mardi 8 octobre 2013

Review : Avengers Endless Wartime (Panini Comics)

Il y a des choses dans l'univers du comics actuel qui font dresser l'oreille de tous les fans. Tel le chien de prairie des plaines africaines, qui est constamment à l'affût du moindre signe de la présence d'un prédateur, le comics-addict ne peut rester insensible à l'annonce de la sortie de Avengers Endless Wartime.
 
A l'affût qu'on vous dit
 
 
- Une sortie quasiment mondiale : le volume a en effet à peine atteint les étagères des boutiques américaines que sa traduction est déjà disponible chez nous.
- La présence de Warren Ellis aux commandes d'un graphic novel mettant en scènes les plus grands héros de la Terre.
 
 
 
La réalité sera-t-elle à la hauteur de l'idée que ce projet a fait naître en nous ? Seul le temps y répondra... Non, je déconne. J'ai lu Endless Wartime en V.O et force est de constater que j'ai été un peu déçu... au premier abord.
 
Tout d'abord, il est évident que le terme "graphic novel" a été sérieusement gavauldé ces dernières années. Pour ceux qui l'ignoreraient, un "roman graphique" est un comics qui cherchent à atteindre un niveau supérieur, soit dans sa narration et le message qu'il véhicule soit dans son graphisme. Watchmen, From Hell d'Alan Moore ou encore Maus de Spiegelman sont des exemples inattaquables de ce qu'un graphic novel est censé être. La combinaison/fusion parfaite entre un scénario complexe et évocateur et un dessin dont les images vous resteront en tête pendant de longs moments. Comme si, en quelques sortes, CETTE histoire ne pouvait être racontée que de CETTE façon avec CES dessins.
Et pourtant, là tout de suite, l'histoire je m'en carre un peu
 
Ici, la logique est tout autre. Le terme graphic novel sert avant tout à signaler à des lecteurs qui ne se sont jamais véritablement intéressés aux aventures des super-héros qu'au cinéma et à la télévision qu'ils vont trouver dans ce volume une histoire avec un début, un milieu et une fin et qu'ils ne seront pas trop perdu dans la continuité d'une série qui a débuté dans les années 60.
 
Mais la préface est de Clark Gregg qui joue l'Agent Coulson dans une série qui a commencé la semaine dernière
 
Et il est vrai que l'histoire reste "classique". Une menace ressurgit des tréfonds de la seconde guerre mondiale. Captain America reconnait immédiatement la patte de scientifiques nazis sur lesquels il avait enquêté plus de 60 ans auparavant dans une mission qu'il avait bâclé. On apprendra bien vite que les créatures mi-monstre mi-machine, sont également liées au divin Thor qui avait pourchassé un dragon tombé entre les mains de ces mêmes scientifiques (nazis donc) plus de 60 ans auparavant... Oui, vous l'aurez bien compris. Sans le savoir, le Super-Soldat et le Dieu du Tonnerre se sont croisés dans cette aventure. N'ayant ni l'un ni l'autre fini le boulot qui leur était confié, ils sont désormais bien décidés à racheter leur faute et entrainent leur camarade dans une guerre civile où l'un des protagonistes utilisent justement le fruit de leur échec.
 
Sur son arc-en-ciel magique, Thor a eu un coup de foudre
 
L'histoire est simple, le dessin de McKone reste trop souvent plat. Alors que nous reste-t-il à nous ? Les vieux de la vieille ? Ceux qui ont lu The Authority ou Doktor Sleepless (deux bijoux de Warren Ellis parmi une bibliographie truffée de pépites) ? Et bien il nous reste des moments de grâce. Ce volume est destiné avant tout au public des films Marvel, mais il y a plus que ça. C'est un peu comme si les auteurs avaient conscience de donner dans le mainstream et le facile d'accès, mais ne voulaient pas renier leur fan-base.
 
Et comme on s'adresse à des ados acnéiques, on va leur mettre du cratère
 
Certaines planches (surtout des pleines pages) sont de toute beauté. L'histoire est basique, mais entre deux vannes de Hawkeye ou d'Iron Man (qui parfois prêtent vraiment à sourire), on a une ébauche de réflexion, une phrase évocatrice. La présence de Wolverine au casting pouvait paraître uniquement dictée par le fan-service, mais les deux échanges qu'il a avec Cap et Thor remettent les héros face à ce qu'ils sont vraiment : des soldats, des chasseurs, des tueurs... Ces petites réflexions sont nombreuses et, pour qui connait les personnages, leurs histoires, leurs passions, elles prennent bien plus de sens que n'importe quelle punchline au goût trop cinématographique.
 
 
En conclusion... Je suis bien embêté... Je n'ai jamais été un fan de comics élitiste qui refusent que de nouveaux adeptes s'intéressent à son "truc de geek". Je peux sans problème conseiller Avengers Endless Wartime à des gens qui sont devenus fans des super-héros en voyant Hulk assommer un monstre gigantesque d'un seul coup de poing. Pour les autres, les durs de durs, le choix est entre leurs mains.
 
Bonne lecture les sidekicks.
 


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