dimanche 23 juillet 2017

Retro-Review : Gen13 (Image Comics)

NDLR : Les séries bootlegs et autres mini-séries étant trop nombreuses, la review que vous vous apprêtez à lire se concentre sur les 30 numéros de la Version Intrégrale Gen13 publiée par Semic à partir de février 1996.


Les 90's !!!! L'époque où MTV définissait le bon goût d'une génération entière de jeunes américains. C'est également lors de cette décennie qu'un vent de nouveautés souffla sur le monde des comics. En 1992, huit dessinateurs d'exception (parmi lesquels Todd McFarlane et Jim Lee) claquèrent la porte de chez Marvel pour des raisons de droits financiers et fondèrent Image Comics. Là, ils purent se permettre de créer à leur guise tout un nouvel univers pour le meilleur (Spawn) comme pour le pire (Cyberforce) avec beaucoup de moyen (WildC.A.T.S, Savage Dragon...).

90's chez Image : Big boobs and big guns !

Si beaucoup de ces séries tendaient à s'inspirer des idées et des personnages de chez Marvel et DC, il y en a eu une qui m'avait marqué plus que les autres : Gen13. L'histoire d'une bande d'ados gen-actifs (car on ne peut pas dire "mutants") qui s'échappent d'un complexe gouvernemental et décident de mettre leurs pouvoirs au service du Bien tout en continuant à fuir et à tenter de renouer avec leur passé.


L'équipe se compose de Caitlin Fairchild, jeune femme à l'esprit et à la carrure impressionnante qui sert d'âme et de leader à la petite troupe. Grunge est capable d'absorber les propriétés physiques de tout ce qu'il touche et Dieu sait que le jeune homme est pour le moins "tactile". Sarah Rainmaker, l'indienne, contrôle la météo aussi bien Roxy "Freefall" Spaulding manipule la gravité. Quant à Bobby "Burnout" Lane, ses pouvoirs sur le plasma font de lui une torche humaine qui dénote avec ses habitudes plutôt calmes.


Les cinq adolescents trouveront une figure de mentor en John Lynch, un ancien soldat mercenaire qui les aide à échapper aux griffes des I.O (International Operations), l'agence gouvernementale responsable de leur misère. D'ailleurs, c'est là l'un des rares points noirs de la série : son ancrage au sein de l'univers Wildstorm développé par Jim Lee la rend assez difficile d'accès dans les premiers numéros. Entre conspiration gouvernementale, termes pseudo-scientifiques et références à des événements non-publiés à l'époque par Semic (comme un crossover "Fire from Heaven" publié sans checklist), il est très difficile d'apprécier la mise en place de l'histoire.


Heureusement cela se calme bien vite et Gen13 devient peu à peu une série super-héroïque "classique" dans ses intrigues. Invasion inter-dimensionnelle, techno-terroristes, versions maléfiques de leur équipe (les excellents DV8 dont je finirai par parler un jour) et voyages dans le temps et l'espace seront le quotidien de nos héros adolescents. D'ailleurs, il est sans doute à déplorer que certaines intrigues tombent à l'eau de par la prolifération des scénaristes sur le série. Un exemple parmi tant d'autres : Arrivés sur un campus universitaire où des jeunes femmes disparaissent, les Gen13 quitteront les bancs de la fac après un combat contre un gorille géant mais sans jamais révéler l'identité du kidnappeur... qui sévit encore peut-être ?
 
Ho et un épisode super méta où Grunge rentre dans les comics qu'il lit
Alors pourquoi des guillemets sur "classique" ?  Parce que si le fond est le même, la forme change drastiquement. Comme dit plus haut les Gen13 sont des ados... et qui plus est, des ados des 90's. Titillés par leurs hormones, les jeunes gen-actifs sont très portés sur les choses de la vie. Fairchild s'amourache de Lynch, Roxy se pâme devant un Grunge qui se pâme lui-même sur toutes les filles qui passe dans son champ de vision. Bobby se consume d'amour pour Sarah qui - bien que capable de commander aux vents - avoue rapidement être "à voile et à vapeur". Cette ambiance résolument "sexy" se retrouve dans les tenues des divers personnages féminins (même Ivana Baïul, la grande méchante directrice des I.O arbore une tenue de domina SM) qui ont tendance à se déchirer au cours des combats... quand un méchant lubrique ne manipule pas nos héroïnes pour leur faire porter des déshabillés qui portent décidément bien leur nom.


En fait, on a parfois l'impression que l'un des concepts phares de la série tient en l'ajout de l'adjectif "sexy" derrière toutes sortes de noms. Du coup, nos héros rencontrent des assassins sexy, des amazones sexy, des espionnes sexy, des androïdes gouvernantes sexy... Ajoutez aléatoirement des scènes où les héroïnes sont ligotées et vous obtiendrez Gen13 !


Toutefois, l'évolution des personnages ne se fait pas qu'au niveau de la sexualité. Chaque membre de l'équipe a droit à sa propre progression qu'elle se fasse en retrouvant une famille perdue ou en se dédiant à des causes écologistes ou féministes. Seul le personnage de Grunge n'évolue pas vraiment avant les derniers épisodes que j'ai pu lire et cette légère évolution arrive à point nommé pour sauver le jeune homme d'un ras-le-bol du lecteur. Ils apprendront à se respecter, à s'entraider et à former une vraie famille forgée à coups de pertes, de tragédies, de deuils mais aussi de moments de liesse et de bonne humeur communicative pour le lecteur.

Bien trop ancrée dans une époque où le skate et le punk rock étaient à la mode et où le mot "hipster" n'existait pas encore pour qu'une maison d'éditions contemporaine ne se décide à nous faire revivre les aventures de Gen13, je conseille néanmoins aux Sidekicks nostalgiques et adeptes des brocantes et autres bacs à soldes de tenter de rassembler un maximum de ses petites perles.


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