mardi 8 avril 2014

Review : The Goon - Complaintes et Lamentations

Mesdames et Messieurs les Sidekicks, votre attention s'il vous plait. Cela fait maintenant près de trois ans que j'écris sur ce blog et je réalise qu'hormis quelques mentions éparses, je ne vous ai jamais vraiment parlé de The Goon du génial Eric Powell. Qu'à cela ne tienne, profitons de la sortie du onzième tome chez Delcourt pour revenir sur ce que je n'hésite pas à appeler "le sale gosse des comics".
 
 
Résumer l'histoire de The Goon à l'orée de ce nouvel opus est des plus simples. Le personnage et son univers ont en effet assez peu évolué. Attendez... Ce n'est en rien une critique ! Pourquoi faire évoluer un concept qui permettait dès son origine une foule d'histoires différentes ? Le Goon est un malfrat au grand cœur qui règne sur différents trafics du côté de Lonely Street avec son fidèle Frankie, un obsédé sexuel un peu psychopathe sur les bords. La vie pourrait être tranquille si les deux compagnons ne vivaient pas dans une ville peuplée de sorciers, zombies, harpies, clodos cannibales et autres monstres en tous genres.
 
Un peu comme dans Simon et Marshall (vous vous souvenez de cette série ?)
 
Ce nouveau tome nous propose d'ailleurs sa dose de créatures tordues et fantaisistes sur lesquelles H.P Lovecraft n'aurait pas craché, mais parlons d'abord de l'histoire... ou plutôt DES histoires. L'un des autres avantages de The Goon, c'est que la plupart du temps, il suffit de connaître l'intrigue générale de la série pour comprendre un épisode. En effet, on trouve beaucoup de "stand alone" dans ce volume. L'inconvénient (si cela peut vraiment en être un) c'est que quand un épisode situé au milieu du TPB se termine sur un cliffhanger, on est pas vraiment certain d'avoir la suite à la page suivante... ni même dans le reste du tome...
 
Tiens bon... Jusqu'au tome suivant...
 
Par contre, les stand alone se valent tous dans la qualité. L'un d'entre eux nous narre la triste vie de Kizzie, la tante du Goon qui l'a élevé tout en étant la Madame Muscle d'un cirque itinérant (les cirques et les foires aux monstres semblent être un univers particulièrement cher à Eric Powell). Une histoire émouvante et mélancolique sur une femme qui n'a jamais voulu qu'être aimée.
 
 
 
Un autre épisode part délibérément en cacahouètes et balance nos deux héros dans des collants de super-héros aux origines interchangeables. Un SCUD lancé par l'auteur aux comics de super-héros traditionnels qui rebootent, relaunchent et changent les costumes de leurs personnages tous les trois numéros pour assurer les ventes. Un bras d'honneur aux lois du merchandising !
 
 
 
Passons sur la parodie satanique de Sheriff Fais Moi Peur et sur le grand retour du Prêtre Zombie (l'ennemi juré du Goon) pour nous attarder sur le dernier épisode. Intitulé Satan's Sodomy Baby, il est en fait le numéro 18 de la série (alors que le reste de l'album propose les numéros 38 à 41) et ne nous était pas encore parvenu. Comme l'indique son titre, on nous y raconte la naissance de l'Antéchrist, jailli des fesses d'un péquenaud qui dorlotait une chèvre. 22 pages de blasphème, de pénis, d'humour scato et de coups de pieds dans les burnes des cathos bien pensants qui avaient retardé la sortie de l'épisode aux Etats-Unis.
 
Et pourtant, il est si mignon
 
Les habitués de la série ou du travail d'Eric Powell seront tous d'accord avec moi : les dessins ont vraiment un style particulier. Il est d'ailleurs agréable d'avoir ici un ancien épisode qui permet de se rendre véritablement compte de l'évolution de l'art de l'auteur. Il n'est pas rare de passer plusieurs minutes à contempler certaines cases tant elles auraient leur place dans une galerie d'art.
La case en haut à droite putain...
 
J'aurais aimé vous dire beaucoup d'autres choses sur The Goon, les références et les clins d'œil qu'on trouve à chaque page, mais je pense que le meilleur moyen de vous vendre la série c'est de vous dire de l'acheter. Bonne lecture les Sidekicks, The Goon c'est que de l'amour.
 
Et des vulves de vieille dame aussi


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