mercredi 10 mai 2017

Review ; Big Guy & Rusty the Boy Robot (Glénat Comics)

Qu'elle est loin l'époque où Frank Miller nous pondait régulièrement des comics de qualité ! Une époque où en véritable précurseur, il s'était imprégné de culture japonisante pour peupler l'univers de Daredevil de ninjas ou pour cribler les truands de Sin City des shurikens de la belle et vénéneuse Miho comme autant de bombes tombant sur le Japon.


De cette période "Soleil Levant", on retient facilement Ronin comme THE oeuvre incontournable. Enfant d'un Lone Wolf & Cub bercé à la technologie cyberpunk, la fresque du samouraï futuriste est depuis un incontournable de la culture comics. Cependant, on ignore souvent l'existence de ce Big Guy & Rusty the Boy Robot que Glénat nous ressort aujourd'hui (après une première édition il y a de ça moult années chez Delcourt) dans une magnifique édition.

L'histoire est des plus simples. Des scientifiques tokyoïtes jouent aux Prométhées modernes en essayant de recréer la vie. Leur expérience tournera mal en donnant naissance à une gigantesque créature aussi reptilienne qu'intelligente bien décidée à transformer le monde et sa population à son image.

Devant l'inefficacité de l'armée à stopper la créature, les autorités nipponnes n'auront pas d'autre choix que de faire appel à Rusty, leur prototype de robot à la puissance nucléoprotonique. Hélas, l'enfant-machine ne sera pas de taille non plus et le dernier espoir du Japon - et de l'humanité - reposera sur les épaules de Big Guy, un géant de fer américain.


Si Ronin rendait hommage aux films de sabres et autres mangas à la Baby Cart, force est de constater que c'est ici au Kaïju Eïga (films de monstres à la Godzilla) que Miller livre en partie une déclaration d'amour. "En partie" car les deux chapitres de l'histoire sont aussi l'occasion de glisser des références au Astro-Boy de Tezuka à travers le personnage de Rusty et aux délires les plus organiques d'un Akira lors des scènes de transformations des foules en créatures préhistoriques.

Qui a dit "Hentaï" ?

Ce qui rend tout cet univers si prenant doit énormément aux planches d'un Geof Darrow qui use et abuse de l'espace pour donner vie à ses créatures d'un autre âge. Hyper-détaillées et bien loin d'un surdécoupage de l'action comme on en voit beaucoup trop de nos jours, les cases de l'artiste laisse la place à des combats aussi titanesques que leurs enjeux.


Je n'irais pas jusqu'à vous dire que Big Guy & Rusty the Boy Robot est un incontournable qu'il vous faut à tous prix posséder, loin de là. Cependant, il fait partie de ces curiosités amusantes (il n'y a qu'un seul tome après tout) dont on aime se vanter. De même, tout fan de Frank Miller ne peut pas passer à côté de l'occasion de compléter la bibliographie de l'auteur avec cette intéressante vision issue de son passé visionnaire.

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