mercredi 12 mars 2014

Review : Happy (Delcourt)

Ce qui est tip top dans le fait d'être un blogueur indépendant, c'est que je n'ai pas à obéir à un quelconque calendrier. C'est pour cette raison que je vous parlerais aujourd'hui d'un album sorti en Septembre dernier et qui se paie le luxe de se doubler d'un conte de Noel urbain, noir, glauque, qui sent la pisse, le vomi et le sang... Les Sidekicks... je vous offre... Happy !
 
Enfin... vous offrir... je vais vous le montrer au moins
 
 
L'histoire ressemble à celle de n'importe quel buddy-movie. Deux personnages que tout oppose s'allient pour faire triompher le bien et la justice. Sauf que nos deux héros sont Nick Sax, ex-flic ripou devenu tueur à gages et Happy, une licorne volante et bleue, ami imaginaire d'une petite fille, que seul Nick peut voir et entendre. Et ici "faire triompher le bien et la justice" consistera à sauver Hailey - la petite fille qui a imaginé Happy - des griffes d'un tueur d'enfants déguisé en Père Noel.
 
 
Ajoutez à ce pitch improbable un mafieux à la recherche d'un mot de passe que Nick détient, une équipe de tortionnaires, des flics pas très nets, des toxicos, des serials killers sérieusement fêlés de la cafetière et une angélique prostituée... et vous aurez une petite idée de l'univers dans lequel Grant Morrison va vous entraîner et vous entrainer jusqu'au fond !
 
Fêlé de la cafetière qu'on vous disait... troué même !
 
Il n'y a pas ou peu de rédemption possible dans l'univers de Happy ! L'innocence est une espèce encore plus en voie d'extinction que les licornes bleues et personne n'a l'air d'avoir envie de la sauver. La descente aux enfers de Nick, son passage d'homme respectable à pourriture de compétition en ait la preuve ultime. Pas de chocs traumatiques, pas de pertes douloureuses... juste la déliquescence d'un homme fatigué d'en voir trop. La violence est omniprésente sous les crayons de Darrick Robertson (qui a déjà The Boys et Transmetropolitan à son actif niveau représentation de situations glauques) et le personnage d'Happy, cartoony à souhait, tranche littéralement sur les eczémas purulents, les cervelles arrachés et les tâches de secrétions corporelles. Ou quand Qui veut la peau de Roger Rabbit ? rencontre The Bunny Game ...
 
Qu'est ce que "The Buny Game" ? Un film que je ne peux que vous déconseiller...

N'allez cependant pas croire que ce comics est vulgaire et trash pour le plaisir d'être vulgaire et trash. Je n'irais pas jusqu'à dire que chaque "putain" ou "merde" est justifié, mais les grossièretés sont un moyen d'expulser la tension. C'est une putain de vie de merde ? Oui ? Alors autant le dire !
 
Et en plus, le Père Noel est un connard !
 
Malgré une fin attendue et convenue (une seule véritable surprise dans le dernier chapitre), Happy ! reste une bonne surprise. Une surprise pleine de tripes certes (je commence d'ailleurs sérieusement à me poser des questions sur l'obsession des auteurs britanniques pour l'hyper-violence et les situations malsaines) mais un cadeau de Noel tient autant à son emballage qu'à ce qu'on y trouve, non ?
 
 
Désolé, mais j'ai comme qui dirait une folle envie d'innocence et je m'en vais retrouver MON ami imaginaire... qui s'appelle Happy aussi par le plus grand des hasards. A la prochaine les Sidekicks !
 
Et oui... j'étais obligé de la faire celle là
 


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