
 
Lancement du processus...
 
Erreur système, reboot...
 
Tentative de redémarrage manuel...
 
Erreur système, psyché endommagée... Relance...
 
Je suis désolé Dave, je ne crois pas pouvoir faire ça
 
 
Aaaaaaaaaaah, enfin libre !
 
Salut les mecs ! Moi c'est Nono. Nono le miso pour les intimes. Je suis la partie 100% virile et poilue du gus qui essayait d'écrire cet article. Vous pensiez quand même pas que j'allais laisser passer l'occaze de vous causer de ce bouquin ?
 
Y - Le Dernier Tome
 
Alors déjà l'histoire... C'est le rêve qu'on a tous déjà fait. Un beau jour, un mal mystérieux atteint tous les hommes de la planète. Les types y cannent tous en même temps et c'est vraiment pas joli à voir. Du coup, les gonzesses se retrouvent en charge d'une planète vraisemblablement vouée à l'extinction faute d'étalons pour assurer la survie de l'espèce. "Vraisemblablement" parce que figurez vous qu'il reste un keum avec un singe qui a pas passé l'arme gauche. Le dénommé Yorick est alors le dernier homme sur Terre.
 
 
C'est là que le scénario m'a fait décroché... Parce que le Yorick... plutôt que de se la jouer Rocco Siffredi messianique qui va sauver le monde à coup de reins, il préfère partir à la recherche de sa petite amie qui est à l'autre bout du monde. Epaulé par une scientifique asiatique qui avait pas attendu l'hécatombe pour changer de bord et d'une agent du gouvernement américain sévèrement burnée, il arpente donc les Etats-Unis - puis le monde - pour retrouver sa belle, découvrir ce qui s'est passé ainsi que les causes de son immunité et tenter d'assurer le salut de la race humaine... en trouvant un antidote.
Un bon coup de b... le v'là l'antidote...
 
La tâche s'avérera particulièrement difficile parce qu'un monde de nanas n'est pas aussi idyllique qu'on pourrait l'imaginer. L'équilibre géo-politique de la planète a été complètement chamboulé et un monde où tout les hommes ont disparus à la même seconde c'est un méchant bordel : coupures d'électricité, avions qui s'écrasent, présidents à remplacer, bocaux de cornichons qui restent définitivement fermés et tout le toutim.
 
Et si vous pouviez voir la gueule des créneaux...
 
On pourrait dire que c'est là que le scénario de Brian K. Vaughan est foutrement malin. Y Le Dernier Homme n'est pas de la science-fiction post-apocalyptique, c'est de l'anticipation. J'ai bien idée que l'auteur s'est renseigné comme il fallait sur ce que deviendrait le monde en l'absence de toutes paires de couilles.
 
Un monde où personne n'est pas là pour dire "Tiens ta femme"
 
A côté de cette grande échelle, il développe son œuvre sur une échelle autrement plus humaine. Les 5 volumes de la série dépeignent à peu près toutes les situations qui découlent de l'hécatombe de la plus grivoise à la plus glauque. Les femmes qui peuplent le récit sont à la fois des héroïnes, des folles religieuses ou des filles tout simplement perdues tout autant qu'elles sont des mères, des femmes, des petites amies ou des filles qui ont leurs proches d'une façon traumatisante.
 
Elles auraient bien besoin de tirer un coup
 
Face à ce raz-de-marée d'œstrogène, on a Yorick... Le seul mec qui reste sur Terre est une véritable chiffe-molle ! Il s'intéresse pas au sport, il culbute presque personne... Non, Monsieur Yorick aime la musique, les films du nouvel Hollywood et les bouquins... Je subodore que Vaughan a utilisé son héros pour parler de ses propres passions et le résultat c'est... que... ben en fait, il est cool Yorick. Je l'emmènerais pas à la chasse avec mes potes mais c'est le genre de gars qui va être meilleur ami avec ta meuf sans jamais oser te la piquer.
 
Y cause même des Beatles ce gros nul...
 
Les dessins ? Quoi les dessins ?... Aaaaah les dessins... Ils sont beaux ouais... Quoi ? ... Quoi c'est pas assez ? Tu m'as pris pour un guide du Louvre-Lens ou quoi ? Je suis jamais allé plus loin que le stade... Par contre, certaines couvertures sont magnifiques et là je pèse mes mots... c'est... si beau... que ça en est... émouvant.
Aussi beau que Autre Beth...

Et voilà, voilà... Je suis arrivé avec une mentalité de Farc et je repars avec un cœur de Roméo... Y Le Dernier Homme fait partie de ces séries qui nous touchent tous pour une raison ou pour une autre. Elle est géniale parce qu'elle vous fait réfléchir et que par moment vous avez l'impression que certaines pages, certaines répliques sont là pour vous... A l'heure où Urban nous offre la (magnifique autant qu'inattendue) conclusion de cette incroyable saga, on sait que la série ne prendra pas la poussière et qu'on retournera bien vite se faire voir chez l'Y.
 
 




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