mercredi 16 décembre 2015

Review : Sledgehammer 44 (Delcourt)

Prenez deux des mots parmi les plus évocateurs de coolitude de l'univers : Mignola et Hammer. Le premier est bien sûr un auteur et artiste de génie dont le chef d'œuvre est un univers foisonnant peuplé de monstres sympathiques, de divinités Lovecraftiennes, de héros bondissants et de clins d'œil à tout un pan de la culture bis tant littéraire que cinématographique. Le second convoque en moins des visions d'un rappeur aux pantalons bouffants et un clip délirant de Peter Gabriel.

L'amour de Mike Mignola pour le cinéma et la littérature de genre ne sont plus à prouver, mais pour les quelques indécrottables sceptiques qui subsistent encore et toujours, la preuve sera faite une nouvelle fois aujourd'hui avec la review du premier (Et unique ? Parce qu'il n'y a pas de numéro sur la tranche) tome de Sledgehammer 44 qui réunit à les deux premières mini-séries consacrées au personnage : Sledgehammer 44 et Sledgehammer 44 : Lightning War

Sledgehammer 44, bien que clairement située dans le Hellboy-verse, s'inscrit comme une séquelle a Lobster Johnson : The Iron Prometheus. L'armée américaine a récupéré le deuxième exosquelette fonctionnant à l'énergie Vril et décide de l'employer sur le théâtre des opérations de la 2eme guerre mondiale. La première mission du Sledgehammer consistera à détruire son équivalent nazi ce qui lui donnera beaucoup plus de fil à retordre que prévu, vu que son pilote y laissera la vie et c'est un soldat mourant qui enfilera la combinaison de métal pour sauver sa vie ainsi que celle de ses amis.

Devenu ce qu'il considère comme un monstre, le soldat Redding acceptera néanmoins une seconde mission qui l'opposera à La Flamme Noire, un ancien ennemi de Lobster Johnson (apparu dans The Burning Hand). De l'action, des robots, du mysticisme et du mystère ! Tels sont les ingrédients de Sledgehammer 44, un hommage à ces bandes dessinés de guerre dans lesquelles de vaillants soldats américains affrontaient les armes secrètes du IIIème Reich.

Sauf qu'ici, l'ambiance n'est pas toute rose et les soldats, soient-ils simples troufions, pilotes d'essai ou super-héros de métal étincelant qui domine la foudre sont avant tout des hommes qui souffrent. Ils souffrent de ce que la guerre leur a montré comme de ce qu'elle les a obligés à faire et - pour certains - de ce qu'elle a fait d'eux. Seul l'ennemi reste unidimensionnel, tombant dans le cliché du méchant nazi qui est méchant parce qu'il est nazi et réciproquement.
Et un robot nazi, un !

Les planches concordent avec cette ambiance d'héroïsme dénué de chevalerie. Dominé par les couleurs marrons, grises et noires, le travail de Jason Latour (pour le premier chapitre) autant que de Laurence Campbell (sur le second chapitre et mon préféré personnellement) soustrait tous le glamour que le même type de publications pouvait avoir à l'époque où ils étaient des outils de propagande. Une tendance, certes actuelle, mais qu'il est toujours bon de rappeler : la guerre n'est pas quelque chose de fun, ni de beau.


En conclusion, Delcourt continue à nous faire découvrir l'univers du génial Mike Mignola et il y a fort à parier que ce petit monde à part dans le monde des comics continuera à s'étoffer à l'avenir, sans doute avec la parution de Frankenstein Underground que j'attends avec impatience.
A bientôt mon beau...
 

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