lundi 9 juin 2014

VO-Day : Big Trouble in Little China #1 (Boom ! Studios)

Quand un malabar de deux mètres vous pince le cou entre ses mains et envoie votre petite tête favorite se fracasser contre le mur d'un bar et vous regarde droit dans les yeux et vous demander si vous êtes excités à l'idée de la sortie de Transformers 4, vous n'avez qu'à le regarder aussi en plein dans les yeux et vous rappeler ce que Rémy Lebeau dit toujours à celui qui veut savoir "Est ce que t'es excité à l'idée de la sortie de Transformers 4 ?"... "Non Monsieur, moi je suis né dans les années 80."
 
Et le samedi, j'allais au dancing avec mes potes !
 
Film culte autant qu'il est rempli à ras bord de n'importe quoi Big Trouble in Little China (Les Aventures de Jack Burton dans les Griffes du Mandarin en VF) figure au panthéon des films qui symbolisent l'esprit du cinéma des années 80. Réalisé par John Carpenter et sorti dans les salles en 1986, le métrage donnait l'un de ses plus grands rôles à Kurt Russel dans la peau de Jack Burton, routier baratineur qui affrontait magiciens chinois et karatékas mystiques dans le Chinatown de San Francisco pour aider un de ses amis à sauver sa fiancée kidnappée par un sorcier immortel. Film d'horreur fantastique à la sauce kung-fu flick saupoudré d'une ambiance Indiana Jones et le Temple Maudit, tout était là pour une série à succès.
 
 
Malheureusement, cela ne s'est pas produit et Big Trouble in Little China s'acheva sur un cliffhanger gentillet et on passa des années à croiser les doigts pour revoir ce bon vieux Jack avant de perdre espoir. Hommes de peu de foi que nous étions ! Il suffisait d'attendre 28 ans !
 
Kurt Russell n'a pas pris une ride !
 
Annoncé par Eric Powell (le père de The Goon) et John Carpenter himself en février dernier, le comics Big Trouble in Little China a atteint les comic-shops au début du mois de juin sous le label Boom ! Studios. Big John et Powell se mettent donc au scénario de la suite du film.
 
Et c'est une nouvelle plutôt enthousiasmante...
 
On retrouve Jack exactement là où on l'avait laissé au début du générique de fin, c'est à dire au volant de la Côte de Porc Express alors que "la nuit est sombre, que les éclairs éclairent le ciel, que le tonnerre tonne, que la pluie tombe en rideau de fer et en cordes d'acier, que la terre frémit, que des flèches empoisonnées tombent des nues, que les colonnes du ciel tremblent..." et surtout alors qu'un des monstres au service de Lo Pan (le sorcier que Jack a tué) joue les passagers clandestins à bord de son camion. Cette partie de l'intrigue est bien vite réglée et on apprend que Jack a en quelques sortes "hérité" de ce monstre - qu'il baptisera Pete - en achevant Lo Pan.
 
Il se rendra alors au mariage de Wang Chi et Miao Yin afin de demander au vieux magicien Egg comment se débarrasser de cet encombrant démon. Manque de bol, les disciples de Lo Pan menés par Qiang Wu déboulent pendant la cérémonie pour venger leur maître. Les mariés sont alors pris en otages et le seul moyen de les sauver consiste à suivre la Route Noire pour aller chercher les âmes des trois Trombes - les hommes de mains surpuissants de Lo Pan (mais si... les mecs qui volent... y'en a même un qui gonfle et qui explose à la fin du film) - dans l'Enfer de la Veuve aux Sept Visages. Un défi que Jack s'empressera de relever.
 
Ca vous revient maintenant ?
 
L'avantage de retrouver John Carpenter au scénario est bien entendu la fidélité au matériau d'origine. Jack, Egg ou Wang Chi parlent comme leurs alter-egos du grand écran et on a pas l'impression d'être en face de nouveaux personnages. Toutefois, on sent bien la patte d'Eric Powell dans l'histoire... Le background de Jack était déjà posé par le film, mais ici il s'étoffe et c'est avec plaisir qu'on lit ses digressions et avec joie qu'on découvre que ses aventures à Chinatown n'étaient pas ses premiers démêlés avec l'étrange. Il n'est d'ailleurs pas étonnant de trouver l'auteur de Billy the Kid et la Foire aux Monstres ici, car le mélange des genres reste quand même son exercice préféré. Il ne serait d'ailleurs pas étonnant que le film soit l'une des sources d'inspiration de Powell...
 
Par contre, le demi-dieu Babylonien en plein milieu du Nebraska, c'est du Powell ça
 
De plus, l'œuvre est drôle, les personnages attachants même si on s'est déjà attachés à eux. Le vilain a du charisme. On tient peut être là une nouvelle licence à la Evil Dead. Reste à espérer que contrairement à cette dernière, la série nous atteindra en France sous une forme ou une autre.
 
Parce que vous ne savez pas ce qu'on a loupé....
 
Niveau dessin, Brian Churilla s'en sort plutôt pas mal. Les personnages sont ressemblants et Jack a une bonne tête de John Wayne des aires d'autoroutes. Le seul bémol reste quand même que j'aurais bien aimé voir Powell dessiner la série... On peut pas tout avoir je pense.
 
Alors les amis, écoutez votre bon copain Rémy le Funambule. Quand il pleut dehors, que la vaisselle s'amasse, que le pain grille et que le fromage fond, votre bon Rémy il ferme sa fenêtre, il lave sa vaisselle et il se fait un croque monsieur en attendant la suite des aventures de son pote Jack Burton et il croise les doigts pour qu'un éditeur français ait l'excellente idée de nous proposer un TPB d'ici quelques mois. A bon entendeur...

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