mardi 4 avril 2017

Retro Review : The Punisher (1989)

Plusieurs décennies avant que Marvel Studios ne vienne vampiriser le genre avec une politique d'univers partagé qui - à mon sens - entache tout le média (au travers des séries TV, de l'animation ou des productions des autres studios qui n'ont plus d'autre choix que de s'aligner sur "la méthode Marvel"), il existait une époque autre. Une époque où les effets spéciaux n'étaient pas encore assez perfectionnés pour faire voler un Iron Man et où il fallait peindre un Lou Ferrigno en vert pour qu'il accomplisse des exploits qui font encore rire les masses aujourd'hui. C'est en ce temps là que New World Pictures décide de sortir son adaptation d'un des personnages les plus iconiques - et sans doute le plus économique à adapter - de la Maison des Idées : Le Punisher.


Je n'avais gardé que de vagues souvenirs des diffusions TV du film (sur M6 si ma mémoire est bonne). J'avais pesté sur le fait que le héros incarné par Dolph Lundgren ne portait pas une seule fois son costume (le film a un budget de 9 millions de dollars et même si cela peut être une bagatelle aujourd'hui, à la fin des années 80 ça aurait dû permettre de se payer un tee-shirt). J'ai ensuite fait l'impasse sur ce film, acquiesçant nonchalamment la tête en signe d'approbation quand sa réputation de nanar faisait surface dans les conversations.


Allez savoir ce qui s'est passé ensuite. Peut être était-ce dû à la nostalgie ou à mon affectation décroissante pour les blockbusters super-héroïques dont on nous assomment tous les six mois ? Toujours est il qu'en apprenant que The Ecstasy of Films ressortait le métrage de Mark Goldblatt dans deux éditions - l'une prestigieuse et l'autre très prestigieuse - je n'ai plus eu qu'une seule envie : le revoir !
 
Un besoin ardent pourrait on dire...
L'histoire vous la connaissait. L'ancien flic Frank Castle décime stoïquement malfrats, mafieux et autres malandrins pour rendre hommage à sa famille assassinée lors d'un règlements de compte. Malheureusement, son succès dans cette entreprise a provoqué l'affaiblissement des grandes familles mafieuses qui laissent bientôt la place à une menace d'un nouveau genre, plus pervers et cruel : Lady Tanaka et sa horde de Yakuzas. Suite aux kidnappings des chères têtes blondes de tous les membres de la Cosa Nostra, Frank n'aura d'autres choix que de s'allier avec Gianni Franco : l'homme qui a donné l'ordre d'exécuter la famille Castle.


The Punisher n'est peut être pas une bonne adaptation au sens strict du terme, mais il reste un excellent actionner datant d'un époque où on savait les faire. L'histoire a beau être simpliste (et peut être un peu raciste vis à vis de la communauté asiatique, mais c'était la mode en ce temps là), elle ne se cache pas d'être un prétexte pour des scènes de défouraillage en règle. On n'essaie à aucun moment de divertir le public avec des blagues moisies ou une romance qui serait aussi forcée qu'en contradiction avec le héros.
 
Parce que sans le kimono et le look Geisha, on aurait pas compris qu'elle était méchante
Le casting a son lot de trognes et même si on peut douter des capacités mélodramatiques de l'ami Dolph, pour qui le monolithisme est un art de vivre, sa présence indéniable à l'écran nous fait oublier sa quinzaine de répliques poussives. Il EST le Punisher et le Punisher ne parle pas. A ses côtés, on retrouve un habitué des seconds rôles - qui lui sait jouer du coup (la scène de l'interrogatoire) - en la personne de Louis Gossett Jr dans le rôle de Jake Berkowitz, l'ancien co-équipier de Castle. Ajoutez à cela des méchants bien méchants et un sidekick aussi attachant qu'improbable et vous comprendrez qu'on a pas besoin de multiplier les personnages pour avoir de la qualité.
 
Louis "Gosier Sec" Jr
Il faut aussi parler du score de Dennis Dreith qui a composé toute la musique du film là où certains auraient recyclé quelques vieux tubes agrémentés d'instrumentaux à la John Carpenter. Le compositeur donne vraiment une identité au film, notamment dans le thème du protagoniste principal.
 
Je retire ce que j'ai dit, il y a des blagues
Un dernier mot sur les deux éditions proposées par The Ectasy of Films. Celle que je possède est l'édition "simple" mais comprend déjà le film en Master Haute Définition, un entretien avec Goldblatt, les coulisses du tournage, les bandes annonces et une galerie photos. Cependant, il existe aussi un coffret comprenant trois galettes qui vous permettront de découvrir les versions Uncut et Workprint du film ainsi qu'un livret de 24 pages sur le film et de superbes artworks.
 
De toute beauté
En résumé, si vous êtes en manque de testostérone et de gros flingues, n'hésitez pas à essayer de dégoter ce film. Il n'est pas parfait, loin de là, mais a le mérite d'avoir été réalisé par un très bon faiseur et de ne pas péter plus haut que son cul.

Et qui vous fait pousser des poils sur la poitrine
 

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