dimanche 17 décembre 2017

Super Castor : Maximum Security (Marvel)

Comment créer un "bon" event dans les comics ? De nos jours, ça serait une histoire qui remet en question tout ce en quoi nous avons pu croire, une catastrophe aux ramifications cosmiques ou une bonne excuse pour un reboot... Pourtant, il existait un temps où un event pouvait être aussi pétaradant qu'un blockbuster estival sans pour autant changer la politique d'une maison d'édition pendant des mois. Mesdames... Messieurs... Les Sidekicks... On va parler de Maximum Security !


Scénarisée par Kurt Busiek, cette petite mini-série en trois épisodes (et une bonne dizaine de tie-ins mais on y reviendra plus tard) publiée intégralement en janvier 2001, Maximum Security raconte comment le Conseil Galactique et ses représentants de toutes les races intelligentes de l'univers décident qu'ils en ont assez de voir les Terriens interférer avec des affaires qui les dépassent. Cherchant un moyen de renvoyer les primitifs que nous sommes se mêler de leurs oignons, le Conseil se voit approché par la race des Ruul qui proposent une solution pour le moins intéressante.


Un mur (idée très originale... qu'un candidat à l'élection américaine reprendra comme promesse de campagne 15 ans plus tard) d'énergie entourera désormais la Voie Lactée, empêchant les Terriens de se balader dans l'univers. Comme cela ne suffit pas, il est également décidé que notre bonne vieille planète bleue deviendra une prison pour tous les criminels aliens et que Ronan l'Accusateur est nommé maton en chef. Trop occupés à gérer ces nouveaux arrivants plutôt belliqueux, les héros terriens n'auront pas le temps de trouver un problème à leur isolement forcé.


Un bon event... ça ne s'éparpille pas et le meilleur moyen d'y parvenir c'est de ne pas suivre plusieurs protagonistes principaux. Ici, le héros de l'histoire n'est autre que U.S Agent, l'ancien remplaçant de Captain America qui prend de nouvelles fonctions - et un nouveau costume très Dreddien - à la Commission sur les Activités Surhumaines. Propulsé à la tête d'une unité de marshalls subtilement nommés S.T.A.R.S, c'est lui qui découvrira les causes de la multiplication des hors-la-lois cosmiques sur notre bonne vieille terre.


Un bon event... ça ne demande pas de lire 150 tie-ins pour comprendre ce qui s'y passe. Ici, le concept de la mini-série principale se prête merveilleusement au jeu. Les titres qui portaient la bannière Maximum Security se contentaient pour la plupart de narrer la rencontre - musclée - entre un héros et un extraterrestre fraichement débarqué dans sa nouvelle taule. A vrai dire, seuls l'un des prologues est véritablement intéressant à lire (Maximum Security: Dangerous Planet #1) et les seuls événements ayant un lien à l'arc principal sont même dispensables (pour les puristes, on les trouve dans Gambit vol. 3, #23 et Bishop : The Last X-Man #15).



Et pour finir, un bon event, c'est quelque chose qui respectent son univers sans pour autant le réécrire. Kurt Busiek s'évertue à nous faire faire le tour des quantités de races aliens que la Maison des Idées a pu produire et surtout de leur pires représentants : les Frères de Sang, Cap'n Reptyl, le Cadre K... et surtout Ronan l'Accusateur et Ego la Planète Vivante viennent donner du fil à retordre à nos héros. Pourtant... Maximum Security s'achève sans véritablement transformer l'univers Marvel et seuls quelques personnages sont affectés par les événements de cette révolution cosmique.


Grand oublié au milieu des Infinity War et autres Secret War(s), Maximum Security reste un exemple parfait de spectacle respectueux, intelligent et qui ne se prend pas pour LE crossover qui va révolutionner le genre... et après tout, n'est ce pas ce qu'on attend d'un... bon event ?


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