mercredi 15 octobre 2014

Review : Velvet #1 - Avant le Crépuscule (Delcourt)

Je ne crois pas aux coïncidences... Le fait que la sortie du premier tome de Velvet chez Delcourt suive de si peu la sortie de Red Skin chez Glénat ne peut pas être du au hasard... En effet, c'est là un seul et même concept traité de deux façons clairement différentes : celui de la super-espionne sexy.
 
Si la BD de Dorison et Dodson proposait une ambiance "sexy pin-up" gentiment rétro- un genre de OSS 117 au pays des toisons pubiennes à rouflaquettes -, nous avons avec Velvet quelque chose de plus sombre, inspiré de Dashiell Hammett ou Raymond Chandler et du film noir. S'il fallait résumer le feeling à la lecture en un seul mot, je dirais...
 
 
L'auteur derrière Fatale, Incognito ou Criminal n'a jamais caché son amour pour une certaine littérature. Les romans de gare, Lovecraft ou encore Doc Savage ont très certainement leur place sur la table de chevet du scénariste. Une littérature soi-disant bon marché mais qui a le mérite de proposer de l'aventure, du dépaysement et du charme.
 
Tous ces ingrédients se mélangent à merveille dans l'histoire de Velvet Templeton. Secrétaire du directeur de l'Arc-7, une agence d'espionnage remontant à la deuxième guerre mondiale, elle se met à enquêter sur le meurtre d'un de ses anciens amants : le plus grand agent secret du monde. Piégée avant même de s'en rendre compte, la belle devra se battre pour survivre et découvrir la vérité. Heureusement pour elle, son passé de super-espionne lui a laissé de quoi se défendre.
De là à dire que Velvet était "underground", il n'y a qu'un pas
 
L'action se déroule principalement en 1973, même si de nombreux flashbacks dévoile la jeunesse de Velvet, et l'heure est à la guerre froide et tout ce qui fait son charme. Agents doubles, espions russes dissidents, goulags, rendez-vous secrets en plein carnaval, Monte-Carlo, les Bahamas... autant de mots et d'images qui allument à coup sur des souvenirs dans la tête de ceux qui - comme moi - aiment le cinéma tel qu'on le faisait il y a vingt ans.
 

 
D'ailleurs, notre Sean Connery au féminin est un mix glamour entre Emma Peel et La Contessa Valentina Allegra de Fontaine (l'adjointe de Nick Fury dans les comics incontournables de Steranko dans les années 70 NDLR : si vous aimez le pop art, vous DEVEZ lire ces épisodes de Nick Fury) à qui elle emprunte son look capillaire. Les dessins de Steve Epting font de Velvet une femme belle et dangereuse à l'extérieur autant qu'elle est humaine et fragile à l'intérieur. C'est là que le glamour s'arrête...
 
Un dernier shot de glamour pour la route...
 
Comme tous les comics de Brubaker, Velvet baigne dans une ambiance faite d'ombre et de violence. Chaque personnage cache une fêlure en lui et c'est cette blessure qui guide les actes aussi désespérés ou prémédités soient-ils. Une profondeur des personnages qui correspond à une plongée dans les tréfonds de l'âme humaine. La révélation qui accompagne la fin de ce premier volume nous promet également de nouveaux dilemmes moraux pour notre héroïne.
 
Un nouveau chef d'œuvre à mettre à la liste des paris réussis de Brubaker, mais après tout... les coïncidences n'existent pas...

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