jeudi 12 septembre 2013

Review : Locke and Key (Milady Graphics)

Avant-propos : cette review a été rédigée suite à la lecture des deux premiers tomes de Locke and Key. Je me suis souvent amusé à spoiler dans la bonne humeur, mais ici je vais tenter d'en révéler le moins possible afin de ne gâcher le plaisir de lecture de personne.
 
 
J'ai honte... Profondément honte... Comment ai-je pu passer à côté de ce petit bijou si longtemps ? Car oui, Locke and Key est un bijou. Une façon de faire du neuf avec du vieux et si Stephen King a su mettre en ébullition l'imaginaire des fans de fantastique dans les années 90, son fils Joe Hill, scénariste de la saga, va surement enflammer celles des aficionados de l'étrange contemporains. Lancée en 2008 chez IDW Publishing, la série a déjà remporté une demi-douzaine de prix dont deux Eisner Awards (récompense correspondant aux Oscars pour le comics).
 
Et ça, encore c'est soft !
 
 
Parlons de l'histoire. La famille Locke emménage à Keyhouse, la demeure ancestralement familiale suite à une tragédie qui a couté la vie au patriarche Rendell Locke, conseiller d'orientation abattu par un élève dérangé à qui il a voulu venir en aide. Ce drame initial, d'une violence et d'une perversité aussi malsaine que peu révélée, a laissé de profondes cicatrices émotionnelles chez les survivants Locke : Nina et ses trois enfants Ty, Kinsey et Bode.
 
Et quand je parle de tragédie, je devrais dire "Motherfuckin' trauma"
 
Tentant péniblement de remettre les morceaux brisés de leur vie en place et suivant la dernière volonté de Rendell, l'emménagement à Keyhouse sera l'occasion pour le jeune Bode de découvrir une clé étrange qui, dans la bonne serrure, lui confère le pouvoir de se transformer en fantôme. Et ce n'est là que le début de l'aventure. d'autres clés ayant toute un pouvoir différent sont disséminées dans le manoir et de sombres forces aimeraient s'en emparer dans un but qu'on ne peut que s'imaginer comme étant des plus funestes.
 
Contemplez le Mal à l'état pur !
 
Clé fantôme, clé téléporteuse, clé permettant d'ouvrir les esprits ou de changer de sexe, les trouvailles s'enchainent et chacune d'entre elles amènent un peu plus de magie. Car c'est de cela que nous parlons, de magie ! Basé sur un canevas ultra-convenu : la découverte d'un objet/endroit magique dans une demeure dans laquelle on emménage (les Narnia, Chroniques de Spiderwick et autres Coraline en sont autant d'exemples), Hill a le coup de génie d'insuffler une touche foutrement glauque et adulte dans cette atmosphère de conte de fée. Viols, meurtres, alcoolisme, sexe, folie sont autant d'éléments qui viennent nous rappeler qu'il n'y a ni prince, ni bonne fée qui viendront sauver la situation et qu'au vu des progrès de "l'ennemi" dans les deux premiers volumes, les "bons" vont rapidement avoir chaud aux fesses.
 
Mais garderons la tête froide !
 
Les dessins de Gabriel Rodriguez se font alors le reflet de cet état d'esprit. Mi-enfantin, mi-dark, l'artiste a su s'approprier l'univers qu'on lui a demandé de dépeindre et la plus-value que cela ajoute est des plus réjouissante. Sa gestion des flashbacks est en outre hyper classieuse (mais ça je vous laisse le découvrir).
 
Souvenez-vous de ce que je disais sur les fées quelques lignes plus haut
 
La narration est aussi intéressante et s'appuie sur une technique digne des séries TV (notamment American Horror Story : Murder House). Dans le premier tome, chaque épisode se concentre sur un personnage en particulier avec moult flashbacks et changement de point de vue sur une même scène. Il n'est du coup pas étonnant de savoir qu'un pilote (réunissant quand même Miranda Otto et Nick Stahl au casting ainsi que Steven Spielberg à la production) a été diffusé au Comic-Con de San Diego en 2011, bien qu'on soit encore sans nouvelle d'une potentielle suite.
 
- Mais qu'est ce qui t'arrive Bode ? Pourquoi tu pleures ? Tu veux plus passer à la télé ?
- Si mais tu crois que si on devient une série, je deviendrais aussi pénible que Carl ?
 
Je pourrais encore vous parler des personnages qui sont tous attachants (même l'antagoniste principal a cet espèce de charme maléfique), ou vous dire qu'il ne faut pas attendre que la série soit achevée ou devienne un nouveau phénomène télévisuel à la Walking Dead pour vous y intéresser. Je pourrais vous expliquer les mystères qui vous obséderont tant que vous n'aurez pas toutes les réponses. Je pourrais citer les références à Lovecraft, à Shakespeare à la pop des années 80... Pourtant je ne dirais rien de tout ça. J'ai parlé à quelqu'un de mes impressions à la fin de la lecture du premier tome et je pense que le texto que j'ai envoyé résumera en 6 mots ce que j'essaie de vous comprendre depuis le début de cette review.
 
Et aussi des références à Jurassic Park
 
 
Locke and Key : Love and Kiff !

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire