samedi 4 octobre 2014

Review : Red Skin - Welcome to America (Glénat)

Cocoricooooooo....
Et 1, et 2, et 3... zé-ro...
Allons enfants de la patrie...
On paie trop d'impôts...
 
Vous l'aurez compris à la lecture de ces quelques grandes citations, aujourd'hui, je vais vous parler d'une production française ! Non pas que je sois soumis à des quotas ou que j'ai adhéré à une quelconque préférence nationale, mais quand la qualité est là, il est tout naturel de vous en parler.

 
A vrai dire, Red Skin n'est pas un ouvrage 100% français. C'est en vérité un habile métissage entre le scénario de Xavier Dorison (W.E.S.T, Long John Silver, le scénario du film Les Brigades du Tigre...) et les dessins de Terry Dodson (Generation X, Wonder Woman, Spider-Man/Black Cat : The Evil That Men Do et j'en passe...).

Si j'étais un marteau...
 
Parlons donc tout d'abord du scénario. 1970, Los Angeles : à l'époque où les mœurs légères, la pornographie et l'homosexualité commencent à se répandre dans la société américaine, un homme mystérieux appelé le Charpentier commence à châtier les pêcheurs dans la violence et dans le sang ! Adulé comme un super-héros, sa croisade est alors reprise par un groupuscule politique prônant un retour à des valeurs plus saines et euh... chrétiennes.
 
Pendant ce temps, en URSS, le Camarade Brejnev voit d'un mauvais œil ce frein à la décadence des U.S.A. Bien décidé à ce que cette bande de capitalistes "se prenne pour Bob Marley plutôt que pour John Wayne", il leur offre leur première super-héroïne en la personne de Red Skin, alias Véra Yelnikov, une militaire aussi sexy que surentrainée.

Qui dit "super-héros" dit "identité secrète" et notre espionne venue du froid deviendra la femme à tout faire d'un réalisateur de films coquins. Invitée à la soirée/orgie d'un producteur, elle commencera à se demander si elle n'a pas les qualités pour passer devant la caméra.

Bande de pervers...

Red Skin est un petit bijou d'humour au feeling délicieusement oldies. Véra est l'archétype de l'espionne sexy aux mœurs légères qui a fleuri dans les romans bon marché des années 60 et 70. D'ailleurs, toute la BD respire le vintage comme on l'aime. Avec un ton décalé à la Boogie Nights, le volume parvient à se trouver un charme certain tout en évitant de tomber dans une vulgarité qui serait pour le coup un peu gratuite.


Le mérite en revient énormément à Terry Dodson. Le dessinateur aime les femmes et leurs courbes et cela se ressentait très nettement quand il croquait des personnages comme Emma Frost, La Chatte Noire ou Wonder Woman. Sous son crayon, Red Skin prend des allures de pin-up, de Betty Page communiste et elle a beau être sur papier glacé, on ne peut s'empêcher de tomber sous le charme du sourire de la belle.


Ajoutez à cela de l'humour, des références aux autres super-héros (qui n'existent pas dans le monde de Red Skin ou alors au cinéma) et à la pop culture des 70's et vous obtiendrez quelque chose de décalé et avec une liberté de ton qu'on ne trouve plus guère que dans la production indé aux Etats-Unis. Un concentré détonnant d'action et d'espièglerie... une exception culturelle.

... qui vous donne envie d'enfiler un vieux slip



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