mercredi 21 janvier 2015

Retro Review : Appelez-moi Jack (Comics USA)

Je l'ai déjà dit, mais je le répète : une bonne histoire et de bons dessins parlent pour eux-mêmes et le fait de connaitre la bibliographie complète de leurs auteurs ne change en rien la qualité d'un album. Maintenant que je viens de me tirer une balle dans le pied en niant toute l'importance de son review, parlons un peu de Appelez-moi Jack.



One-shot publié en 1989, Gotham by Gaslight (son nom en VO) fut rétroactivement le premier titre DC "Elseworlds". Qu'est ce donc ? Tout simplement, un label permettant de placer les plus grands héros DC dans des univers ou des continuités bien différentes que ceux auxquels ils sont habitués. C'est sous l'étiquette "Elseworlds" que sont parus des séries et one-shots comme Superman - Red Son ou JLA - Le Clou.



Scénarisé par Brian Augustyn (le papa de Crimson ou Out There) et dessiné par Mike Mignola (si vous ne savez pas qui c'est, il doit y avoir une croix rouge dans le coin en haut à droite de l'écran), Appelez-moi Jack nous plonge en 1889. Le jeune Bruce Wayne vient de passer des années en Europe à s'instruire auprès de professeurs aussi prestigieux que Sigmund Freud et un "Détective londonien". De retour dans une Gotham City en pleine mutation pour cause de révolution industrielle, le jeune héritier enfile alors le costume du Bat-Man pour venger l'assassinat de ses parents.
 
"Fous refez soufent Monsieur Vouayne ?" (je m'excuse pour cet accent autrichien)
Cependant, c'est également à ce moment que Jack l’Éventreur débarque à Gotham dans le but de faire taire ce rire de femme qui l'obsède et l'oblige à tuer encore et encore. Dépassée par les événements, la police cherchera à faire d'une pierre deux coups en amalgamant le Justicier Nocturne au meurtrier. 


Histoire plaisante s'il en est, Appelez-moi Jack parvient à s'adresser aussi bien aux fans du Dark Knight avec des versions "19ème siècle" des ennemis du héros (mais qui tiennent ici plus du clin d'oeil) qu'aux Ripperologistes. En effet, les plus fouineurs d'entre vous pourront déceler des allusions aux théories les plus prisées sur la véritable identité de l’Éventreur.


L'album laisse un feeling très "Franco-belge" à la lecture. Les dessins d'un Mignola qui n'avait pas trouvé son style définitif y sont peut être pour beaucoup, mais ils ont un côté noble qui colle parfaitement au scénario. Les visages sont notamment très détaillés et même un faciès plongé dans l'ombre parvient à nous faire saisir toute la folie d'un personnage. De plus, l'avantage du Elseworlds, c'est qu'on a aucune connaissance particulière à avoir pour apprécier le volume. 
 
Si vous voulez vérifier ce que je raconte sur les visages...
J'ai bien saisi l'ironie de vous parler d'un album qu'on ne peut plus guère se procurer que dans les bouquineries et sur les brocantes, mais sachez que Panini Comics avait republié cette histoire (et sa... pas... nulle, mais dispensable... séquelle) dans un album Gotham au XIXe Siècle et qu'il y a fort à parier que les actuels décideurs des publications de Batman verront un jour l’intérêt d'une nouvelle publication.

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