Prenez
deux des mots parmi les plus évocateurs de coolitude de l'univers :
Mignola et Hammer. Le premier est bien sûr un auteur et artiste de
génie dont le chef d'œuvre est un univers foisonnant peuplé de
monstres sympathiques, de divinités Lovecraftiennes, de héros
bondissants et de clins d'œil à tout un pan de la culture bis tant
littéraire que cinématographique. Le second convoque en moins des
visions d'un rappeur aux pantalons bouffants et un clip délirant de
Peter Gabriel.
L'amour
de Mike Mignola pour le cinéma et la littérature de genre ne sont
plus à prouver, mais pour les quelques indécrottables sceptiques
qui subsistent encore et toujours, la preuve sera faite une nouvelle fois
aujourd'hui avec la review du premier (Et unique ? Parce qu'il n'y a pas de numéro sur la tranche) tome de
Sledgehammer 44 qui réunit à les deux premières mini-séries consacrées au personnage : Sledgehammer 44 et Sledgehammer 44 : Lightning War
Sledgehammer
44, bien que clairement située dans le Hellboy-verse, s'inscrit
comme une séquelle a Lobster Johnson : The Iron Prometheus. L'armée
américaine a récupéré le deuxième exosquelette fonctionnant à
l'énergie Vril et décide de l'employer sur le théâtre des
opérations de la 2eme guerre mondiale. La première mission du
Sledgehammer consistera à détruire son équivalent nazi ce qui lui
donnera beaucoup plus de fil à retordre que prévu, vu que son
pilote y laissera la vie et c'est un soldat mourant qui enfilera la
combinaison de métal pour sauver sa vie ainsi que celle de ses amis.
Devenu
ce qu'il considère comme un monstre, le soldat Redding acceptera
néanmoins une seconde mission qui l'opposera à La Flamme Noire, un
ancien ennemi de Lobster Johnson (apparu dans The Burning Hand). De l'action, des robots, du
mysticisme et du mystère ! Tels sont les ingrédients de
Sledgehammer 44, un hommage à ces bandes dessinés de guerre dans
lesquelles de vaillants soldats américains affrontaient les armes
secrètes du IIIème Reich.
Sauf
qu'ici, l'ambiance n'est pas toute rose et les soldats, soient-ils
simples troufions, pilotes d'essai ou super-héros de métal
étincelant qui domine la foudre sont avant tout des hommes qui
souffrent. Ils souffrent de ce que la guerre leur a montré comme de
ce qu'elle les a obligés à faire et - pour certains - de ce qu'elle
a fait d'eux. Seul l'ennemi reste unidimensionnel, tombant dans le
cliché du méchant nazi qui est méchant parce qu'il est nazi et
réciproquement.
Et un robot nazi, un ! |
Les
planches concordent avec cette ambiance d'héroïsme dénué de
chevalerie. Dominé par les couleurs marrons, grises et noires, le
travail de Jason Latour (pour le premier chapitre) autant que de Laurence Campbell (sur le second chapitre et mon préféré personnellement) soustrait
tous le glamour que le même type de publications pouvait avoir à
l'époque où ils étaient des outils de propagande. Une tendance,
certes actuelle, mais qu'il est toujours bon de rappeler : la guerre
n'est pas quelque chose de fun, ni de beau.
En conclusion, Delcourt continue à nous faire découvrir l'univers du génial Mike Mignola et il y a fort à parier que ce petit monde à part dans le monde des comics continuera à s'étoffer à l'avenir, sans doute avec la parution de Frankenstein Underground que j'attends avec impatience.
A bientôt mon beau... |
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