dimanche 12 février 2017

Review : Moon Knight - Bienvenue en Nouvelle Egypte (Panini Comics)

J'adore le concept de Moon Knight ! Peut-être parce qu'il est une parodie de Batman (avec son Moon-Copter et ses... moonrangs... les trucs en forme de lune qu'il lance), mais surtout parce qu'il y a chez ce personnage une idée aussi évidente qu'originale : la schizophrénie. Un peu d'histoire pour ceux qui ne seraient pas familiers du personnage : Mercenaire expérimenté, Marc Spector se retrouve agonisant en face de Khonshu, dieu égyptien de la Lune, qui lui propose un marché. Il devra devenir l'avatar du dieu sur Terre en échange de la vie. Après avoir accepté, Marc reviendra à la vie civile et pourchassera les criminels sous l'identité de Moon Knight. Pour faciliter sa mission, il assume les identités du millionnaire Steven Grant et du chauffeur de taxi Jake Lockley.



Affublé de, non pas une, mais trois identités secrètes, Marc Spector a lentement mais sûrement glissé dans la folie du dédoublement, voir triplement, voir quadruplement, de personnalité. Hélas, hormis les premiers épisodes du run de Charlie Huston en 2006 (Moon Knight Volume 3), je n'ai jamais vraiment trouvé de série (et de scénariste, même si Warren Ellis a bossé sur le personnage) capable de me donner ce que j'attendais d'un tel postulat de départ.

Avec des moments horribles comme l'époque où il se prenait pour Cap, Wolverine et Spidey

Le souci, c'est que les différents auteurs qui sont passés sur le personnage se sont échinés à nous proposer des histoires de super-héros schizophrène qui arrive à vaincre le vilain et sauver la fille malgré ses soucis mentaux, ses visions et sa folie. Pour moi, il n'avait fait que frôler cette idée de désordre mental sans jamais vraiment l'embrasser à bras le corps. C'est donc sans grande conviction que je me suis procuré cette nouvelle série scénarisée par Jeff Lemire. Et là, merci Khonshu !


Marc Spector se réveille dans un asile psychiatrique sans le moindre souvenir de comment il y est arrivé. Sa thérapeute, le docteur Emmett, lui soutient qu'il est arrivé dès son enfance et qu'il souffre de troubles de la personnalité qui l'ont amené à croire qu'il était le héros dont il voit les exploits sur les écrans de la télévision de la salle commune : Moon Knight. Agressé par les gardes, subissant des séances d’électrochocs régulières, Marc est également visité par la voix et les visions du dieu Khonshu qui lui assure que rien de tout cela n'est réel et qu'il est la victime d'une guerre entre entités omnipotentes qui cherchent à s'introduire dans notre monde.


Emmenant avec lui d'autres patients, qui s'avèrent être les compagnons que le Chevalier de la Lune a connu tout au long de sa carrière, Marc décide donc de s'échapper afin de contrecarrer les plans de l'infâme Seth.


Voilà... Voilà ce que j'attendais. Merci monsieur Lemire. Son scénario nous propose une véritable folie dans la mesure où à aucun moment on ne sait si ce qui arrive se passe ailleurs que dans la tête de Marc. Là où les autres séries opposaient Moon Knight à des menaces réelles et tangibles, ce nouveau volume nous le montre en train de cogner sur des infirmiers et des médecins qu'il est le seul à voir sous des formes démoniaques. Oui, je sais... ses compagnons les voient aussi... mais ses compagnons sont ils réels ? Et s'ils le sont, sont ils dignes de confiance ?


Croyez-moi, j'ai lu l'album deux fois à la suite (comme à chaque fois que je prépare une review, ne pensez pas que je suis fou) et rien ne permet à aucun moment de décider si nous faisons à des événements véritables ou à des fantasmes chimériques issus d'un cerveau malade. Tout est plausible dans un sens comme dans l'autre. Les révélations s'enchaînent nous laissent parfois aussi choqué que notre protagoniste aux mains d'un personnel médical dont on ne sait toujours pas s'il veut véritablement son bien.


Ajoutons à ça, la composition très particulière (bien que répétitive au bout d'un moment) des planches de Greg Smallwood qui joue beaucoup sur le blanc immaculé qui ressort sur les décors grisâtres et qui symbolise la pureté retrouvée du héros et le côté sacré de la mission qui lui est confié. Smallwood s'adjoint aussi plusieurs co-dessinateurs dont mon chouchou Francesco Francavilla et son style très pop 70's pour nous proposer un mix du genre "plusieurs personnalités, plusieurs réalités, plusieurs ambiances" dans un final dantesque de questionnement sur la santé de Moon Knight.


En résumé, un album des plus intéressants. Une série en laquelle je ne croyais pas plus que ça et qui s'avère en définitive être une très bonne surprise. A suivre donc...


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