jeudi 1 mai 2014

Raging Bulles : The Amazing Spider-Man 2 - L'Intestin d'un Héros

Je spoile donc la review dans son titre : le nouvel opus du reboot de notre tisseur de toiles favori m'a tout simplement donné envie de gerber. Je sais que le débat entre les films de Marc Webb et la trilogie de Sam Raimi va encore faire rage, mais nul n'est besoin de faire des comparaisons : The Amazing Spider-Man 2 - Le Destin d'un Héros surfe sur la vague des mauvais films de super-héros qu'on nous sert comme une soupe réchauffée en sachant pertinemment qu'ils seront rentables. Pas besoin d'une histoire, d'acteurs convaincants ou d'effets spéciaux vraiment classes... Le seul nom de Spider-Man sur l'affiche assure déjà que le film sera bénéficiaire dans un mois et Sony doit sans doute éprouver un plaisir pervers à l'idée que même les vieux de la vieille qui se méfient du film iront le voir, quitte à cracher dessus sur leur blog dès qu'ils seront rentrés. Oui, bravo les gars, vous m'avez eu.
 
 
Toujours réalisé par Marc Webb, l'histoire de ce nouveau volet reprend quelques mois après la conclusion du premier opus. Peter Parker sillonne les cieux de New-York dans son costume rouge et bleu. Hanté par le fantôme de George Stacy, notre héros continue à renier la promesse faite à ce dernier en vivant une histoire d'amour compliquée avec Gwen. Tout va plutôt bien dans le meilleur des mondes, mais c'est sans compter sur Max Dillon - électricien schizophrène et obnubilé par l'homme-araignée - et Harry Osborn - ami d'enfance de Peter qui arrive ici grâce à un claquement de doigts des scénaristes et par le truchement de la mort de son père -.
 
Premier spoiler : Norman Osborn décède dans la première bobine du film.
Vous pouvez imprimer cette image et rayez les personnages qui meurt au fur et à mesure
 
L'histoire peur paraître cool dit comme ça, mais le mélange ne prend pas. Pourquoi ? La faute à trop d'intrigues. Je passe sur les amours de Peter, parce que deux heures de "Je t'aime, moi non plus" c'est trop et ça balance des incohérences avec la vraie vie. Peter la joue "stalker" après une énième rupture avec Gwen ? Pas de problème, elle trouve ça trop chou. La deuxième intrigue superflue est bien entendu la révélation qu'on attendait tous... enfin je crois qu'on l'attendait tous... sur les parents de Peter. Pourquoi l'ont ils abandonné ? Qui les poursuivait ? Sont-ils vraiment morts ?
 
Deuxième spoiler : oui, ils sont morts !
 
Du coup, trop d'intrigues tuant l'intrigue, les personnages principaux se passent assez grassement de tout développement logique et sont d'une incohérence folle. Harry Osborn (incarné par l'excellent Dany DeHaan, matez donc Chronicles) tombe vraiment comme un cheveu sur la soupe et sa transformation en Bouffon Vert... non, en Evil Harry Osborn (le personnage n'a pas le droit à son sobriquet) est amené en quelques minutes.
 
Amazing Harry Osborn - Le Destin d'un Emo
 
Cependant la palme de l'inconstance revient à Max "Jamie Foxx" Dillon. Après avoir acquis ses pouvoirs dans une scène digne d'une cartoon, celui qui jusque là était un pauvre type qui souffrait de son isolement, entame lui aussi une relation de "Je t'aime moi non plus" avec Tête de Toile. De plus, ce Docteur Manhattan du pauvre (si si) semble se prendre un don pour les punchlines en même temps que ses pouvoirs électriques. Du beau n'importe quoi... J'ai beau ne pas apprécier Mr. Foxx, je lui reconnais un grand talent d'acteur et je m'étonne qu'il n'ait pas usé de la moitié de son talent pour briser les chaines d'un scénario médiocre et nous livrer une performance à la mesure de son talent.
 
Un peu en mode "Electro Unchained"
 
Je passerais vite fait sur l'humour aux ras des pâquerettes (mon fou rire du film : Tante May qui gère tout un hôpital l'espace de quelques secondes) pour me concentrer sur la réalisation. J'ai eu l'impression de regarder un jeu vidéo et d'avoir joué à des jeux bien plus beaux. Le combat contre Electro ressemble à un boss-fight de Infamous et l'affrontement contre Evil Harry a lieu dans la tour de l'horloge de Castlevania. C'est tellement numérisé qu'on ne ressent aucune empathie pour les protagonistes. Ils se prennent un coup ? Oui bah, suffit de se planquer et leur santé va bien se régénérer toute seule Call of Duty style !
 
Attention Spidey : le Vautour est dans le coin !
 
Bien entendu, qui dit "comic book movie" dit "références clins d'oeil pour les afficionados". Là, on est servis : Felicia, les costumes d'Octopus et du Vautour, le Rhino (son apparition est anecdoctique mais pose les bases du spin-off Sinister Six), Mr. Fiers (j'ai des anecdoctes de malades sur qui est ce personnage et sur l'acteur qui l'incarne et je vous les donnerais si vous les réclamez mais c'est vraiment du lourd), ou encore l'apparition habituelle de Stan Lee. Les vrais de vrais comprennent tout ça et on s'amuse même à jouer avec leurs nerfs de manière plus que perverse notamment avec le combat final.
 
3ème spoiler : Gwen Stacy porte un manteau vert dans cette scène.
 
 
Allégeons quand même ce déferlement de méchancetés en rappelant brièvement que le long-métrage remplit quand même une mission : celle de divertir. On s'ennuie pas trop, mais c'est pas assez. L'excuse du "C'est pour les gosses" est un faux-fuyant auquel j'accorde de moins en moins le bénéfice du doute. Le fait de faire un film pour vendre des figurines, des T-Shirts, des bonbons ou que sais-je encore à des enfants est-il vraiment incompatible avec la possibilité de faire un film intelligent et bien tourné ?
 
Fuck l'intelligence ! Gimme your money !
 
Je sais pas... s'adresser à un public qui en est à l'âge de définir ses gouts devrait être comme une mission sacrée pour les réalisateurs, non ? On ne devrait pas convoyer un message ? Des valeurs ? Leur donner un film dont ils se souviendront et pas une bouillie numérique qui ne survivra pas à The Amazing Spider-Man 3 ? Parce que c'est à ça que servent les super-héros à la base ! Qu'est il arrivé à "Un grand pouvoir implique de grandes responsabilités" ?
 
Oncle Ben "J'ai jamais dit ça moi, j'étais dans la cuisine avec la mère de Forrest Gump !
 
On se retrouve dans les salles obscures pour X-Men : Days of Future Past dans trois semaines les Sidekicks.

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