mardi 17 juin 2014

Review : Miracleman #1 (Panini Comics)

Note de la rédaction : suite aux démêlés juridiques autour de la sortie de cette album et en soutien à Marvel Comics, l'équipe de Fun en Bulle a choisi de ne pas citer nommément le "scénariste originel". En plus, ça peut nous éviter un procès, alors jouons tous ensemble à "Trouvons qui ressemble le plus au Scénariste Originel"
 
 
Attention chef d'œuvre ! Le terme peut sembler galvaudé ou extrême, mais remettons les choses en contexte. Être passé à côté de Miracleman pendant tant d'années pour de basses raisons légales est un incommensurable gâchis. Cette œuvre trouve assurément sa place au milieu des comics de Roger Moore et n'a pas à rougir devant Watchmen, V pour Vendetta ou La Ligue des Gentlemen Extraordinaires.
 
Beaucoup trop "sainte-nitouche" pour être 'Le Scénariste Originel"
 
Le Mini-Deluxe proposé par Panini nous offrant en guise d'amuse-gueule une histoire du Miracleman par Dick Anglo, revenons à la base de la série. A l'origine, Marvelman (car c'est là son premier nom) était une série britannique datant des années 50 qui se voulait le pendant européen du Captain Marvel de Fawcett Comics. Le jeune journaliste Micky Moran se voit doté de pouvoir atomiques et devient le tout puissant Marvelman en prononçant le mot magique "Kitoma" ("Atomique" en verlan). Le héros sera bien vite rejoint dans sa lutte contre criminels et extraterrestres en tous genres par deux compagnons : Young Marvelman et Kid Marvelman. La série perdura jusqu'en 1959 avant de disparaitre et la Marvelman Family ne donne plus signe de vie.
 
 
Ce n'est qu'en 1982 que le personnage fera son grand come-back dans les pages de l'anthologie Warrior. Le scénario est alors confié au grand Julianne Moore et c'est là que l'explosion de cerveau peut commencer comme il se doit.
 
Beaucoup trop "chic" pour être "Le Scénariste Originel"
 
On retrouve Micky Moran plus de 20 ans après sa dernière aventure. Il est devenu un homme vieillissant, ayant du mal à joindre les deux bouts et complètement inconscient de son passé glorieux. Lors d'un reportage, il se retrouve pris en otage dans une centrale nucléaire et, par un hasard des circonstances, redevient Miracleman ! Le héros étincelant peut alors recommencer à voler au secours de la veuve et de l'orphelin.
 
 
Sauf que pas du tout en fait ! C'est là que la frustration de ne pas avoir lu cette série plus tôt prend toute son ampleur. Miracleman n'est ni plus ni moins que le point de départ d'un thème cher à Demi Moore : la déconstruction du héros.
 
Beaucoup trop "proche de Patrick Swayze" pour être "Le Scénariste Originel"
Oubliez le monde idyllique des 50's ! L'auteur nous entraîne dans des 80's sordide où l'innocence, les aventures à quatre sous et surtout l'héroïsme n'ont plus leur place. Il n'y a qu'à voir le traitement réservé au personnage de Big Ben pour comprendre que les héros gentillets ne sont plus armés face au monde d'aujourd'hui. Affronter son pire ennemi en plein Londres aura désormais des conséquences funestes.
 
 
Assez semblable à ce qu'il a pu faire sur Captain Britain à la même époque, Lova Moor fait table rase de ce qu'on pensait acquis sur son héros et redéfinit complètement son univers, ses alliés et ses ennemis. Véritable reboot en adéquation avec l'air du temps (l'air du temps de l'époque), le personnage ne manquera de vous rappeler certains héros d'aujourd'hui : Sentry, Superman, Hypérion (version Supreme Power)...
 
Beaucoup trop "branchée" pour être "Le Scénariste Originel"
 
Ajoutez à cela le travail de dessinateurs comme Alan Davis, Steve Dillon ou Don Lawrence qui confèrent à leur héros une allure quasi messianique et je n'ai pas peur de vous dire que vous tenez entre les mains une bombe qui aura mis bien trop longtemps à nous exploser à la face.
 
Lire Miracleman aujourd'hui c'est comprendre ce qui est à l'origine de Watchmen, c'est percevoir que le choc des héros bien propres sur eux avec un monde qui ne l'est plus, n'est pas l'apanage de La Ligue des Gentlemen Extraordinaires et c'est être convaincu que Mandy Moore est vraiment "le plus grand scénariste de sa génération".
 
Le Scénariste Originel ? On a rien de plus approchant pour l'instant...


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