mercredi 11 mai 2016

Review : Batman - La Malédiction qui s'abattit sur Gotham (Urban Comics)

200 articles ! Vous êtes en train de lire le 200ème article depuis l'ouverture de ce blog quelque part en 2012. Avec donc une moyenne d'environ un article par semaine, il fallait que je frappe fort pour ce chiffre historique et, hasard du calendrier, Urban Comics s'en charge pour moi en nous offrant un récit inédit de Batman (mon super-héros favori), écrit par Mike Mignola (un de mes auteurs préférés) et s'inspirant de l'univers de Lovecraft (mon écrivain de l'amour). Il ne manquerait plus que l'album soit fourni avec une BO mélangeant David Bowie, Otis Redding et Janis Joplin pour que je sois frappé d'extase.

Batman - La Malédiction qui s'abattit sur Gotham est donc un elseworld - l'équivalent DC des What If de Marvel, c'est à dire des histoires situées dans des univers parallèles et hors de la continuité - qui oppose le justicier de Gotham City à l'un des grands anciens que l'écrivain de Providence aimait à mettre en scène dans ses récits.


Parti à la recherche de l'expédition Cobblepot perdue dans les glaces du Pôle, le riche Bruce Wayne ne découvrira que la mort, la folie et un unique survivant condamné à porter un costume réfrigérant sous peine de putréfaction immédiate. Ramenant le pauvre bougre à Gotham, Bruce et ses trois pupilles ne réaliseront que trop tard qu'ils sont suivis par une Chose, un Mal ancien et terrible contre lequel il n'y a que trop peu d'échappatoires.


Comment n'y a-t-on pensé plus tôt ? Bien sur, les deux univers sont liés depuis longtemps. L'asile d'Arkham tire son nom de la ville d'Arkham dans laquelle nombre de récits de Lovecraft prennent place. Toutefois, bien loin de sentir le mariage forcé, les deux mythologies et leurs personnages s'épousent parfaitement. D'un Oswald Cobblepot rendu fou au point de se prendre pour un pingouin sur la banquise à Oliver Queen, croisé d'une cause perdue attendant en vain son heure de gloire en passant par Ra's Al Ghul, l'arabe qu'un livre a rendu fou et par un Harvey Dent à moitié défiguré par une créature tentaculaire, tout ici semble couler de source. D'ailleurs, l'excellente préface de l'album se chargera de vous révéler tous les clins d’œil et autre parallèles bien mieux que je ne saurais le faire.


Récit à la fois sombre et épique, The Doom that Came to Gotham (son titre en VO) ne bénéficie cependant pas des dessins du Maitre Mignola qui - comme à son habitude - se contente de signer trois couvertures absolument somptueuses. L'intérieur de l'album est laissé aux bons soins de Richard Pace qui fait le job bien que j'ai un peu de mal avec son rendu des yeux des différents protagonistes humains.


A noter que l'histoire principale est accompagnée de Batman : Legends of the Dark Knight #54, une histoire intitulée Sanctuaire qui, elle, est scénarisée ET dessinée par Mignola. Opposant le croisé à la cape à un spectre avide d'une vie nouvelle. On pourrait certes trouver que l'épisode n'apporte pas grand chose à l'Homme Chauve Souris et c'est vrai : remplacer Batman par Hellboy et l'histoire reste globalement la même, mais pourquoi se plaindre ?


In fine, Batman - La Malédiction qui s'abattit sur Gotham est une lecture agréable autant que profonde. Elle offre à Batman et ses acolytes des rôles à la fois proches et à l'opposé de ce qu'ils sont d'habitude, dans un espace à la fois aux antipodes de ce qu'on connait tout en étant étrangement familiers. Et pour tout ceux qui se demandent pourquoi Damian Wayne n'est pas dans La Malédiction...

... il a déjà la sienne

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