samedi 16 août 2014

Review : Les Gardiens de la Galaxie (Marvel Studios)

Je suis au regret de vous dire que je ne peux rien vous dire sur Les Gardiens de la Galaxie. J'ai beau n'être qu'un type qui bloggue dans son coin, j'ai des principes et j'assimile ce que je fais à du journalisme et "journalisme" équivaut à "objectivité"... à moins de bosser sur une grosse chaîne de télévision, une grosse station de radio ou de faire partie de cette tranche de la presse vidéoludique qui se gave de Doritos.
 
 
Il m'est en effet très difficile de rester objectif sur la nouvelle production des studios Marvel, la première qui quitte la Terre pour nous dévoiler toute la faune extra-terrestre de cet univers. Pourtant, j'aurais été ravi de vous parler de l'histoire de Peter Quill, petit garçon arraché à notre planète pour devenir un contrebandier à l'esprit vif et espiègle, mélange de Han Solo et Marty McFly. Cela aurait été un plaisir de vous narrer sa rencontre avec Gamora, Rocket, Groot et Drax dans une aventure aux confins du cosmos pour empêcher le terrible Ronan l'Accusateur de détruire la planète Xandar à l'aide d'une mini Etoile de la Mort nommée l'Orbe, l'une des six gemmes de l'Infini.
 
J'aurais même comparé le passage de la prison spatiale à Fortress 2
 
Hélas, l'histoire en elle-même m'empêche d'en parler parce que... j'aime bien cette histoire. L'univers présenté ici est aussi riche que celui d'un Star Wars sans que ça se prenne au sérieux plus que ça. A aucun moment, le spectateur lambda (et par là, j'entends le spectateur qui ne va pas chercher toutes les références possibles dans le fond du décor au risque de louper la vraie action) ne se retrouve perdu. On a ici une histoire déjà vue et revue - celle du groupe de misfits qui se détestent et finissent par devenir amis - mais, à part dans un combat final très "la force de l'amitié", la sauce prend plutôt bien.
 
La force de la manivelle doigt d'honneur est forte chez celui-ci
 
J'aurais aimé vous expliquer pourquoi la sauce prend si bien... Je vous aurais parlé de l'humour du film qui tombe très rarement à plat, à contrario des blockbusters qui vous balancent punchline sur punchline en visant un quota de 12% de rire. Des personnages tellement bien écrits qu'ils s'accordent les uns avec les autres. Leur background est posé en 2-2 et à part le cas de Gamora, rien ne ressemble trop à un raccourci.
 
Mais je t'aime quand même
 
Manque de pot, j'ai trop de respect pour la plupart des acteurs qui incarnent ces personnages pour me retenir d'être subjectif. Citons à la volée Chris Pratt, Karen Gillan (Amy Pond dans Doctor Who), John C. Reilly (génial dans Boogie Nights et Walk Hard), Michael Rooker (Merle dans The Walking Dead), Lee Pace (le pâtissier de Pushing Daisies) et les voix de Vin Diesel, Bradley Cooper, Rob Zombie, Nathan Fillion ou encore Seth Green (dans un vrai article, j'avouerais que je me suis aidé de IMDB pour ces deux derniers). Bien sur, j'aurais pu nuancer un peu mon propos en disant que Josh Brolin (Thanos) et Benicio Del Toro (Le Collectionneur) apparaissent quelques secondes le temps de traverser le studio pour aller chercher leurs chèques, mais que même ces courts instants sont jouissifs.
 
N'ayant aucun chèque à remettre eu Senor Del Toro, j'ai du trouver quelque chose d'approchant
 
Une autre raison pour laquelle je ne peux pas attaquer Les Gardiens de la Galaxie, c'est que son réalisateur, James Gunn, est la preuve que si on donnait des moyens à des réalisateurs de genre sans les transformer en yes-men, on peut atteindre des résultats complètement jouissifs. Pour ceux qui ne le sauraient pas, le sieur Gunn a débuté chez Troma (à qui il rend hommage via un très court caméo de Lloyd Kauffman, le grand manitou de Troma) sur des films comme les Toxic Avenger ou Tromeo et Juliette.
 
(Lloyd Kauffman apparait 2 secondes parmi les prisonniers du Kyln)
 
Il est aussi responsable de Slithers (Horribilis en VF) et Super, deux films à budgets modestes mais qui démontre tout le talent du monsieur. D'ailleurs, je vous encouragerais à les voir si ça n'est pas déjà fait. Bref, j'ai déjà parlé ici de mon opinion du système hollywoodien qui prend le spectateur pour un idiot et ne cherche plus à faire des films qui deviendront des classiques et ça serait se répéter...
Emile Zola... Euh, non Ronan L'Accusateur

Je pense que Les Gardiens de la Galaxie serait aussi bon s'il n'était pas affilié à l'univers Marvel. Le long-métrage et ses inévitables suites - si elles restent d'une qualité égale au premier opus - ont le potentiel de venir jouer à tirer la bourre dans les duels entre Star Wars et Star Trek. "C'est plus facile !" diront certains "Le film est plus récent, donc c'est mieux fait". A ceux-là, je répondrais que le film conserve malgré tout un charme très 80's, très Le Retour des Aventuriers de la Dimension des Goonies vers le Futur. Les nombreuses références que fait Star-Lord à la pop-culture de son enfance terrienne sont souvent savoureuses à ce propos.
 
Personne ne nous traite de mauviettes...
 
Cela se ressent aussi dans la B.O du film. C'est là le dernier point qui m'empêche d'avoir un avis impartial. Les bandes annonces nous avaient préparé à du rock 70's mais c'était encore plus beau que ce à quoi on pouvait s'attendre. Marvin Gaye, les Jackson 5, The Runaways et David Bowie... De plus, les chansons sont clairement incorporés à l'intrigue d'une manière qui ravira les plus nostalgiques d'entre vous. Du bon son, venu d'une époque où les artistes voulaient dire quelque chose de plus profond que "J'ai pas eu mon BAC" ou "Je suis un psychopathe"...
 
LUI, c'est un psychopathe
 
Décidemment, j'en aurais eu des choses à dire si j'avais pu mettre mon âme de fanboy de côté, mais je trouve que c'est pas plus mal comme ça... Allez les Sidekicks, on va faire un souhait... On va souhaiter que la bande de Star-Lord nous revienne dans quelques années dans une suite qui aura su conserver son âme malgré tous les chants de sirènes qui vont vouloir faire de la franchise une nouvelle machine à fric. Ca vous parait impossible ? Ca me paraissait impossible il y a encore quelques heures d'entendre Marvin Gaye et Tammi Terrel entonner Ain't No Mountain High Enough dans un blockbuster estival. Tout est possible, non ?
 
 
NDLR : J'ai entendu dire les pires choses sur la VF du film, notamment :
-  une référence à Jack Sparrow (qui est impossible vu que Peter Quill a quitté la Terre en 1988. Ou alors, le pirate azimuté étant un personnage Disney, il est possible qu'il ne soit pas fictif dans l'univers du film, mais plutôt un personnage historique.
- le vaisseau de Quill s'appelle le Milan en VF et en VOSTFR, mais il faut bien entendre Milano, en hommage à Alyssa Milano dont le jeune Peter était épris à l'époque de Madame est Servie.
 
Et la scène post générique est très "What the Duck ?"
 

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